Pour bien comprendre le phénomène de mondialisation et pour en saisir correctement l'évolution, il convient d'en distinguer les différentes formes.
La première forme de la mondialisation, et en même temps la plus ancienne, correspond à l'échange international de biens et services : certaines entreprises vendent une partie de leur production sur des marchés étrangers, ce qui se traduit par des flux d'importation et d'exportation. Lorsque les flux entre deux pays concernent principalement des biens différents — La France exporte des voitures au Brésil et importe du café — on parle d'échange inter-branche ; lorsqu'au contraire les biens échangés sont pour l'essentiel similaires — la France exporte des voitures vers l'Allemagne mais en importe également — on parle d'échange intrabranche.
La deuxième forme de la mondialisation concerne non plus l'échange de biens et de services, mais la mobilité internationale des facteurs de production. Lorsque la ressource productive considérée est le travail, elle se traduit par des migrations internationales. Lorsqu'il s'agit du capital, elle s'incarne dans des flux d'investissements directs à l'étranger (IDE). Pour reprendre l'exemple précédent, Renault, plutôt que d'exporter des voitures vers le Brésil, décide d'y implanter une usine de fabrication d'automobiles — ce qui suppose un investissement dans ce pays, donc un flux d'IDE — puis d'y vendre les voitures (ou bien de les réexporter vers d'autres pays)
Dans une troisième forme, moins souvent évoquée mais pourtant tendanciellement croissante, c'est (le processus même de production) qui se mondialise. C'est le cas par exemple lorsque Renault signe un accord de sous-traitance avec un équipementier localisé à l'étranger pour la fabrication d'un composant d'une automobile ; c'est le cas également lorsqu'une entreprise française vend une licence d'exploitation d'un brevet d'invention à une entreprise étrangère ; ou encore lorsque le groupe LVMH autorise un distributeur américain, dans le cadre d'un contrat de franchise, à vendre les produits de luxe qu'il fabrique. Nous qualifierons cette troisième forme de mondialisation de coopération transnationale.
Il existe enfin une quatrième forme de mondialisation, qui correspond au phénomène de globalisation financière. Dans ce cas, c'est toujours la ressource en capital qui se déplace à l'international, mais l'objectif de l'investisseur n'est pas de contrôler l'entreprise pour participer à sa gestion : il s'agit uniquement de valoriser le capital investi. Un investisseur résidant en France achète par exemple un paquet d'actions d'entreprises américaines pour en recueillir les dividendes et, en espérant une hausse du cours des actions, pour les revendre avec profit. L'investissement est alors qualifié d'investissement de portefeuille (IP), non pas d'investissement direct étranger (IDE). Statistiquement, on considère qu'un investissement est un IP s'il représente moins de 10% du capital de l'entreprise, et un IDE au-delà.
[...] ( ) S'agissant des IDE entrant, la France occupe une position privilégiée : en moyenne, entre 2001 et 2003, les flux entrant sur le territoire ont atteint 50 Milliards soit une part de marché de au 3e rang mondial (hors Luxembourg), et au 2e rang des pays industrialisés (Afii (2005)). Évolution 1994-2005 PIB Exportations Importations Investissements Directs à l'Étranger sortant 18,0% Investissements Directs à l'Étranger entrant 13,6% Investissements de Portefeuille sortant 24,0% Investissements de Portefeuille entrant Les firmes transnationales Au sens strict, une firme transnationale est une entreprise possédant au moins une unité de production à l'étranger. Cette unité de production est alors sa filiale. Leur nombre est passé selon la Cnuced de au milieu des années 1960 à en 1993 et à en 2000. [...]
[...] C'est le cas par exemple lorsque Renault signe un accord de sous-traitance avec un équipementier localisé à l'étranger pour la fabrication d'un composant d'une automobile ; c'est le cas également lorsqu'une entreprise française vend une licence d'exploitation d'un brevet d'invention à une entreprise étrangère ; ou encore lorsque le groupe LVMH autorise un distributeur américain, dans le cadre d'un contrat de franchise, à vendre les produits de luxe qu'il fabrique. Nous qualifierons cette troisième forme de mondialisation de coopération transnationale. Il existe enfin une quatrième forme de mondialisation, qui correspond au phénomène de globalisation financière. [...]
[...] L'investissement est alors qualifié d'investissement de portefeuille non pas d'investissement direct étranger (IDE). Statistiquement, on considère qu'un investissement est un IP s'il représente moins de 10% du capital de l'entreprise, et un IDE au-delà Évolutions Sur la base de cette décomposition, on peut s'interroger sur l'évolution du processus global de mondialisation et sur l'importance et l'évolution de chacune de ses formes. S'agissant de l'accroissement quantitatif des échanges, il s'avère que la période récente n'est en rien atypique : Norel (2004) indique ainsi que le rapport entre la croissance du commerce mondial et la croissance de la production mondiale est de l'ordre de 1,6 sur la deuxième moitié du vingtième siècle, chiffre comparable à celui observé tout au long du dix-neuvième. [...]
[...] Les quatre mondialisations 1. Définitions Pour bien comprendre le phénomène de mondialisation et pour en saisir correctement l'évolution, il convient d'en distinguer les différentes formes. La première forme de la mondialisation, et en même temps la plus ancienne, correspond à l'échange international de biens et services : certaines entreprises vendent une partie de leur production sur des marchés étrangers, ce qui se traduit par des flux d'importation et d'exportation. Lorsque les flux entre deux pays concernent principalement des biens différents France exporte des voitures au Brésil et importe du café— on parle d'échange inter-branche ; lorsqu'au contraire les biens échangés sont pour l'essentiel similaires France exporte des voitures vers l'Allemagne, mais en importe également— on parle d'échange intrabranche. [...]
[...] Qualitativement, en revanche, le processus de mondialisation a sensiblement évolué. S'agissant du commerce international, d'abord, il s'avère que ce sont les échanges intra-branches (commerce de produits similaires ou substituables) et intra-groupes (entre les entreprises et leurs filiales) qui se développent le plus fortement, ces derniers représentants désormais plus du tiers de l'ensemble du commerce mondial. Le développement des échanges s'est également accompagné d'une polarisation forte et croissante du commerce mondial au sein des pays de la triade (Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon et NPI d'Asie). [...]
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