Note de synthèse : le renouveau économique russe

Résumé du document

Avec les évènements du Caucase, nous assistons au retour de la puissance russe. Le pays considère qu'il est enfin redevenu une puissance globale, c'est-à-dire un pays capable de peser politiquement, économiquement et militairement. En réagissant militairement en Géorgie, Moscou se replace comme une puissance centrale du Caucase. Ce qui s'est passé cet été est la conséquence à la fois de l'indépendance du Kosovo et du communiqué de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), lors du sommet de Bucarest, annonçant que la porte restait ouverte à l'Ukraine et à la Géorgie.

La Russie, après 1990 et le krach financier de 1998, était au plus mal. Depuis, elle a connu une croissance exceptionnelle ; ce renouveau économique a différentes origines, et surtout des conséquences énormes sur la Russie que ce soit au niveau économique, politique ou financier. Comment expliquer ce dynamisme économique et qu'elles en sont ses conséquences actuellement ?

Extraits

[...] En conclusion, le renouveau économique qu'a connu la Russie lui permet aujourd'hui de peser de manière importante sur la scène internationale. Pour ça, elle peut compter sur son hégémonie énergétique afin de faire pression sur les pays européens. L'Etat est fort et dispose de beaucoup de liquidités. Il peut donc racheter les capitaux de grandes entreprises de l'énergie, et soutenir l'économie en cas de crise comme en automne dernier. Cependant, la croissance repose en grande partie sur le marché des hydrocarbures ce qui, d'une part, accroit les inégalités régionales de la société russe, et d'autre part la rend tributaire des variations des cours du pétrole et du gaz. [...]

[...] En effet, si les exportations d'hydrocarbures ont permis le regain économique russe, elles ont aussi créé une situation de dépendance énergétique européenne vis-à-vis de la Russie. Ce phénomène pèse aujourd'hui lourd dans la diplomatie internationale. Les pays baltes dépendent à 100% de la Russie pour leur approvisionnement en gaz, les différents pays de l'UE, entre 55 et 20%. Cette puissance commerciale offre à Moscou de formidables moyens de pression sur le reste de l'Europe qu'il lui faut maintenir absolument. Elle lui donne les moyens d'empêcher aux pays de l'ex-URSS de s'émanciper complètement de son giron. [...]

[...] Pourtant, la température monte, Poutine est de mauvaise humeur et redevient cassant prévient Alexeï Moukhine[9]. Medvedev évite les conflits et laisse Poutine régner au risque des sous-entendus médiatiques. La conclusion tombe : il y a deux pôles de pouvoir en Russie, donc davantage de pluralisme[10]. Ce n'est pas les Occidentaux, lassés de l'omnipotence de Poutine, qui s'en plaindront. II. Le commentaire synthétique La Russie, après 1990 et le krach financier de 1998 était au plus mal. Depuis, elle a connu une croissance exceptionnelle par an pendant sept ans[11]). [...]

[...] Comment expliquer ce dynamisme économique et qu'elles en sont ses conséquences actuellement? Pour répondre à ces questions, il nous faut d'abord étudier les origines de la croissance, puis ses implications sociales, politiques, et diplomatiques. Dans un contexte mondial de crise économique, il est également important de réfléchir sur la fragilité de ce dynamisme Les origines du dynamisme économique Aujourd'hui, la Russie est l'une des dix plus grandes puissances économiques internationales, avec une forte croissance économique depuis 1999. Le rebond de l'économie commence d'abord par le dynamisme de l'industrie. [...]

[...] En 2002, le solde de la balance commercial atteignait 4,0 milliards de dollars. En 2006, il se situait à 15 milliards. Ce phénomène profite notamment aux finances publiques car la Russie dispose d'une fiscalité qui prélève beaucoup sur les exportations. La stabilisation de ses finances donne alors à l'Etat de nouveaux moyens d'action. Parallèlement, la consommation des ménages augmente entre 2000 et 2001, grâce à une hausse des revenus[12]. De même, l'augmentation des investissements entre 2000 et 2001 participe à la croissance. [...]