Au Nigeria ont eu lieu, il y a quelques mois, les élections présidentielles et locales. Le scrutin a été entaché par de multiples fraudes, ainsi que par une centaine d'assassinats (environ 200 personnes ont été tuées, selon les estimations de l'Union européenne). L'Union européenne a reconnu que ce processus électoral dans son ensemble « ne pouvait être considéré comme crédible et digne de confiance ». Cette tentative avortée d'établir une véritable démocratie a réduit à néant les espoirs de voir le pays sortir de la corruption, de la violence et du détournement de la manne pétrolière au seul profit des élites. Ce tableau sombre pourrait être utilisé par les plus pessimistes comme étant une nouvelle fois la preuve que l'Afrique n'arrivera jamais à sortir de l'impasse irrémédiable dans laquelle elle se trouve, celle de la pauvreté et du sous-développement. De tels constats ne sont pas nouveaux. Déjà, en 1866, Mac Culloch pensait que l'Afrique n'arriverait jamais au niveau des pays européens . En 1962, en pleine décolonisation, René Dumont publiait l'Afrique noire est mal partie et en 2005 Martin Wolf écrivait : « l'Afrique (…) est fichue » . Pourquoi devrait-on cesser de penser qu'en effet l'Afrique est condamnée, si ce n'est déjà « fichue » ?
On peut se demander s'il est vraiment pertinent d'ériger le Nigeria en exemple représentatif de ce qui se passe sur tout le continent africain. Bien que ce pays soit le plus peuplé d'Afrique, le raccourci semble un peu trop rapide. Le Nigeria n'est pas l'Afrique. Depuis quelques années, le reste du continent enregistre quelques progrès, modestes certes mais encourageants, vers une plus grande prospérité, une plus grande stabilité, et un plus grand respect de la démocratie. Il est vrai qu'il reste encore beaucoup à accomplir. Beaucoup des caractéristiques du scrutin nigérian, la corruption et la mauvaise gestion, sont toujours le corolaire de nombreux autres pays africains. Les années 80 ont vu le continent plonger dans la récession et la misère. La comparaison avec l'Asie est sans appel. De nombreux pays asiatiques souffraient des mêmes humiliations coloniales ou du même pillage des ressources que l'Afrique. Or, selon la Banque Mondiale, le revenu par habitant dans les 48 pays de l'Afrique Subsaharienne a augmenté d'en moyenne 25% entre 1960 et 2005. Il a augmenté 34 fois plus vite en Asie Orientale ; des pays comme la Malaisie ou la Corée du Sud étaient il y a quelques décennies aussi pauvres que le Ghana ou le Kenya. Mais tout de même, des progrès sont faits, et les récents chiffres du FMI sur la croissance dans le monde donnent à espérer que la situation va continuer à s'améliorer.
L'Afrique subsaharienne peut-elle sortir du sous-développement ? Cette question revient à se demander si l'Afrique dispose aujourd'hui des moyens pour sortir du sous-développement, et également si certains pays africains semblent être engagés sur la voie du développement. Les études de cas sont en effet utiles car elles permettent d'éviter de dresser un tableau homogène d'une Afrique plutôt caractérisée par une grande diversité climatique, géographique et économique.
Ce mémoire ne vise bien sûr pas à apporter toutes les preuves que l'Afrique peut se développer ou non, ni à dresser la liste exhaustive de tous les moyens pour le continent de sortir du sous-développement. A la suite d'une première partie revenant rapidement sur le constat du sous-développement africain, nous essaierons plutôt de montrer quels sont les facteurs de changement, ces dernières années, qui invitent à plus d'optimisme sur la situation économique globale à venir. Nous étudierons également la situation économique dans certains pays pour voir s'ils sont déjà engagés sur la voie du développement. En conclusion nous aborderons les défis qui restent à relever pour concevoir le développement de l'Afrique.
[...] La propagation de la maladie explique la chute du taux de croissance, passé de 6,2 en 2005 à 4,3 en 2007. On estime qu'au cours des prochaines années, le taux de croissance du PIB sera réduit d'1/3e du fait de la pandémie. b. Le Cameroun a lui placé la rente pétrolière sur les marchés internationaux. On a assisté au Cameroun à la non-intégration des recettes pétrolières dans le budget de l'Etat (et donc, le risque que celui-ci gonfle sa consommation est évité) et au placement d'une partie de la rente pétrolière à l'étranger, en limitant «l'effet dépense» associé au boom, a constitué une stérilisation «conjoncturelle» qui a fait obstacle à l'appréciation du taux de change réel. [...]
[...] Il existe par exemple dans certaines régions des interdits alimentaires pour les femmes enceintes qui sont dangereux pour leur développement et celui de leurs enfants. Or la malnutrition ainsi que la sous-nutrition affaiblissent les populations qui sont alors plus sensibles aux infections. Le problème de la santé est souvent mis en avant pour l'Afrique, les deux grands fléaux étant le Sida et le paludisme qui sont encore liés à un manque d'éducation (méthodes contraceptives peu connues et peu employées pour l'un, mauvais traitement de l'eau provoquant des infections dans l'autre cas). Les moyens pour la santé étant chers, ils sont souvent très limités. [...]
[...] La paix est donc réelle, mais fragile, dans la mesure où tout le continent n'est pas pacifié (en témoignent les crises au Darfour ou en Côte d'Ivoire). d. L'augmentation de l'aide publique au développement Après avoir chuté à son plus bas niveau historique des PNB des pays de l'OCDE en 2002), l'aide publique remonte et l'Afrique en redevient le premier continent bénéficiaire (alors qu'auparavant il s'agissait de l'Asie). En effets, les Nations Unies ont réaffirmé en 2000 les Objectifs du millénaire visant à réduire la pauvreté de l'Afrique. [...]
[...] Cette réduction contribuera d'une manière significative à la productivité économique et au bien-être social du pays, dans la mesure où ce groupe représente une proportion importante de la population économiquement productive, même si ces tendances ne signifient pas que l'épidémie a été enrayée. Sur le tableau 3 des chiffres de la croissance pour l'Afrique subsaharienne, on peut ainsi voir que l'Ouganda affiche une progression continue de sa croissance, évaluée à en 2007. Cependant, lorsqu'on s'intéresse au revenu par habitant, c'est l'un des plus bas d'Afrique avec 250 dollars par habitant. [...]
[...] Le tableau numéro 2 permet de comparer l'Afrique avec d'autres régions en développement. L'Afrique est dans ce tableau toujours dans les extrêmes. Son revenu national brut est le plus faible et il y a un vrai écart entre l'Afrique et les autres régions. Par exemple, entre l'Afrique tropicale et l'Amérique latine, il y a une différence de 3398 dollars du revenu national brut. L'Afrique tropicale est la seule région à connaître une croissance naturelle moyenne du PIB négatif. Sur le plan humain, l'Afrique a aussi les indicateurs les plus forts. [...]
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