A une époque où la concurrence entre les compagnies pétrolières était particulièrement exacerbée, entraînant ainsi des fortes pressions à la baisse sur le prix du pétrole (moins de 5 dollars le baril en 1960), un certain nombre d'Etats producteurs éprouvèrent le besoin de se regrouper au sein d'une organisation commune qui leur permettrait de résister à l'emprise des grandes compagnies et d'influencer de façon décisive le marché du pétrole (...)
[...] Mais, bien que lorsqu'on évoque le pouvoir de l'OPEP on pense surtout aux chocs pétroliers –alors que la causalité entre les deux n'est sans doute pas aussi évidente ni aussi forte qu'il n'y parait-, il existe un autre phénomène à prendre en compte dans l'analyse du poids de l'Organisation : la nationalisation progressive des actifs pétroliers dans la plupart des pays membres. En effet, dans les années 70, des pays comme l'Arabie Saoudite, l'Iran ou le Venezuela nationalisèrent de telle sorte que les activités pétrolières devinrent monopole d'Etat. Cette politique marqua une véritable rupture dans la mesure où l'industrie verticalement intégrée, dominée par les multinationales, fut démantelé au profit d'un système découplant production (Etats producteurs) et distribution (grandes compagnies). [...]
[...] Pourtant, malgré ce poids indéniable, l'Organisation a de plus en plus de mal à contrôler l'impact de ses politiques sur le marché du pétrole : le système des quotas, parce qu'il maintient élevés les prix, bénéficie même aux pays non-membres qui peuvent ainsi minimiser leurs coûts de production sans subir les contraintes de la restriction. En s'autolimitant pour le bien du marché mondial, l'OPEP risque de sacrifier son propre bien en perdant des parts sur ce même marché : l'Organisation est donc de plus en plus réticente à assumer seule la régulation de l'offre. D'autant que les pays membres sont souvent dépendants des revenus pétroliers qui peuvent constituer plus de la moitié du produit intérieur brut. [...]
[...] Ce système excluait ainsi pratiquement les Etats producteurs et aboutissait à un contrôle unilatéral du prix du baril brut. L'OPEP fut donc créée pour que cesse ce monopole dangereux pour l'économie pétrolière, notamment par l'intervention groupée des principaux détenteurs de cette source d'énergie. Objectifs déclarés Selon ses principes fondateurs, l'OPEP a pour principal objectif de coordonner et d'unifier les politiques pétrolières de ses pays membres, afin d'assurer une certaine stabilité du prix du pétrole pour les producteurs ; un approvisionnement efficace et régulier pour les consommateurs et un retour sur investissement équitable pour ceux qui placent des capitaux dans l'industrie pétrolière. [...]
[...] Economie L'OPEP L'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) en anglais, OPEC- est une organisation intergouvernementale permanente créée à la Conférence de Bagdad, en Septembre 1960, par l'Iran, l'Irak, le Koweït, l'Arabie Saoudite et le Venezuela. Outre ces cinq membres fondateurs, l'OPEP comprend aujourd'hui huit autres membres : le Qatar (depuis 1961), l'Indonésie (1962), la Libye (1962), les Emirats Arabes Unis (1967), l'Algérie (1969), le Nigéria (1971), l'Equateur (1973 puis adhésion suspendue jusqu'en 2007), et l'Angola (2007). Le Gabon, qui avait rejoint le cartel en 1974, s'est retiré en 1994. [...]
[...] Or, sur ce point crucial, les membres de l'OPEP ne parviennent pas à un accord et restent divisés entre partisans de la hausse des prix et de la production (Venezuela, Iran ) et partisans d'une régulation (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis D'autre part, face à la chute de la valeur du dollar US, l'OPEP l'initiative du Venezuela de Chavez- en vient à s'interroger sur la possibilité de facturer les transactions pétrolières dans une autre devise. Rejetée à la dernière Conférence de novembre 2007, cette proposition aurait des conséquences immenses sur l'économie mondiale si elle était un jour retenue, ce qui reste néanmoins relativement improbable étant donné la position de l'Arabie Saoudite, membre le plus puissant de l'OPEP. Bibliographie COPINSCHI PHILIPPE, in Questions internationales, Le pétrole : ordre ou désordre mondial La Documentation française, juillet-août 2003. [...]
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