L'intérêt des économistes pour le travail n'est pas récent (cf. l'analyse de la division du travail dans la manufacture d'épingles par A. SMITH, 1776). Pourtant le développement « séparé » de l'économie du travail est relativement récent puisqu'il date des années 1940-1950 aux Etats-Unis et du début des années 1960 en France.
Jusqu'aux années 1970 la théorie économique dominante, c.-à-d. la théorie néoclassique, s'est essentiellement intéressée aux mécanismes formels permettant d'établir l'existence et la stabilité de l'équilibre général. Mais la persistance d'un chômage de masse (à la suite de la crise des années 1970) a conduit divers économistes à remettre en cause certains de ses fondements et à proposer de nouvelles analyses.
Extrait : "Pour l'ensemble des théoriciens néoclassiques, le marché du travail est un marché comme un autre. Dans cette optique, ni la spécificité du bien échangé, ni les modalités institutionnelles propres dans lesquelles s'inscrivent les transactions ne justifient un traitement particulier. Dès lors, la détermination des salaires et de l'emploi résulte de la rencontre de l'offre de travail (de la part des actifs) et de la demande de travail (émanant des entreprises), exprimées sur un marché dépourvu d'imperfections par des agents « maximisateur s», c.-à-d. recherchant leur intérêt individuel.
La demande de travail émane des entreprises. Elle représente le volume d'emploi dont ont besoin les entreprises en fonction des conditions économiques prévalant sur le marché. Elle résulte donc du comportement rationnel de l'entrepreneur qui essaie de maximiser son profit sous les contraintes qu'il subit. Il s'ensuit que la fonction de demande de travail exprime une relation inversement proportionnelle entre salaire et quantité de travail : plus les salaires (réels) sont élevés par rapport à la productivité marginale du travail, plus la profitabilité de la firme est faible et moins elle est incitée à embaucher.
L'offre de travail résulte d'un arbitrage (habituellement appelé « arbitrage travail / loisir », cf. partie Microéconomie) effectué par des agents rationnels."
[...] Il peut alors y avoir conclusion d'un contrat implicite entre employeur et salarié : selon O. GARNIER (1986), un contrat implicite est un ensemble d'arrangements réciproques permettant de réaliser des transactions dans des termes différents de ceux prévalant sur le marché La stabilisation des salaires peut être en quelque sorte achetée par les salariés, qui acceptent un niveau de salaire plus faible (et stable) que celui auquel ils pourraient prétendre et correspondant à leur productivité marginale (plus élevé, mais instable), la différence constituant une prime d'assurance perçue par l'employeur. [...]
[...] La règle d'équité consiste d'une part, à verser un salaire supérieur à celui du marché en échange de l'effort du groupe et d'autre part, à ne pas changer le niveau de la norme, même si elle est dépassée. Pourquoi ? L'entreprise partage avec les salariés la peur de la défaillance collective. Or, le relèvement de la norme risque d'être trop important pour certains salariés. L'entreprise veut éviter que l'échec d'une minorité se transforme en échec collectif, car le groupe entier penserait avoir manqué à sa donation réciproque (AKERLOF, 1982). C. La théorie insiders-outsiders A. LINDBECK et D. [...]
[...] OI que le travail est un facteur quasi fixe. Tout départ de l'entreprise représente une perte pour celle-ci ; d'où la volonté de stabiliser la main-d'œuvre en acceptant de lui attribuer dès le départ des contrats de travail plus avantageux que la moyenne La macroéconomie du marché du travail A. L'analyse du chromage 1. Une synthèse rapide des idées keynésiennes (cf. cours) J.M. KEYNES met au centre de ses préoccupations le plein-emploi (et donc, la lutte contre le chômage) sans proposer d'analyse spécifique du marché du travail. [...]
[...] (1997), Économie du travail et de l'emploi, éditions Dalloz. CAHUC, P. et ZYLBERBERG, A. (1996), Économie du travail, Coll. Ouvertures économiques, éditions De Boeck. CAHUC, P. et ZYLBERBERG, A. (2004), Microéconomie du marché du travail, Coll. Repères, éditions La découverte. [...]
[...] Le modèle néoclassique de base Pour l'ensemble des théoriciens néoclassiques, le marché du travail est un marché comme un autre. Dans cette optique, ni la spécificité du bien échangé, ni les modalités institutionnelles propres dans lesquelles s'inscrivent les transactions ne justifient un traitement particulier. Dès lors, la détermination des salaires et de l'emploi résulte de la rencontre de l'offre de travail (de la part des actifs) et de la demande de travail (émanant des entreprises), exprimées sur un marché dépourvu d'imperfections par des agents maximisateur c.-à-d. [...]
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