Après l'internationalisation des échanges, « l'économie monde » (Fernand Braudel) est entrée, depuis le dernier quart du XXème siècle, dans un mouvement de mondialisation des échanges qui se caractérise par un développement soutenu des échanges de biens et de services, des mouvements internationaux de capitaux de court terme et de long terme, des flux de transferts courants, et de l'intégration des marchés internationaux. La mondialisation implique notamment une interdépendance des consommateurs et des producteurs répartis sur l'ensemble de la planète, laissant entrevoir ce que Marshall Mac Luhan voyait déjà dans les années 1970 comme un « village planétaire ». La mondialisation des échanges est un processus qui tendrait à rendre accessible les mêmes biens, les mêmes services, les mêmes prestations de facteurs aux mêmes conditions de prix et de qualité dans tous les pays de façon simultanée. L'ouverture aux échanges mondiaux aurait dans ces conditions une influence bénéfique sur la prospérité des agents économiques. En théorie, l'ouverture des échanges a toujours un effet positif sur le niveau de bien-être. Mais toutes les ouvertures ne se valent pas. Dans la pratique, les résultats de la mondialisation des échanges sont plus nuancés. On constate aujourd'hui, à côté de ce phénomène de mondialisation, l'exacerbation de deux types d'inégalités au niveau international : les inégalités entre pays (c'est le débat sur le lien entre mondialisation et développement) ; mais aussi les inégalités internes aux pays, en particulier au sein des pays riches industrialisés. La « mondialisation n'est pas coupable » affirme le titre français d'un ouvrage de Krugman (2000). Est-ce si sûr ?
Le processus actuel de mondialisation pose avec une acuité particulière la question des bienfaits supposés du libre-échange.
[...] La plupart des économistes et des organisations internationales considèrent, de façon plus ou moins nuancée, que les économies qui ont pratiqué une plus grande ouverture aux échanges internationaux ont connu de meilleures performances économiques. Cependant, l'ouverture au commerce international et aux investissements internationaux n'est pas une condition suffisante pour impulser le développement dans les pays pauvres. Les effets bénéfiques de la mondialisation sur le bien-être universel ne sont en aucun cas automatiques. Pour d'autres, le processus d'ouverture des économies doit être interrompu, car il suscite un accroissement des inégalités internationales au détriment des plus pauvres. [...]
[...] La justification de l'échange mondial constitue l'objet recherché par Heckscher Ohlin et Samuelson. La théorie HOS prolonge la théorie ricardienne. Là encore, le commerce entre les nations naît de leur spécialisation. Cependant, la théorie HOS repose sur une représentation différente de l'activité économique. En effet, la production n'est plus réalisée à partir du seul facteur travail, mais résulte de la combinaison de facteurs de production, le travail et le capital. Ces facteurs de production sont parfaitement mobiles entre les secteurs et immobiles entre les pays. [...]
[...] WARNER “Economic Reform and the Process of Global Integration”, Brooking Papers on Economic Activity, vol RODRIGUEZ F. & D. RODRIK “Trade Policy and Economic Growth: A Sceptic's Guide to the Cross-National Evidence”, NBER Working Paper, n°7081, avril 1999. DOLLAR D. & A. KRAY “Trade, Growth and Poverty”, mimeo, Banque Mondiale, mars 2001. REVENGA A.L “Exporting Jobs : The Impact of Import Competition on Employment in U.S. manufacturing”, The Quaterly Journal of Economics, vol. [...]
[...] Conclusion Cette étude n'a pas d'autre ambition que de montrer la complexité d'un débat qui est l'un des plus anciens de l'analyse du commerce international. Les effets de la mondialisation sur le bien-être économique sont ambigus et contestables. Le courant théorique dominant en commerce international a toujours promu la suppression des obstacles au commerce, considérée comme étant le vecteur de la croissance et de la réduction des inégalités internationales. Cependant, les effets bénéfiques de la participation à la mondialisation ne sont pas automatiques. [...]
[...] La mondialisation de la fin du XXème siècle s'est accompagnée à la fois de phénomènes de rattrapage (Asie de l'Est) et de la persistance de situations de sous-développement (Afrique). Pour certains, une participation plus active aux différents circuits de l'économie mondiale devrait engendrer un certains nombre d'effets positifs pour les pays les plus pauvres et donc les aider dans leur processus de rattrapage économique. C'est en effet un moyen d'améliorer l'allocation des ressources en les concentrant vers les activités où le pays possède un avantage comparatif. La mondialisation des échanges permet d'accroître l'efficacité de la production grâce à l'intensification de la concurrence. [...]
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