Parvenir à rendre l'eau potable accessible à tous reste un défi. Des entreprises privées s'immiscent sur le marché de l'eau. L'appel au secteur privé a surtout été dû aux défaillances de l'Etat concernant le manque d'investissement qui a entrainé entre autres une détérioration de l'infrastructure, des faibles taux de couverture, l'inefficacité de la gestion et des réformes inefficaces face aux besoins de la population pauvre.
[...] Cette vague de privatisation a suscité beaucoup d'espoirs dans ces années- là, qui ont vu naître beaucoup de projets et d'investissement. C'est ainsi qu'au début des années 2000, des villes des pays à revenus moyens (Jakarta, Buenos Aires, Manille ) avaient conclu et mis en place des accords de participation avec le secteur privé. II. L'influence libérale Les principaux régimes de propriété : Les économistes libéraux sont ceux qui sont favorables à la propriété privée des marchés de l'eau. Ils évoquent pour cela une grande efficience. [...]
[...] La corruption est un fait qui a existé et qui existe toujours dans les pays pauvres. En Inde, plusieurs études ont révélé les problèmes de motivation des agents de contrôle et la possibilité de corruption des inspecteurs et des fonctionnaires. Dans ce pays où l'administration publique joue un rôle important, la corruption gangrène la gestion publique de l'eau. Le professeur Wade montre dans ses études que les fonctionnaires disposant d'un certain pouvoir, dans la gestion de l'irrigation, mais mal rémunérés se font facilement soudoyer (contrepartie financière, promesses de carrières, d'avantages, etc.). [...]
[...] Pour le consultant, la société privée en charge de la gestion devait couvrir les frais liés aux infrastructures et de nombreuses factures d'eau élevées étaient en réalité dues à ce que les ménages consommaient plus d'eau du fait d'un meilleur service. En outre, aujourd'hui plus de la moitié de la population de la ville n'est toujours pas connectée au réseau et l'établissement public de distribution d'eau est d'ailleurs miné par des affaires de corruption. Le risque de corruption est à prendre au sérieux dans les pays en développement. [...]
[...] Ceci a permis aux défenseurs de la privatisation de présenter les partenariats publics- privés comme la solution. Ils ont alors commencé à commercialiser et marchander cette gestion avec l'introduction de principes commerciaux et de participation avec le secteur privé. Le Consensus de Washington, favorisant le développement du secteur privé, a été le contexte de ces réformes facilitées par les donateurs ou imposées quelquefois par des conditions d'attribution de prêts. Ces réformes ont été une sorte de victoire pour les néolibéraux qui refusent que l'État joue un rôle prépondérant dans l'économie. [...]
[...] C'est ce que Suez a essayé de faire en voulant privatiser une partie de l'eau du Gange pour alimenter la ville de Delhi avant de se confronter à une forte opposition locale au début des années 2000. Ainsi, pour les libéraux, dans le cas d'un libre accès, les ressources en eau seraient surexploitées, ce qui entraînerait un abus dans la consommation donc des effets dévastateurs. L'exemple que prend Isabelle VINCENT, dans Afrique contemporaine (printemps 2003) est celui de Bangui, capitale de la République centrafricaine. En bornes-fontaines payantes étaient installées dans le cadre d'un projet. [...]
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