« Le scénario que nous vivons actuellement est celui d'une population à laquelle on coupe l'accès à l'eau. Les personnes malades ou les plus fragiles tombent les premières, mais à terme, personne n'est à l'abri ». Cette citation de Carlos Ghosn, actuel PDG de Renault-Nissan, évoque l'impact de la crise financière sur les liquidités des entreprises avec un certain pessimisme. La crise financière se transmet à l'économie « réelle » par un canal principal : le « credit crunch ».
On constate donc depuis l'été 2007 un tarissement de tous les financements de marché (marché obligataire, instruments structurés, billets de trésorerie), couplé à de vives tensions sur le financement bancaire. L'arrêté du 7 juillet 1994 (J.O. du 31 juillet 1994) définit la crise de liquidité comme : « le phénomène selon lequel les banques rationnent quantitativement leur offre de crédit, quel que soit le taux auquel l'emprunteur est prêt à prendre le crédit et indépendamment de toute politique officielle ».
En période de croissance économique il est toujours apparu naturel que le concept de trésorerie zéro était le véritable rêve du trésorier qui cherchait avant tout à optimiser les frais financiers. Cependant, l'arrivée foudroyante de la crise vient bel et bien remettre en cause nombre de principes de gestion d'entreprise et met à l'épreuve plusieurs grandes sociétés pourtant considérées comme solides. En effet, les entreprises demeurent confrontées à un blocage brutal des circuits de financement, qui aura des conséquences significatives sur l'activité en 2010.
[...] Le cash ou la trésorerie La définition du Vernimmen est la suivante : La trésorerie d'une entreprise à un instant donné est égale à la différence entre ses emplois de trésorerie (placements financiers et disponibles) et son endettement bancaire et financier à court terme. Il s'agit donc du cash dont elle dispose quoiqu'il arrive (même si sa banque décidait de cesser ses prêts à court terme) et quasi immédiatement (le temps seulement de débloquer ses placements à court terme). Enfin, par construction, la trésorerie est égale à la différence entre le fonds de roulement fonctionnel de l'entreprise et son besoin en fonds de roulement. Les disponibilités d'une entreprise correspondent à ses actifs les plus liquides. [...]
[...] L'année 2008 n'a fait qu'aggraver la situation et le trésorier d'une entreprise a donc du faire face à la chute des marchés financiers. L'analyse du risque de contrepartie devient alors une composante essentielle de sa fonction b. Les ratios importants concernant le cash and cash equivalents i. Cash / total des actifs Le ratio qui nous intéresse et qui a été celui le plus utilisé dans les études précédentes est le ratio cash sur le total de l'actif du bilan. [...]
[...] Microsoft est le parfait exemple de cette technique. En 2004, Microsoft avait un flux de trésorerie disponible de 12 milliards de dollars par an et une trésorerie nette de tout endettement bancaire et financier au 30 juin 2004 de 56 milliards de dollars, le groupe était alors devenu la caricature de la mauvaise gestion financière. L'actionnaire de Microsoft n'attendait pas de Bill Gates qu'il se comporte aussi comme un gestionnaire de SICAV de trésorerie ! Ainsi, la société informatique a annoncé en juillet 2004 un dividende exceptionnel de 32 milliards de dollars, un plan de rachat d'actions pour 30 milliards de dollars et d'un doublement du dividende annuel à 3,5 milliards de dollars purgeant ainsi Microsoft de 75 milliards de dollars sur les 4 prochaines années. [...]
[...] Cette fois-ci, ce sont les rémunérations des salariés de l'automobile qui font débat. Les démocrates demandent à l'administration Bush d'employer les fonds d'aide à l'industrie bancaire pour l'automobile. Bush cèdera le lendemain, en accordant 17,4 milliards d'aides à GM et Chrysler. Les experts comptables des constructeurs automobiles émettent des réserves sur leur capacité de survie. L'action GM s'effondre de 36% à 1,45 dollar et le 19 mars, le Trésor américain annonce un plan d'aide de 5 milliards de dollars pour les équipementiers automobiles, craignant une multiplication des faillites. [...]
[...] Parmi les 381 entreprises interrogées ont dû faire face à la suppression pure et simple d'une ou plusieurs lignes de crédit. Quant aux conditions de crédit des trésoriers d'entreprises interrogés affirment que les banques ont augmenté leurs marges sur les crédits à court terme, qui alimentent la trésorerie et sont souvent le nerf de la guerre en période de conjoncture économique dégradée. Concernant l'évolution de cette conjoncture des personnes interrogées tablent sur une fin de crise en 2010 quand 46% estiment qu'elle ne se terminera pas avant 2011. [...]
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