C'est à une véritable « contagion » de la croissance que l'on assiste, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sur les rivages de l'Asie pacifique. À l'imitation du Japon, les quatre « petits dragons », la Chine ou « grand dragon », les « bébés tigres » émergent tour à tour. La vague atteint au début des années 1990 le Vietnam, tandis que depuis quelques années l'Inde apparaît comme un acteur régional majeur cherchant à son tour à s'insérer dans la mondialisation. La Birmanie, le Cambodge et le Laos apparaissent en retard mais pourraient être bientôt entraînés dans le mouvement. . .
Ainsi, après avoir suscité l'inquiétude pendant de longues années de rivalités, de tensions et de conflits, ces pays étonnent la planète par leur dynamisme, s'affirment comme des puissances avec lesquelles il faut compter... et réveillent des peurs ancestrales dans les vieux pays industriels.
Un troisième pôle mondial semble ainsi se dégager de plus en plus nettement, au-delà du seul Japon.
Quelle est sa configuration (il touche surtout l'Asie du SE, l'Asie du S apparaît moins avancée dans cette voie) ? Quelles relations se développent entre les membres de ce pôle et entre lui et le reste du monde ? Quels sont les ressorts et les voies de ce dynamisme ? La croissance est évidente, mais n'est-elle pas fragile (pensons à la crise de 1997-98) ? Et à qui profite - t-elle, dans des sociétés confrontées à une modernisation brutale ?
[...] Il fut le premier dans la région à internationaliser son économie et devint un acteur très particulier de la mondialisation, incontournable et impénétrable. La longue crise structurelle qu'il traverse depuis le début des années 1990 apparaît comme la traduction de l'inadaptation du modèle japonais au nouvel environnement international : l'ancien modèle, cohérent au plan interne, ne l'est plus aujourd'hui dans le monde globalisé. Mais une fois de plus, le Japon est en train de démontrer sa capacité d'adaptation. Pour surmonter le choc de la mondialisation, il a transformé le capitalisme japonais et participe à l'économie globalisée en s'ancrant toujours un peu plus en Asie. [...]
[...] Au sein des archipels du Sud-Est-asiatique, les contrastes opposent des îles peuplées et dynamiques et d'autres plus ou moins marginalisées par rapport aux actuels courants d'échanges. Le contraste est net au sein de l'Indonésie: Djakarta et la partie occidentale de l'île de Java sont les plus ouverts sur l'extérieur alors que les reportages faits lors du tsunami de décembre 2004 ont révélé combien l'île de Sumatra était largement à l'écart du monde moderne et soumise au contrôle des autorités militaires du fait de mouvements sécessionnistes. [...]
[...] Partout, à présent, les produits manufacturés ou, plus largement, industriels constituent le premier poste d'exportation, y compris chez les Tigres de l'ASEAN. On retrouve évidemment la hiérarchie et la typologie précédemment mises en évidence. Dans un contexte de croissance globale (jusqu'à la crise de 1998), la valeur ajoutée manufacturière a d'abord crû plus rapidement que l'ensemble des secteurs, son taux a pu parfois avoisiner le double du taux général d'expansion. Il est donc manifeste que l'industrie a tiré la croissance. [...]
[...] Les principales oppositions se rencontrent au Tibet et Xinjiang chinois, dans le Timor-Oriental en Indonésie, à Mindanao aux Philippines, tandis que des velléités autonomistes se manifestent dans les Etats de Sabah et de Sarawak en Malaisie. Un peu partout, la complexité ethnique et les coupures religieuses entre animistes, chrétiens, bouddhistes ou musulmans, sont des sources de tensions, d'autant plus que les hiérarchies socio-économiques reposent très souvent sur une base ethno-religieuse marquée. Sans parler des mouvements communistes d'opposition armée (aux Philippines le NPA et au Cambodge les Khmers rouges). [...]
[...] Dans cette marche en avant qui doit les conduire au développement, les écueils demeurent nombreux. En Asie encore plus qu'ailleurs sans doute, les risques politiques sont premiers et les bombes à retardement existent: Corée du Nord, Chine-Taiwan, tensions indo- pakistanaises . La mondialisation et l'insertion toujours plus grande de ces États dans une économie d'échanges seront-elles suffisamment source de croissance et de richesse pour arriver à les juguler ? Aujourd'hui, il ne reste que 3 dragons, Hong Kong est désormais le plus souvent intégrée dans la R. P. de Chine. [...]
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