Étude sur le commerce intra-firme. Ce type d'opérations représente un tiers du commerce mondial. Dans quelle mesure un phénomène d'une telle ampleur est-il le reflet de l'économie mondiale contemporaine ? Une étude chiffrée permettra de montrer que le commerce intra-firme contribue à augmenter la puissance des grands groupes internationaux. Puis, une approche explicative décrira comment les firmes multinationales remettent en question le pouvoir des autorités publiques. Enfin, les véritables conséquences de ce type d'échanges sur l'économie seront analysées.
[...] Les entreprises internationalisent Pourquoi une entreprise veut-elle devenir multinationale ? En principe, pour s'implanter à l'étranger, une firme doit avoir un avantage spécifique (firm specific advantage ou ownership advantage), c'est-à-dire un avantage technologique, de coût ou de différenciation par rapport aux entreprises du pays d'accueil potentiel. Stephan Hymer (1960) le premier, mis en avant cet argument qui permettait de comprendre pourquoi une entreprise étrangère, malgré les coûts de transfert engendrés par une implantation à l'étranger, pouvait tout de même concurrencer les entreprises locales déjà installées sur place. [...]
[...] Dans les années 1950-1960, le taux de croissance des IDE était inférieur à celui du commerce mondial malgré les investissements massifs des Etats-Unis en Europe et en Amérique Latine. Ainsi le commerce intra-firme restait limité aux grandes entreprises américaines comme Ford durant cette décennie. Or dans les années 1970, avec le ralentissement du commerce mondial du à la montée du chômage et du protectionnisme, le taux de croissance des IDE était égal à celui du commerce mondial, à savoir 5%. Durant cette période de ralentissement de la croissance, l'internationalisation de la production s'est développé afin de contourner le protectionnisme et de rechercher des débouchés. [...]
[...] Des coûts moins importants, un meilleur contrôle de la qualité et une autonomie accrue sont les éléments du commerce intra-firme qui permettent de rendre un appareil productif encore plus performant. De plus, la force de vente est améliorée par la présence physique de l'entreprise sur les marchés étrangers. En tant qu'élément constitutif de la mondialisation, le commerce intra-groupe favorise la montée en puissance des firmes multinationales. Ces monstres financiers s'imposent sur les marchés et réussissent même à contourner certaines règles posées par les Etats. En effet, le véritable avantage du commerce intra-firme pour les entreprises est qu'il permet de jouer sur les différentiels de fiscalité entre les pays. [...]
[...] D'où la coexistence, dans le réseau de la firme multinationale, de transactions sous de multiples formes : avec des filiales, des sous-traitants, des alliés, ou sous forme de transactions de marchés inter-firmes, etc. Ainsi, quand une firme multinationale internalise et qu'elle ouvre des filiales qui échangent avec la maison mère, elle fait du commerce intrafirme. Cela lui permet de réduire ses coûts. Il est donc évident que, dans la plupart des cas, il est moins coûteux de produire que d'acheter sur le marché. De plus, le groupe peut par la même occasion bénéficier de mesures de contrôle beaucoup plus étroites. [...]
[...] De cette façon, sa marge de manœuvre est plus large. En produisant elle-même, la firme se détache d'une certaine dépendance du fournisseur. En effet, dans certains cas, quand un fournisseur est leader sur un marché, il réussit à imposer aux clients ses propres conditions et termes de l'échange. Autrement dit, il fixe les prix, l'incoterm (international condition and term), et les délais. Enfin, le commerce intra-firme permet, dans un contexte d'échanges internationaux, d'avoir un pied dans le pays ou la filiale est implantée et donc de mieux aborder les marchés étrangers. [...]
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