« Le système de Bretton Woods est périmé » : cette phrase de M. Friedman, Prix Nobel d'Economie en 1976, résume à elle seule l'histoire complexe d'une institution en quête permanente de légitimité. Les interventions successives du FMI, dans l'assistance des PED en difficulté et le « containment » des crises financières, ont fait l'objet de nombreuses diatribes de la communauté internationale, qui assimile le Fonds à un chantre de la libéralisation mû par le consensus de Washington. Aussi, son rôle au cœur du système monétaire international suscite un intérêt constant dans le monde de l'économie, de la finance et du développement.
Le FMI, initialement agence de centralisation et de redistribution des ressources, est une institution monétaire dont le mandat originel est la garantie de la stabilité du SMI pour permettre un développement harmonieux du système commercial multilatéral. En effet, son avènement s'inscrit dans une volonté de favoriser la coopération internationale et la stabilité monétaire du nouveau cadre mondial des activités et relations économiques entre pays. Toutefois, le délitement du régime de changes fixes dans les années 1970, de même que les transformations du contexte international ont très vite imposé au FMI une redéfinition de sa mission qui avait alors perdu une partie de sa cohérence.
Ainsi devient-il successivement agence d'émission, agence de développement et, plus récemment, prêteur en dernier ressort international. Aujourd'hui, le Fonds apparaît comme une institution hybride et complexe, à la croisée de 4 rôles distincts, dont les prérogatives ne sont pas clairement définies. Aussi, dans un contexte de globalisation financière, marqué par la dimension internationale des crises, leur récurrence et célérité qui appellent l'intervention d'un PDRI, de nombreuses gloses sourdent autour du rôle que pourrait jouer le FMI dans cette perspective. Pour certains auteurs, parmi lesquels M. Aglietta, C. de Boissieu et A. J. Schwartz entre autres, le Fonds n'a pas la vocation d'un PDRI, tandis que pour d'autres, comme A. Meltzer ou S. Fischer, cette institution, qui a déjà prouvé son efficacité au gré de ses interventions dans la gestion des crises financières, trouverait ici un rôle à sa mesure. Une question essentielle se pose alors, compte tenu de tous ces débats : le FMI peut-il, et doit-il, jouer le rôle de PDRI ?
Le phénomène de globalisation financière, amorcé dans les années 1970, appelle l'intervention d'un PDRI dont il est important de dessiner les contours institutionnels. Dans cette perspective, le FMI a progressivement assumé cette fonction au gré des évolutions du contexte non seulement par ses interventions successives au Mexique, en Asie et en Russie dans les années 1990 mais aussi par le développement de nouvelles procédures d'emprunt. Seulement, de nombreuses limites transparaissent et semblent compromettre sa capacité à exercer une telle responsabilité. Au-delà, le FMI, s'il n'a pas les moyens d'intervenir efficacement en tant que PDRI, a tout de même un rôle essentiel à jouer dans le dispositif international de prévention et de gestion des crises financières.
Ainsi, le développement du présent mémoire, à l'aune des pays industrialisés et des pays émergents de l'après-seconde guerre mondiale, s'organisera autour de 3 parties.
La première mettra en exergue les arguments qui plaident en faveur d'une nécessaire transposition du rôle de prêteur en dernier ressort international et montrera comment le FMI a progressivement évolué dans cette direction à la fois dans les faits et dans les esprits.
La seconde partie explicitera les nombreuses limites qui font du FMI une institution inadaptée pour assurer cette fonction de PDRI, pourtant indispensable à la viabilité du système monétaire et financier.
Enfin, la troisième partie définira le rôle que devrait jouer le Fonds au sein de l'architecture financière internationale, dans la prévention et la gestion des crises financières, de même que les réformes du Fonds adéquates.
[...] Ces derniers n'ont fait qu'accroître les instabilités[91] et l'éventualité des crises. En effet, d'une manière générale, ces pays ont été précipités dans la déréglementation sans avoir la maîtrise des instruments indispensables pour une régulation efficace du système financier, notamment l'encadrement des investisseurs institutionnels. Ainsi, la logique de systématisation de création de valeur s'est imposée sur les marchés financiers des pays asiatiques. Les nouveaux investisseurs, à la recherche de la rentabilité maximale, ont transféré le risque sur ces marchés dynamiques. Dès lors, les marchés financiers furent soumis à un certain nombre de risques latents, matérialisés par la déréglementation des investissements, la fragilisation des entreprises qui s'endettent, l'accroissement du moral hazard qui fragilise les banques et la distorsion du change. [...]
[...] En effet, elle se base sur des diagnostics établis pour les économies d'Amérique latine du début des années 1980, caractérisées alors par des politiques monétaires laxistes, un excès de demandes et des déficits budgétaires conséquents. Or, la plupart des pays d'Asie, lorsque la crise les frappe, connaissent une faible inflation, des excédents budgétaires et une insuffisance de la demande. De fait, ils ont dû mener à la fois une politique budgétaire et une politique monétaire restrictives, qui ont amplifié la récession. [...]
[...] [103] Ces sommes ne seront pas toutes déboursées. [104] Même si on peut imaginer qu'elles détenaient aussi des informations sur de mauvais clients. [105] Elle a recapitalisé ses 2 plus grandes banques au lieu de les fermer. [106] Pour la plupart d'entre eux, les fondamentaux macroéconomiques étaient satisfaisants. [107] En tant que crisis lender et crisis manager [108] Structure, institutions. [109] Assainissement des politiques budgétaire et monétaire. [110] Chute de de la production, soit une baisse plus importante que pendant la seconde guerre mondiale. [111] A. Beitone. [...]
[...] Ces pays n'ont pas de problèmes de balance des paiements mais présentent des vulnérabilités. A. Schwartz, Time to terminate the ESF and the IMF. S. Fischer. Le FMI n'a pas la capacité de créer de la monnaie. Par une extension des prêts ou un rééchelonnement en faveur d'institutions qui présentent une fragilité ou une déficience qui pourrait avoir des conséquences systémiques. Jusqu'en 1993. Banque fédérale américaine. [...]
[...] Qui plus est, cet endettement risque de mettre en danger la stabilité du Système monétaire international. En ce qui concerne les modalités d'ajustement, le plan Keynes fait porter l'effort d'ajustement sur les pays excédentaires, alors que dans le projet White la charge d'ajustement repose essentiellement sur les pays déficitaires puisqu'il les force à mettre en œuvre des programmes de stabilisation pour réduire leurs importations. On a donc 2 alternatives qui, au-delà des objectifs, semblent aux antipodes l'une de l'autre positions difficiles à concilier sur le plan conceptuel. [...]
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