La monnaie binaire est la coexistence, au sein d'une économie, de deux monnaies inconvertibles : une monnaie majeure, recouvrant plusieurs pays et une monnaie mineure d'extension locale. Le prix d'un bien est un couple de nombres dont l'un reflète la valeur ajoutée locale, l'autre, les importations incorporées.
La Monnaie Binaire apparaît comme la seule solution à une impasse évolutive d'une économie internationale basée sur une totale mobilité des biens et des capitaux, les migrations contrôlées des populations, l'équilibre de la balance de paiement et la convertibilité de la monnaie.
Ces quatre conditions sont incompatibles avec une évolution harmonieuse d'un ensemble économique, quel qu'il soit et conduisent tout pays retardataire à l'« état occlus », forme pathologique de sous-développement pratiquement impossible à surmonter dans le cadre des paradigmes traditionnels.
Le pays se retrouve confiné dans la production primaire, le commerce et les services pendant que son industrie encore embryonnaire se dissout progressivement. La croissance s'aligne rigidement sur les revenus extérieurs (exportations, flux d'aides) qui ne peuvent pas évoluer au rythme des besoins et l'économie, surendettée, bascule dans un sous-emploi massif et la stagnation du revenu moyen.
L'état occlus est une impasse technique et non la conséquence de la colonisation, du retard technologique initial, d'une démographie vigoureuse, de la dégradation des termes de l'échange, d'un complot mystérieux, de l'exploitation des pays centraux ou des défaillances opérationnelles des pays arriérés. Il s'agit là de facteurs adventices qui viennent l'aggraver et lui donner un caractère plus dramatique. Il aurait donc toujours apparu indépendamment des contingences historiques : l'histoire peut expliquer pourquoi telle partie du monde a connu tel sort et pourquoi l'Afrique s'est retrouvée dans le mauvais camp, mais elle n'explique pas le phénomène du sous-développement.
[...] La balance commerciale est équilibrée. Supposons maintenant que sa population double. Les besoins sont doublés et par conséquent, il doit doubler le nombre de tracteurs. Seulement, doubler le nombre de tracteurs suppose qu'on double la production de l'arachide qui doit les acheter, situation difficilement réalisable à cause de la Loi des Quatre Écueils : -le premier est la disponibilité même des espaces cultivables, car un territoire n'est pas extensible et du reste, le mil qui doit doubler est en compétition avec l'arachide qui doit aussi doubler ; -le second est la loi des rendements décroissants : les espaces les plus rentables étant déjà exploités, le doublement de la production requiert plus que le double du nombre de tracteurs ; -même si le territoire le permettait et que les rendements n'étaient pas décroissants, il n'est pas très sûr que cette offre accrue se traduise par des revenus d'exportation proportionnels, car elle peut saturer le marché et entraîner une réduction du prix, notamment quand la population de ses partenaires n'a pas parallèlement doublé ; -enfin, l'arachide est un produit primaire qui n'évolue pas, contrairement aux tracteurs. [...]
[...] La différence entre les deux types de revenus invalide un raisonnement répandu dans les milieux économiques. L'observation des pays avancés montre que le secteur incident évolue beaucoup plus vite que son homologue basique, laissant à croire qu'un pays peut s'appuyer sur le secteur tertiaire pour se développer. Dans le cas général, ce raisonnement est erroné. En effet, l'explosion du secteur incident est liée à la nature particulière des produits basiques actuels : alors que les voitures d'autrefois, très simples et très frustes, ne donnaient lieu qu'à quelques légères opérations de réparation que le propriétaire pouvait facilement mener, une voiture actuelle entraîne une gigantesque chaîne d'activités dérivées tels que les assurances, la publicité, les réparations, le conseil, les publications spécialisées, le tourisme intérieur, le taxi, etc. [...]
[...] Le commerce smithien est le seul qui réalise les conditions de spécialisation et uniquement dans le secteur agricole. Pour des raisons évidentes, il est naturel que l'UE cultive la pomme adaptée et que l'Afrique cultive la mangue. Cette spécialisation, immédiate et passive, n'a besoin d'aucune philosophie et d'aucune théorie quelconque pour être promue Le commerce varial La France exporte en Allemagne des voitures et des téléviseurs et en importe des biens identiques. Ce commerce traditionnellement qualifié de bien différentié s'oppose à la forme smithienne parce que les biens échangés sont prêts à l'usage : bien de consommation, outils de production, etc. [...]
[...] Sa production est directement liée au nombre d'engins qu'il est capable d'importer, ce qui correspond à ses exportations. Il se trouve que le Sénégal, pays jeune et pauvre a besoin de beaucoup plus d'engins que ne lui permettent ses exportations, limitées par la Loi des quatre Ecueils. Sa production agricole se confine au niveau de ses capacités d'exportations, ne laissant au pays que de faibles perspectives : tomber sur une mine providentielle, bénéficier d'un don gracieux ou disposer d'une salutaire plage touristique. [...]
[...] Dans le monde actuel fondé sur le libre- échange et le confinement national de la main-d'œuvre, la Monnaie Binaire reste la seule solution envisageable ; elle permet également d'éliminer le chômage endémique des pays industrialisés et se présente à l'avenir comme le seul moyen de tempérer les dérives de la mondialisation. Mots clés: commerce international, sous-développement, monnaie binaire, chômage, mondialisation I. Une nouvelle formulation du commerce international I.1. Introduction L'analyse traditionnelle considère les pays comme des réalités primaires dont les caractéristiques suffiraient à elles seules à expliquer les échanges internationaux. [...]
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