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IDE et développement des pays du Sud
L'investissement direct à l'étranger direct (IDE) est aujourd'hui largement considéré comme un important moteur de croissance et de développement économique. De nombreux pays en développement font une place de choix aux investissements privés en général et à l'IDE en particulier. Un IDE est, selon la définition de l'OCDE, « une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d'une entité résidant dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle (investissement de création) ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de fusions et d'acquisitions) ». En résumé, il correspond à un somme d'argent investie ou reçue par un pays en direction ou provenance de l'étranger. Les pays du Sud espèrent, ou du moins espéraient, en accueillant ces investissements, pouvoir enfin accéder au développement, d'est à dire à un ensemble des transformations des structures économique, sociales, institutionnelles et démographiques qui accompagnent la croissance et améliorent les conditions de vie de la population. Selon François Perroux, « le développement est la combinaison de changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel global ».
Malgré les nombreux travaux de recherche sur l'IDE et les arguments théoriques en sa faveur, il existe peu de données empiriques sur ses coûts, ses avantages et son impact réel sur le développement. On peut donc être en mesure de se demander s'il est, au-delà de la théorie, réellement bénéfique au pays en voie de développement.
Après être revenu rapidement sur les apports théoriques des investissements directs étrangers, nous relativiserons leur intérêt économique pour les pays receveurs.
[...] Enfin, on peut noter que les IDE, à la différence d'autres types de flux de capitaux privés, sont motivés principalement par la perspective de profit sur le long terme. L'IDE représente en effet un investissement dans des installations de production durables, et il est par conséquent bien plus crucial pour les pays en développement que les autres types d'investissements. A ces multiples égards, l'exemple des NPIA est souvent cité comme preuve que la mondialisation et la déréglementation qui l'accompagne peut favoriser le développement. C'est par une politique volontariste que des pays comme la Corée du Sud ou Taiwan se sont développés. [...]
[...] Théoriquement, les IDE doivent permettre de participer à la construction des avantages comparatifs. En effet, cette théorie, développée par Ricardo, pose la nécessité de l'ouverture internationale pour éviter l'état stationnaire issu de la théorie des avantages absolus. La spécialisation d'un pays X dans la production du bien pour lequel ce pays dispose d'un avantage relatif et l'échange international avec d'autres pays ayant d'autres avantages permettent des gains mutuels et une situation bien meilleure qu'en autarcie. Si les IDE entrants des Firmes Multinationales (FMN) sont utilisés pour favoriser la demande, l'épargne et l'investissement intérieurs, ils peuvent stimuler la croissance du pays et son développement économique et social. [...]
[...] Ainsi, selon la CNUCED, l'approche non-interventionniste qui a été celle de nombreux pays africains, a échoué. En effet l'action des organismes financiers internationaux dans les années 1980 a eu un impact très néfaste sur le développement des PED. Il ne faut pas que le commerce international les empêche de mener les politiques économiques les plus favorables, ce qui est pourtant le cas aujourd'hui : les pays d'Afrique subsaharienne ou d'Asie centrale subissent l'ouverture au commerce international. L'institution onusienne préconise donc aux pays en développement de mener des politiques nationales, elle incite les gouvernements à faire preuve de volontarisme pour stimuler l'activité du marché et protéger les industries naissantes. [...]
[...] Une telle stratégie, raisonnée, peut certainement mener au développement des pays du Sud. [...]
[...] Par cette stratégie, les « quatre Dragons » ont donc d'abord assuré leur développement par les capitaux des FMN, puis par le fruit de leurs propres exportations puisque les pays se sont dotés progressivement d'une industrie propre, le tout dans le cadre d'une politique extravertie de développement. Les IDE semblent donc constituer un moyen de s'insérer dans la mondialisation et de stimuler les exportations. Ils seraient alors un facteur de développement, du moins pour certains pays, car ceux-ci ont réussi à mettre en place une politique efficace de gestion de ces investissements. Helmut Schmidt disait d'ailleurs : « Les investissements d'aujourd'hui font les profits de demain et les emplois d'après demain ». [...]
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