La science économique a mis en évidence une dynamique cyclique des crises économiques : l'histoire du capitalisme, c'est une histoire de crises. De la crise des tulipes en 1637, première bulle spéculative de l'histoire, à la crise des subprimes, leur nombre et leur intensité ont varié dans le temps.
Pourtant, réduire la crise des subprimes à une énième crise financière est une grave erreur d'analyse. Elle est bien plus que cela. De fait, on ne peut comprendre la singularité de cette crise sans la réinscrire dans une histoire bien particulière : celle des crises financières et celle du capitalisme.
Ce travail s'attache à dégager les causes premières de cette crise car, contrairement aux discours dominants elle n'est pas d'abord financière. C'est bien, à l'origine, une crise économique provoquée par la déformation de la valeur ajoutée entre travail et capital. Elle s'est ensuite transformée en crise financière car les salariés se sont endettés à l'excès pour compenser la baisse de leur pouvoir d'achat, pour ensuite retourner dans l'économie réelle et prendre toute sa force.
[...] Les spreads, sont une mesure du risque, de la perte de confiance, en un mot de la peur. Depuis la faillite de Lehman brothers, mi-septembre, tout le monde s'est demande : à qui le tour ? Du fait de cette crainte, le marché du crédit interbancaire fut en voie de paralysie. Fut car le point critique semble dépassé, et le ted spread est repassé sous la barre des depuis le mois de mai 2009. Évolution du TED de septembre 2005 à septembre 2008 IV. [...]
[...] Lorsqu'une bulle se crée c'est quand un compartiment de marché, en l'occurrence ici l'immobilier, bénéficie d'une forte demande. Quand une bulle est créée, puisqu'elle se nourrit de crédit, il faut resserrer les conditions du crédit, donc remonter les taux d'intérêt directeurs des banques centrales, afin de limiter son expansion. Le crédit est donc plus rare : la bulle est soit contenue soit on empêche son apparition. Le problème est que l'économie réelle est également affectée par cette cherté du crédit et par sa raréfaction Pourtant le crédit est indispensable : pour les ménages (crédit-bail, crédit à la consommation, crédit immobilier) et pour les entreprises (crédit d'exploitation, crédit d'investissement, crédit- bail). [...]
[...] Ces améliorations ont conduit à une forte croissance du prêt hypothécaire à risque. Ce fait montre l'importance de notre rôle, en tant que décideurs politiques, chercheurs, banquiers pour porter des innovations constructives qui correspondent au marché et profitent aux consommateurs. Le même en novembre 2005, soir 18 mois avant le déclenchement de crise bancaire liée aux subprimes : même si les cycles économiques n'ont pas disparu, la flexibilité a rendu les États-Unis et la plus grande part de l'économie générale plus solides et plus résistants. [...]
[...] Ce processus porte en lui un deuxième risque. Car la cure d'amaigrissement drastique subie par les bilans va se traduire également par une diminution considérable des crédits accordés - les actifs des uns, c'est à dire des créances, étant les crédits des autres. Au final, moins d'argent va circuler, et l'économie devrait en subir à son tour le contrecoup. Ainsi, la destruction massive de la valeur des actifs qui se déroule en ce moment porte en germe l'apparition d'un cycle déflationniste du crédit dont les conséquences pourraient s'avérer dramatiques[22]. [...]
[...] Comparaison entre la valeur globale des CDS et le niveau du PIB de différents pays (exprimé en milliards de dollars)[21]. Ainsi, en novembre 2008, l'ensemble de ces contrats CDS correspondait à un montant total de milliards de dollars soit plus de trois fois le PIB américain ! G. Risque systémique ou effet domino Lorsque la situation économique est bonne, le marché de l'immobilier est haussier, les emprunteurs ne font pas faillite, le système fonctionne. Les politiques et les grands acteurs économiques se pâment devant la dispersion du risque et la nouvelle sophistication de la finance : Alan Greenspan, ancien président de la FED de 1987 à 2006 expliquait ainsi en avril 2005 que l'innovation a apporté une multitude de nouveaux produits comme les prêts à risques. [...]
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