Après la création du GATT en 1947 ayant pour but d'instaurer le multilatéralisme, on voit apparaître au milieu des années 50 la formation de groupes réunissant des pays du Sud lors de la conférence de Bandung en 1955 (« Tiers-Monde ») ou encore avec la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce Et le Développement) en 1964. Cette émergence des « Suds » dans un contexte de guerre froide puis de mondialisation, a fait prendre conscience aux pays du Nord, principalement caractérisés de la Triade de K. Ohmae de la nécessité de prendre en compte le « Tiers-Monde ». Cependant, cette période caractérisée par le développement d'« un village global » ne s'est limitée qu'au village pour beaucoup et les échecs aux sommets de Seattle et Cancún ont montré que ne pas considérer suffisamment ces pays étaient un risque pour le multilatéralisme. De plus, l'arrêt prévu des subventions de l'UE (Union Européenne) aux producteurs de coton aux alentours de 2013 a montré que les pays du Sud pouvaient remporter une victoire sur un groupe de pays développés (...)
[...] On observe alors certaines réactions xénophobes et une volonté croissante pour certains de fermer les frontières aux pays du Sud. La population travaillant dans le secteur agricole perçoit comme une menace l'arrivée de populations venant des pays du Sud, beaucoup plus nombreux, et redoute également l'arrêt des subventions. Ces sentiments laissent percevoir les problèmes de la société et cette émergence des pays du Sud révèle donc des problèmes profonds. On voit alors se développer la prise de conscience de la nécessité de rester employable et d'être productif par rapport aux pays émergents au sein de la population. [...]
[...] Nous nous attacherons donc à montrer que les pays développés ont d'abord cherché à profiter de cette émergence en instaurant un rapport bilatéral, dominant/dominé Puis, nous démontrerons qu'avec la mondialisation, certains pays du Sud sont devenus de potentiels concurrents suscitant une réaction de protection et la nécessité de compétitivité des pays du Nord (II). Enfin, nous montrerons que les pays du Nord ont pris conscience de la nécessité d'une coopération avec ces pays du Sud malgré la persistance d'intérêts nationaux (III). [...]
[...] Cette invasion des marchés suscite donc des productions dans les pays du Nord, et on observe l'utilisation croissante de la clause de sauvegarde du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) ou encore de barrières non tarifaires. Si l'on prend l'exemple des AMF (accords multifibres) de 1974, qui limitaient l'entrée sur les marchés du Nord de produits textiles asiatiques, on peut noter que malgré leur suppression en 2004, les Etats-Unis ont fait jouer la clause sauvegarde tandis que la France a passé un accord avec la Chine, qui accepte le contingentement de ses produits jusqu'en 2008. Il semble alors que, face à de nouveaux concurrents économiques, les pays du Nord soient sur la défensive. [...]
[...] A ce titre, l'ALENA semble être l'organisation régionale qui fonctionne le mieux or elle est basée sur la coopération entre un pays du Sud et deux pays du Nord. Cependant, à travers la notion de sous-développement de R. Nurske, on peut observer la nécessité de coopérations entre les pays du Nord et du Sud, même si les intérêts nationaux sont toujours présents. On voit bien ici la nécessité de coopération et d'aide bien choisie. En effet, le Nord est dépendant du Sud pour les matières premières, par exemple. Une productivité élevée est donc nécessaire. [...]
[...] Les FMN du Nord et les Etats se trouvent alors face à la nécessité de se développer technologiquement et sont obligés de se moderniser. On pourra par exemple parler de la volonté des Etats de sortir de la rechercher & développement du mode de calcul européen, qui représente un carcan, ou encore la nécessité d'enlever le maximum de contraintes aux entreprises (défiscalisation au cœur du débat présidentiel français. On observe également cette modernisation à travers le poids diplomatique et politique croissant de certains pays du Sud ; c'est ainsi que l'on a pu observer au cours des années 80 deux chocs pétroliers et la volonté de certains pays comme le Venezuela de lutter contre l'impérialisme américain, en utilisant le pétrole ou encore le Mercosur comme arme diplomatique. [...]
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