Le chômage de 1918 au début des années 1990

Résumé du document

Le chômage correspond à un phénomène historique, daté, qui varie selon les époques et les représentations. Ainsi, il existe au XIXe siècle peu d'indications sur le chômage. L'apparition du concept de chômage implique qu'il existe une coupure entre le travail social et le travail domestique, et que le travail soit l'objet d'un échange marchand. L'histoire du chômage naît alors avec la généralisation du salariat. Ce concept recoupe donc l'expansion du mode de production capitaliste, particulièrement rapide dans les sociétés occidentales du XXe siècle.

Le chômage traduit la présence d'une demande sur le marché du travail supérieur à l'offre. On distingue habituellement trois formes de chômage : un chômage dit « frictionnel », incompressible, qui apparaît lorsque des travailleurs, après avoir volontairement quitté un emploi, en cherche un meilleur, un chômage « conjoncturel » dû à un ralentissement de l'activité économique et enfin un chômage « structurel », traduisant un déséquilibre profond et durable du marché du travail. Le chômage a une forte influence sur l'activité économique et sur le climat social d'un pays. En effet, une augmentation du nombre de chômeurs se traduit bien souvent par une baisse de la consommation entraînant des difficultés économiques De plus, le chômage prive les individus d'une activité souvent sociabilisante et de la capacité à subvenir à leurs besoins.
Comment le chômage a-t-il évolué depuis 1918 jusqu'au début des années 1990 ? Quelles sont les causes et les répercussions de ses évolutions dans les sociétés occidentales ?

Extraits

[...] II- De 1945 à 1973 : Le chômage durant les Trente Glorieuses retrouve un niveau relativement faible Un renversement de tendance Après 1945, l'objectif prioritaire des gouvernements, dans l'ensemble des pays industrialisés, devient celui du maintien du plein-emploi. Même en phase de récession, le taux de chômage de pointe est très souvent inférieur aux taux moyens de l'entre-deux-guerres. De plus, l'évolution du taux de chômage dans les années 1960 est presque toujours encore plus favorable que celle des années 1950. [...]

[...] C'est dans ce contexte de mutation que le chômage refait son apparition. Dans la fin des années 1960, naissent dans les pays développés de nombreux mouvements contestataires. Ils touchent toutes les catégories sociales et notamment les chômeurs qui critiquent le système économique, la société de consommation, voire l'économie capitaliste dans son ensemble. Par ailleurs ils soulignent la nécessité de changer les sociétés occidentales. Le chômage augmente aussi du fait de la désindustrialisation. Il tend à favoriser les violences et marque une fracture au sein des sociétés postindustrielles. [...]

[...] D'autre part, il y a un ralentissement des innovations techniques majeures qui rend alors le coût du travail d'autant plus élevé que le niveau de protection sociale est important. Ainsi de nombreux entrepreneurs délocalisent la production vers des pays où la main d'œuvre est bon marché. L'essor du chômage bouleverse la nature des problèmes de la société Le chômage est un revers du progrès technique. Depuis le milieu des années 1970, la croissance mondiale est deux fois plus rapide que celle de l'emploi. La montée du chômage s'accompagne d'une précarisation de l'emploi. [...]

[...] Le chômage peut par ailleurs être considéré comme le reflet de certaines inégalités sociales. Aux Etats-Unis, par exemple, le chômage touche surtout les minorités ethniques (Noirs, Latinos, Indiens). En outre, le phénomène de la faim existe dans des sociétés d'abondance. En France, des actions comme celle de Coluche avec les restos du cœur ou celle de l'Abbé Pierre pour les SDF mettent en avant la détresse dans laquelle se trouvent certaines personnes. On peut considérer qu'émerge une société duelle menaçant la cohésion des pays. [...]

[...] Vers une amélioration du sort des chômeurs ? On assiste à cette époque à une mise en place de l'Etat-Providence et à l'essor de la protection sociale généralisée, comme l'illustre le cas de la Sécurité Sociale en en France ou du Welfare State au Royaume-Uni. Certes il existe de grandes inégalités entre les pays quant à la mise en place de ces systèmes, mais globalement, on note une amélioration de la condition des chômeurs (et ce, surtout en Europe), avec notamment une meilleure prise en charge financière. [...]