La lutte contre le chômage ou, plus techniquement, le sous-emploi, est devenu le centre de la réflexion et de la politique économique depuis la Crise des années 1930. On a l'habitude de distinguer l'analyse classique et néoclassique de l'analyse keynésienne, mais l'incapacité de ces deux approches à cerner puis à résoudre le problème du sous-emploi appelle une interrogation quant à la pertinence de telles distinctions
[...] Chômage classique et chômage keynésien Introduction La lutte contre le chômage ou, plus techniquement, le sous-emploi, est devenu le centre de la réflexion et de la politique économique depuis la Crise des années 1930. On a l'habitude de distinguer l'analyse classique et néoclassique de l'analyse keynésienne, mais l'incapacité de ces deux approches à cerner puis à résoudre le problème du sous-emploi appelle une interrogation quant à la pertinence de telles distinctions Le chômage classique est celui du manque de flexibilité du marché du travail 1-1. [...]
[...] 1-3 Le traitement économique du chômage Pour les classiques, seule la flexibilisation du marché du travail peut réduire le sous-emploi. Celle-ci se traduit par une liberté plus grande laissée au marché pour négocier son prix d'équilibre, qui ne peut être obtenue que par la déréglementation et une moindre intervention publique: mobilité des travailleurs et liberté de contrat dans les pays anglo-saxons, redistribution (moins de 50% d'assurance chômage aux Etats-Unis contre 58% en France) plus réduite, défiscalisation (dépenses publiques de 35% du PIB aux Etats-Unis contre 56% en France), déréglementation (transports aux Etats-Unis dès Carter en 1978-80), abaissement des minima salariaux (36 FF/h en France aux Etats-Unis) . [...]
[...] Cependant, Keynes affirme que les contrats sont exprimés et compris en valeurs nominales, alors que seul le salaire réel wr détermine le pouvoir d'achat: il y a illusion monétaire à court terme car le salaire nominal est la seule information fiable au moment de la négociation. Il en résulte une certaine rigidité du salaire. Il est d'ailleurs exogène à la conjoncture. 2-2. Le chômage keynésien est un équilibre de sous-emploi des facteurs L'analyse keynésienne du chômage rejoint celle des classiques sur l'impact négatif d'une rigidité salariale. [...]
[...] Cette solution peut sembler idéale mais elle exclut la contrainte extérieure qui fait profiter à l'étranger une partie de la Relance (cf. Relance Mauroy de 1982) et empêche d'accéder à la seconde partie de cette politique, la balance des paiements risquant de se détériorer trop rapidement (mais n'oublions pas que Keynes souhaitait une fermeture des frontières en période de Relance). Comme pendant la Crise des années 1930, aucune des deux analyses ne se révèle donc efficace et seule la coopération internationale (essai avorté en 1933 à Genève, G7, OMC et aujourd'hui programme travailliste en Grande-Bretagne) semble susceptible de résoudre le problème du sous-emploi. [...]
[...] Ici les keynésiens révèlent leur spécificité face aux classiques et celle-ci se répercute quant aux solutions préconisées. 2-3. Les solutions keynésiennes au chômage En effet, les keynésiens montrent que toute baisse des salaires destinée à rétablir le plein emploi des facteurs a l'effet pervers de réduire la Demande Globale comme l'a fait le choc initial, puisque la baisse des revenus entraîne celle du pouvoir d'achat et donc celle de la consommation et de l'épargne. Il en résulte une spirale déflationniste à nouveau créatrice de chômage: le jeu est à somme nulle ou négative. [...]
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