La mondialisation et l'éthique

Résumé du document

L'entreprise est au cœur de nombreuses polémiques : le désengagement de l'Etat, les risques technologiques, les nouvelles formes de pollution, les licenciements, la rigueur salariale, le travail des enfants… autant d'éléments qui posent la question de son rôle. Souvent l'entreprise est perçue comme agissant dans le seul but d'augmenter ses profits. Pourtant, elle peut aussi assumer un rôle bénéfique pour l'ensemble de la collectivité. Au-delà d'un effet de mode, la question de la rentabilité à long terme, de l'éthique pour l'entreprise se pose. Les préoccupations sociétales prennent une place croissante dans le débat autour de la mondialisation.

En ce sens, nous allons nous demander si la mondialisation peut être éthique par elle-même ou si elle doit trouver un cadre, qui pourrait être politique ou juridique, afin que la mondialisation éthique prenne une réalité. Au sein d'un débat comme celui de la mondialisation, il est préalablement nécessaire de définir clairement les notions abordées afin de mieux situer où peuvent se trouver les ambiguïtés ou les paradoxes. Cela nous permettra de mettre en évidence que les termes de mondialisation et d'éthique ne sont pas contradictoires.

De ce constat, nous pourrons voir comment ces mots peuvent prendre une réalité économique en mettant en avant les structures nécessaires à leur mise en place.

Extraits

[...] Dans les années 90, les actions de boycott se sont multipliées à l'encontre de multinationales dont les sous-traitants maintenaient des conditions de travail déplorables en Asie du Sud-est, comme Nike par exemple. - Le placement éthique Parallèlement à l'activisme actionnarial, se sont développés des portefeuilles à visée éthique ouverts à tout public. Il s'agit de placer son argent de manière éthique, tout en préservant la rentabilité financière. Le portefeuille est composé de titre d'entreprises qui font un effort en matière d'éthique. [...]

[...] La mondialisation en soi n'est pas un frein à l'éthique mais elle nécessite une implication de chacun de ses agents. Les institutions internationales comme l'OMC sont au centre du débat et semblent avoir de nombreux progrès à faire en matière d'éthique. Leur rôle est limité par les difficultés de sanction au niveau international. La responsabilité éthique implique également les Etats. Actuellement on assiste à une dés-implication de l'Etat qui fragilise l'éthique au niveau national est place l'entreprise au premier plan en matière de responsabilité sociale. [...]

[...] Il s'agit donc de mettre en place une véritable politique de concertation au sein de l'entreprise. Les différentes parties prenantes doivent pouvoir intervenir c'est-à-dire à la fois les salariés, les clients ou associations de consommateurs, fournisseurs, représentants de la société civile et des administrations publiques. - L'exemple de Nike A la suite de révélations sur les conditions de travail et l'emploi d'enfants dans les ateliers de sous-traitance de Nike, l'image de la marque s'est fortement dégradée auprès des consommateurs. En réaction, Phil Knight, son PDG, prend le 12 mai 1998 une série d'engagements. [...]

[...] - Le mécénat Le mécénat est une pratique née à la fin des années 70 qui est en pleine expansion. Il s'agit d'un outil visant à valoriser l'image de l'entreprise par une stratégie de communication institutionnelle basée de plus en plus souvent sur des valeurs éthiques ou concernant l'environnement, la culture, etc. Les politiques de communication de nombreuses entreprises se sont portées sur des mécénats extrêmement ciblés comme, par exemple, l'art contemporain pour l'entreprise de luxe Cartier. Cette stratégie permet à l'entreprise de gagner en notoriété en étant à long terme associée à un secteur culturel, social ou environnemental. [...]

[...] Avec la globalisation un pas de plus est franchi. C'est entre elles que les firmes, à la fois solidaire et rivales vont s'organiser en réseaux sur toute la planète. Les amateurs de querelles sémantiques peuvent bien se disputer pour savoir s'il faut prendre le terme global dans le sens anglo-saxon de l'échelle du globe ou dans le sens français d'un ensemble qui est considéré en bloc. En fait, le réseau des intérêts forme un bloc par-dessus les nations à l'échelle du globe. [...]