Des modifications démographiques ont fait évoluer le rapport entre nombre de cotisants et nombre de retraités, remettant en cause l'équilibre du système par répartition. La question de l'avenir du système par répartition devient aujourd'hui centrale dans le débat politico-économique. La réforme de la répartition et l'introduction d'une part de capitalisation s'insèrent dans des débats autant économiques qu'idéologiques et corporatistes
[...] Le nombre de retraités augmenterait considérablement, passant de 11 millions en 1995 à 16,3 millions en 2020 et 20,6 en 2040. En effet, la population française vieillit, ce vieillissement étant dû à la conjonction d'une baisse de la natalité et à l'augmentation de l'espérance de vie. Ainsi, si en 1946 le taux de fécondité s'élevait à 3 enfants par femme, il n'atteint plus aujourd'hui que 1,8. De même, du fait de l'augmentation de l'espérance de vie de 3 mois par an, le nombre de personnes âgées et leur part dans la population totale augmente. [...]
[...] La capitalisation professionnelle: les fonds de pension Ces fonds gèrent des cotisations versées par les salariés, investis en titres financiers, pour leur verser ultérieurement une retraite. Ces fonds s'inscrivent dans une logique d'épargne individuelle en ce que chaque salarié finance sa propre retraite future. L'introduction d'une nécessité de capitalisation individuelle pose néanmoins un problème d'équité. Une génération se trouve ainsi sacrifiée, obligée de cotiser pour financer les pensions des ses aînés, mais également pour elle-même afin de constituer son capital propre. Certaines difficultés économiques graves pourraient ainsi surgir au cours de la phase de montée en charge. [...]
[...] Ainsi, pour une augmentation de la population active de par an, comme prévu par les courbes démographiques, si le chômage reste à jusqu'en 2010, la population active occupée s'accroîtrait de personnes, soit l'effectif actuel des préretraités et chômeurs âgés. A l'opposé, si le chômage ne dépasse pas le nombre global de cotisants s'accroîtrait de 1,3 millions et atteindrait même 2,5 millions supplémentaires en cas de chômage égal à 3%. Le besoin de financement des régimes de retraite est donc très important. Même si le chômage ne dépasse le niveau des dépenses de retraite augmenterait de 0,2 points de PIB par an pour atteindre 15,8% du PIB en 2040. [...]
[...] La capitalisation, comme complément de soutien au système par répartition, présente l'avantage économique de développer de l'épargne de long terme disponible pour les entreprises, même si les risques boursiers ne sont pas à négliger. Le problème le plus profond qui affecte le système de retraites serait finalement également terriblement idéologique, entre refus d'une quelconque remise en cause des droits acquis véritables inégalités entre cotisants des différents régimes, et répulsion envers l'idée de capitalisation. La réforme des retraites, plus encore qu'un enjeu économique devient un débat social et politique. [...]
[...] Ainsi, les charges des retraites tripleront à l'horizon 2040 alors que le PIB et la masse salariale ne feront que doubler. De telles évolutions appellent donc de profondes réformes car, selon le rapport Charpin, si rien n'est entrepris d'ici là, le déficit du régime général atteindrait 290 milliards de Francs en 2020 II. Le système doit se réformer pour persister Le système par répartition doit être adapté L'attachement national au système par répartition, symbole de la solidarité intergénérationelle, et l'inéquité de faire financer par une seule génération sa propre retraite capitalisée en plus des pensions versées à ses aînés ; prêchent pour une réforme permettant d'assurer la pérennité du système par répartition. [...]
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