L'essor du régionalisme, surtout dans les pays en développement, peut être compris comme étant une condition nécessaire pour une meilleure insertion de ces pays dans l'économie mondiale (Honvo, 2003). Cette affirmation nous donne une explication globale de la montée du régionalisme dans le monde en général et en Afrique en particulier où les pays se regroupent en zone économique et monétaire. Ceux de l'Afrique centrale ne sont pas restés en marge de cette mouvance. En effet, la monnaie commune (le Franc de la Communauté Financière d'Afrique,
FCFA), et la création de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l'Afrique Centrale (CEMAC) comptent parmi les fruits de cette volonté de se réunir pour devenir plus compétitifs. Or, comme l'affirme Schor (1999), « une union économique et monétaire ne peut pas fonctionner normalement si les pays membres n'ont pas atteint un niveau élevé de convergence en termes de stabilité des prix et d'équilibre des finances publiques ». C'est donc
dans le but d'accompagner cette convergence qu'un processus d'harmonisation des politiques et performances macroéconomiques des pays membres de la CEMAC a été enclenché au sortir de la crise économique de la deuxième moitié de la décennie 80. Cette convergence est incitée par l'entremise d'un dispositif de surveillance multilatérale (DSM) qui vise à remettre, de manière irréversible, les Etats sur le chemin d'une croissance durable et de renforcer la stabilité de la monnaie commune, le Franc CFA. Il est basé sur un ensemble d'indicateurs budgétaires et monétaires donnant annuellement une image exacte de la situation macroéconomique des Etats.
La CEMAC a connu deux DSM successifs. Le Dispositif transitoire de 1993 et celui final qui est entré en vigueur depuis 2001. Or en dépit de l'adoption de ces critères de surveillance multilatérale, les performances des pays de la CEMAC en matière de convergence restent peu convaincantes (Honvo, 2003 & Bekollo, 2001). Deux éventualités sont alors envisageables pour expliquer cette situation, soit ce sont les pays qui ne respectent pas les critères établis, soit ce sont les critères qui sont peu aptes à décrire fidèlement la structure des économies et à inciter la convergence.
Le présent document se propose donc d'examiner les performances de la zone CEMAC en matière de convergence et d'opérer une analyse critique des critères de surveillance multilatérale en vigueur.
[...] LES ZONES MONETAIRES Une zone monétaire est un ensemble d'espaces économiques ayant mis en place un régime de change fixe ou adopté une monnaie commune. Ce regroupement offre des avantages certains aux pays ayant consenti de l'entreprendre. Ondo Ossa (2000) énumère trois grandes opportunités offertes par la communauté de la monnaie ou l'instauration d'un régime de change fixe : L'élimination des coûts de transaction entre les différents pays; Une meilleure efficacité de la monnaie comme moyen d'échange et unité de compte ; L'élimination des distorsions des prix relatifs liées à l'incertitude sur le change. [...]
[...] LES FONDEMENTS THEORIQUES DE L'INTEGRATION LES PRINCIPALES ETAPES D'UNE INTEGRATION ECONOMIQUE Section 2 : Les zones économiques et monétaires II.1. II.2. II.3. LES ZONES ECONOMIQUES LES ZONES MONETAIRES LA PRATIQUE DES REGROUPEMENTS MONDIAUX ENTRE LES PAYS Section 3 : La convergence et la surveillance multilatérale III.1. III III III.4. L'UTILITE DE LA SURVEILLANCE MULTILATERALE TYPOLOGIE DES INDICATEURS DE SURVEILLANCE MULTILATERALE EXIGENCES THEORIQUES DU PRINCIPAL CRITERE : LE SOLDE BUDGETAIRE UNE MESURE DE LA CONVERGENCE ET DE L'EFFICACITE DES DISPOSITIFS DE SURVEILLANCE MULTILATERALE CHAPITRE II : LA ZONE CEMAC ET SON EXPÉRIENCE DE LA SURVEILLANCE MULTILATERALE Section 1 : Aperçu historique et situation économique récente de la CEMAC I.1. [...]
[...] Il permet d'éviter que la valeur de la monnaie en parité de pouvoir d'achat ne soit pas trop différente d'un pays membre à un autre. Il est limité à trois pourcent par an. 3i) Un taux d'endettement public (intérieur et extérieur) inférieur à du PIB à l'horizon de la convergence Ce critère exige que le montant total de la dette de chaque pays soit inférieur à 70% de sa production. Cela permet d'améliorer la solvabilité des pays aux yeux de leurs partenaires. [...]
[...] des niveaux de Préserve la zone d'une mobilité à sens unique des développement populations et de la main-d'œuvre vers les pays les plus attrayants Une spécialisation Accroît la concurrence entre les pays et rend la zone plus compétitive. à une échelle très fine (intra branche) Favorise les échanges intracommunautaires en proposant aux consommateurs une gamme très variée de produits similaires. Procure des avantages comparatifs Une forte Annule le risque de perte du marché interne par les spécialisation interbranche et une entreprises nationales. Agrandit le marché et favorise les économies complémentarité échelle. des échanges L'instauration de conditions favorables à 2. La capacité l'investissement, tant sur le plan juridique, d'attrait des flux politique, qu'économique. [...]
[...] Dans ce contexte, les pays préfèrent se regrouper puis s'engager de façon unilatérale à tendre vers les conditions suscitées au travers de critères de surveillance multilatérale devant les conduire vers la convergence à moyen, long terme. La convergence économique est une tendance à l'égalisation à long terme des performances macroéconomiques (taux de croissance et production par tête) entre différents pays membres d'une même zone monétaire (Honvo, 2003). Elle permet de limiter le risque d'un comportement en solitaire de la part d'un pays membre et de compenser les critères d'optimalité des zones. [...]
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