Chacun connaît les profondes mutations de l'espace mondial initiées depuis le début des années 80 : bouleversements politiques, réorganisation spatiale des échanges et de la production, progrès technologiques, essor des firmes multinationales, etc. Phénomène indissociable de la dynamique du capitalisme, la mondialisation est donc ce processus à la fois planétaire, complexe et multidimensionnel, traduisant d'une part le triomphe de l'économie de marché sur la quasi-totalité de la planète (« marchandisation des sociétés »), et d'autre part une rupture majeure sans précèdent historique.
La mondialisation « actuelle » (communément appelée aujourd'hui) se caractérise par la multiplication des flux de biens, de services et de capitaux, mais également par de puissants transferts de technologie, situant de ce fait les entreprises sur le devant de la scène internationale.
Cette évolution se révèle néanmoins être à l'origine d'une accumulation de déséquilibres : augmentation des inégalités entre les pays ; succession de crises financières (notamment dans les pays du Sud) ; atteinte à l'environnement ; perte de contrôle de la part des autorités politiques, etc. Alors qu'elle devait garantir la constitution d'un « village planétaire », la mondialisation a-t-elle réellement permis la convergence entre les niveaux de richesses et de développement des pays ? Autrement dit, les pays pauvres ont-ils connu un « effet de rattrapage » sur les pays riches ? Y a-t-il eu accélération de leur croissance et réduction de la pauvreté ?
Un constat s'impose : l'espace mondial est loin d'être devenu homogène. Bien que le niveau de vie de millions de personnes se soit amélioré au cours de ces trente dernières années (la Chine et l'Inde ont par exemple connu une croissance fulgurante), le sort des plus « mal lotis » s'est par ailleurs aggravé (l'Afrique s'enfonce dans le sous-développement).
Pour autant existe-t-il un lien entre le processus de mondialisation et l'accroissement des inégalités observé depuis le début des années 80 ?
Le présent mémoire aborde la problématique suivante : « La mondialisation actuelle est-elle responsable des inégalités Nord-Sud ? » Il vise à rendre compte à ce jour de la situation du monde en matière de disparités, en retraçant son évolution depuis le début des années 80.
[...] Ou encore une diminution de l'analphabétisme ? Entre le développement économique et le développement humain, il y a donc un échelon intermédiaire, le développement social ; ce dernier va consentir à transformer le progrès économique en progrès pour les hommes. Comme l'a si bien mentionné le président F.D. Roosevelt dans son second discours inaugural de 1937, notre progrès ne saurait se mesurer à l'enrichissement de ceux qui vivent dans l'abondance, mais plutôt à notre capacité de pourvoir aux besoins de ceux qui ont trop peu A partir de cette prise de conscience, le besoin d'établir des indicateurs sociaux (également appelés indicateurs alternatifs va émerger. [...]
[...] Mettre la mondialisation au service des pauvres : voilà le thème du rapport de la Banque mondiale de 2002. Pour aider les pays pauvres à profiter des bienfaits de la mondialisation, tout en maîtrisant ses risques, la Banque mondiale préconise un plan d'action en sept points : Lancement d'un Cycle du développement pour les négociations commerciales ; Amélioration du climat des investissements dans les pays en développement ; Amélioration des prestations de services d'éducation et de santé ; Fourniture d'une protection sociale pour un marché du travail en évolution ; Nécessité pour les pays riches d'accroître l'aide extérieure ; Appui à des allégements de dette pour les pays réformateurs ; Mesures pour faire face aux gaz à effet de serre Le développement passe donc par une meilleure intégration du Sud dans la mondialisation ; cela serait possible puisqu'« il y a assez de ressources sur la planète pour répondre aux besoins de tous [mais pas assez pour satisfaire le désir de possession de chacun] (Gandhi). [...]
[...] Les pays en développement les moins avancés, notamment ceux d'Afrique, sont les laissés-pour-compte (quelques pays comme l'Afrique du Sud, le Maroc, la Tunisie ou l'Égypte constituent cependant des exceptions). Les financements internationaux se concentrent donc vers des pays qui n'en ont pas le plus besoin (pays industrialisés du Nord). La grande majorité des pays en développement se voit mise à l'écart du financement international privé et doit s'en remettre au financement public international. A noter également que les FMN contrôlent à elles seules les deux tiers du commerce international. [...]
[...] La mondialisation actuelle est donc très inégalitaire, ce qui donne naissance à de vives critiques : elle rend difficile d'en devenir acteur, et facile d'en être spectateur Mondialisation pour Selon A. Minc, la mondialisation est. Elle peut même être bienfaisante, pour autant que, tel un judoka qui prend appui sur un point de faiblesse, nous sachions la transformer en force, jouer des libertés qu'elle nous offre, assumer les mutations qu'elle induit S'opposant à J. Stiglitz et D. Cohen, cet auteur ne perçoit pas la mondialisation comme responsable de la dynamique des inégalités. [...]
[...] A travers ce premier indicateur de pauvreté élaboré par la Banque mondiale, les disparités Nord-Sud apparaissent, encore une fois, très clairement. Reste maintenant à analyser la seconde approche de la pauvreté. L'approche humaine de la pauvreté par le PNUD : l'IPH D'après A. Sen, la pauvreté doit être appréhendée comme une privation des capacités élémentaires, et non, selon la norme habituelle, comme une simple faiblesse des revenus C'est sur cette idée que le PNUD a créé, en 1997, l'Indicateur de Pauvreté Humaine afin d'évaluer, pour un pays, le pourcentage des personnes souffrant de la pauvreté par rapport au total de la population. [...]
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