Le B.I.T (Bureau International du Travail) a fixé des critères identiques dans tous les pays : un chômeur est une personne ayant travaillé moins d'une heure par semaine, immédiatement disponible et ayant effectué des démarches de recherche d'emploi. Les caractéristiques du chômage des jeunes dépendent pour partie des frontières nécessairement quelque peu arbitraires que l'on attribue à cette catégorie.
La jeunesse constitue en effet une catégorie dont les frontières sont imprécises et qui tend à se brouiller de plus en plus, notamment en raison des évolutions en cours sur le marché du travail. La prolongation de la scolarité, ainsi que la fréquence et l'absence de netteté des transitions entre inactivité, chômage et emploi, ont en particulier contribué à étendre cette catégorie à des âges plus tardifs.
Toutefois, adopter une définition très extensive de la jeunesse comme le font certains auteurs qui regroupent les 15-29 ans peut conduire à gommer les disparités existant entre les âges extrêmes. La politique de l'emploi fixe en général à l'âge de 25 ans révolus la limite supérieure mise en œuvre à l'intention des jeunes. Aussi, afin de faciliter la comparaison avec d'autres sources, nous nous en tiendrons ici à la traditionnelle classe d'âge des 15-24 ans qui, au recensement de 1999, comptait en France métropolitaine 13,1 % de la population totale, et 8,8 % de la population active en 2002.
[...] Pour recruter des jeunes, les entreprises privilégient en règle générale le recours aux contrats temporaires. En 2003, pour les personnes entrées depuis peu de temps sur le marché de l'emploi, c'est-à-dire essentiellement les jeunes, la part des emplois précaires était de pour les hommes et de pour les femmes. Les jeunes s'avèrent en effet plus touchés par ces contrats que les autres classes d'âge, ce qui a tendance à précariser encore davantage le marché de l'emploi des jeunes. Quelle en est la raison ? [...]
[...] Ce tableau extrait du Monde de l'éducation d'avril 2006 représente une carte d'Europe exposant, pour chaque pays de l'OCDE, deux chiffres : le chômage des actifs de 15-65 ans et celui des 15-24 ans. Pour la France, ça donne et Constat sans appel, le chômage des 15-24 ans actifs est en moyenne deux fois plus élevé dans ces pays que le taux de chômage de tous les actifs, si ce n'est pas plus (deux et demi fois plus en Grèce, trois fois plus en Italie). Le chômage des jeunes est un casse-tête partout dans l'Union Européenne. [...]
[...] D'autre part, il ne faut pas perdre de vue que la jeunesse n'est qu'un état transitoire : avec l'âge et l'expérience, le niveau de qualification augmente malgré tout en conséquence, et avec elle la possibilité de trouver un emploi stable. Mais pour que cela puisse se produire, il faut nécessairement que les jeunes puissent bénéficier d'un stage en entreprise. Aussi, une bonne politique sociale à l'égard de la jeunesse défavorisée consisterait aujourd'hui à adopter une bonne politique macroéconomique mais aussi à libérer la formation des salaires. [...]
[...] C'est donc cette information statistique objective et indiscutable que les médias dominants assènent au fil des mobilisations pour démontrer que, malgré la contestation du CPE et la gestion de la crise par Dominique de Villepin, il y a un gros problème spécifiquement franco-français de chômage des jeunes. Il est donc possible d'entendre un peu partout qu' un jeune sur quatre est au chômage ou encore que la France est le leader européen du chômage des jeunes : ces affirmations sont erronées. S'il convient de prendre toute la mesure du problème, il faut toutefois se méfier d'un discours trop catastrophiste en la matière. [...]
[...] Le problème du chômage des jeunes est donc essentiellement structurel, ceci conjugué à des questions conjoncturelles (montée du chômage liée aux chocs pétroliers dans les années 1980), d'où l'absence manifeste depuis plusieurs décennies de résultats positifs visibles. II. Un chômage des jeunes difficilement compressible En effet, on dénote d'une réelle difficulté à réduire ce chômage induite par les spécificités propres de celui-ci. On sait le nombre de politiques mises en place par les pouvoirs publics et leur échec manifeste (II.A), mais il semble encore rester des solutions alternatives, relativement peu explorées susceptibles de porter leurs fruits (II.B). [...]
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