Depuis une vingtaine d'années, certains pays ont témoigné d'évolutions spectaculaires, qui ont donné naissance à un concept nouveau, celui de pays dits ''émergents''. La définition de cette émergence reste jusqu'à nos jours assez floue et désigne habituellement l'idée d'une dynamique de croissance qui serait supérieure à celle de la moyenne mondiale et d'un secteur industriel florissant. Dans cette optique, Jim O'Neill, responsable de la recherche économique dans la Banque d'affaire Goldman Sachs crée en 2001 l'acronyme BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) qui se diffusera dans le monde financier par le biais du rapport de Goldman Sachs publié en 2003. Celui-ci remet en question la prééminence de l'Occident en faveur des pays émergents. Ancienne dictature d'Amérique latine, le Brésil a su s'imposer comme un géant agricole. Vestiges du bloc communistes, la Russie est aujourd'hui un des leaders des biocarburants, et la Chine une puissance manufacturière de premier plan. L'Inde, ancien pays non-aligné, est également en tête des services informatiques à l'échelle mondiale. Plus récemment, l'Afrique du Sud s'est imposée comme un leader du continent africain lui servant ainsi de locomotive.
[...] L'irruption ne se limite pas aux acteurs privés : les fonds souverains (fonds de placement alimentés et contrôlés par les États) de certains pays (Koweit, Emirats, Chine, Russie) pourraient s'impliquer davantage dans les firmes occidentales en augmentant la participation et en revendiquant 1er pouvoir de contrôle. Tout ceci suscite regain de nationalisme économique car ces prises de contrôle économiques risquent d'accroitre le pouvoir d'influence politique de certains États. Mais ces craintes sont à nuancer Cette augmentation de la part des pays émergents ne s'est réalisée que très faiblement au détriment de la part européenne. Rien n'est acquis : techniques pas encore toutes maitrisées, qualité des produits et servies pas toujours au rendez-vous. [...]
[...] Les pays émergents, vers un basculement du monde ? Habituellement désignés sous l'acronyme réducteur de BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), les pays émergents voient leur liste sans cesse s'allonger. L'Afrique du Sud d'abord, puis le Mexique, la Corée du Sud, la Turquie ou encore l'Indonésie sont venus s'ajouter à ce club des grandes puissances de demain. L'émergence est devenue le concept facile pour évoquer ces pays aujourd'hui solidement assis sur leurs bases économiques, alors même qu'on pourrait les considérer comme déjà émergés si l'on conservait la définition littérale du concept Ces puissances nouvelles ont plusieurs points en commun : une forte croissance, une élévation du niveau de vie de leur population, mais surtout une augmentation des budgets alloués à la défense à l'heure où l'Europe désarme. [...]
[...] Une définition assez imprécise La définition de l'émergence est assez complexe. Le politologue Christophe Jaffrelot établit une liste de critères : une croissance économique forte et durable dans un pays pauvre, un État stable et interventionniste, un désir de participer aux affaires du monde dans le cadre du décollage économique Le décollage économique repose sur ce que l'historien Claude Chancel identifie comme les cinq E. (État, éducation, entreprise, épargne, exportation). Les pays émergents opèrent un rattrapage économique en misant sur de faibles salaires associés à de longues journées de travail dans des secteurs économiques à forte intensité de main-d'œuvre. [...]
[...] La même année, le chinois LENOVO a racheté la branche PC d'IBM dont il garde le nom jusqu'aux jeux de Pékin dont il est l'un des principaux sponsors, pour ensuite commercialiser tous ses PC sous son propre logo. En 2006, le sidérurgiste indien fait d'une offre publique d'achat sur Arcelor, une entreprise européenne à ses débuts. La même année, Oregon Steel Mills est rachetée par le russe EVRAZ. Toutes ces rivalités montrent que l'acier est une ressource très prisée au sein des pays émergents. [...]
[...] Et c'est là une source de crainte énorme pour les pays occidentaux qui voient les fonds souverains de la Chine et des pays émergents en général, se multiplier. En fait, pour maintenir un Yuan dévalué, la Chine liquide sa devise nationale en achetant des dollars. Ces dollars sont ensuite recyclés sous forme d'obligations américaines et en bons du trésor américain. Cette propension des Chinois à ''acheter le monde'' nourrit des réticences américaines, on se souvient que les États-Unis avaient refusé de céder l'entreprise pétrolière californienne à un major chinois. [...]
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