Le legs de l'économie coloniale
Hérite d'une économie dépendant de l'exportation de produits tropicaux et de l'importation de denrées alimentaires telles que le riz. Exploitation de la cannelle, puis du café (1840), puis du thé et du cocotier (1880), puis caoutchouc naturel (1900). La production agricole pour l'exportation était organisée dans le cadre de vastes domaines de plusieurs centaines d'hectares, contrôlés par quelques grandes sociétés de commercialisation, directement ou par le biais d'agences de gestion. A l'indépendance, la rentabilité des plantations restait fondée sur l'exploitation d'une main-d'?uvre indienne mal payée et très contrôlée, sur un savoir-faire de techniciens britanniques assurant la qualité des produits et sur des réseaux d'exportation bien rodés en direction de la métropole britannique. (...)
[...] Toutes productions confondues, le développement du secteur agricole s'est fortement ralenti depuis les 1980's : l'achèvement des grands travaux hydrauliques, la nationalisation des plantations, le conflit dans le Nord et l'Est du pays, ont combiné leurs effets. Les taux de croissance annuels sont passés de à le secteur primaire ne représente plus qu'1/5e du PIB, et seulement 40% de la population active tire sa ressource principale de l'agriculture. Chez les nouvelles générations, le travail agricole est dévalorisé. Une nouvelle économie d'exportation Après le succès électoral du parti conservateur (United National Party, UNP) en 1977, un renversement de stratégie fut opéré, en faveur d'une nouvelle économie tournée vers l'extérieur, fondée sur l'industrie légère (principalement la confection), le tourisme et l'exportation de main- d'œuvre. [...]
[...] Dans tous les nouveaux pays industriels d'Asie, le montant des investissements étrangers directs est très supérieur au montant des aides officielles au développement, mais à Sri Lanka la situation est inverse : le taux d'endettement par habitant est le triple de la moyenne des pays d'Asie. Le développement d'un tourisme de masse date de la fin des 1960's. Après avoir connu une croissance spectaculaire jusqu'en 1982, le tourisme fut gravement affecté par l'insécurité, puis se releva rapidement (1999) en dépit de la poursuite du conflit. Mais son essor produit des effets pervers : inflation déclenchée par la présence d'étrangers à fort pouvoir d'achat, pillage des antiquités nationales, croissance inquiétante de la prostitution juvénile, de l'usage des drogues, du Sida (phénomène marginal). [...]
[...] La nouvelle économie reste tributaire de ressources fragiles : le marché de la confection dépend des quotas américains, le tourisme de la sécurité intérieure, l'emploi à l'étranger de la situation dans les pays du Golfe et des politiques d'immigration des pays occidentaux. La diversification est limitée et la place de la confection est excessive par rapport aux autres ressources. Les investissements étrangers directs sont limités, en raison du conflit et de l'exiguïté de l'île. Dans la région, d'autres pays sont demandeurs (Indonésie, Vietnam, Inde : salaires inférieurs, travailleurs qualifiés plus nombreux et marché intérieur plus vaste). [...]
[...] La rentabilité des grands domaines déclina sous l'effet convergent d'une gestion bureaucratique et d'une politique salariale plus généreuse. Sri Lanka reste le 3e producteur mondial de thé derrière l'Inde et la Chine, mais sa part dans les exportations mondiales a diminué : 30% en en 1998 : superficies et main-d'œuvre se sont réduites ; les manufactures de thé emploient souvent un matériel obsolète et la qualité du produit a baissé. Beaucoup de domaines cherchent à diversifier leurs activités (production de légumes, soie, eau minérale Les thés destinés aux consommateurs occidentaux continuent de provenir des grandes plantations d'altitude mais les petits producteurs du Centre et du Sud produisant des thés de moindre qualité destinés aux marchés du Moyen-Orient et de Russie ont fortement accru leur part du marché : les exploitations privées de moins de 20 ha assurent la moitié de la production et font vivre près de 2 millions de personnes. [...]
[...] Les institutions financières internationales et les gouvernements des pays capitalistes développés répondirent plus que les investisseurs privés à l'appel. Ce tournant a-t-il rompu l'ancien schéma de dépendance ou a-t-il reproduit un avatar de l'ancien modèle colonial ? L'économie sri lankaise peut-elle se développer selon le processus suivi par les nouveaux pays industriels d'Asie ? L'économie connaît un réel essor mais sa croissance est deux fois plus lente que celle des dragons durant leur période de décollage. Les structures économiques présentent des faiblesses qui limitent l'aptitude du pays à suivre ce modèle. [...]
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