Les délocalisations sont définies comme le comportement économique d'une entreprise qui cesse de produire une gamme de produits dans un pays pour la produire ailleurs. Dans quelle mesure la crise économique d'octobre 2008 a-t-elle influencé le mécanisme des délocalisations ?
[...] Qu'est-ce qu'une délocalisation ? Elles sont définies comme le comportement économique d'une entreprise qui cesse de produire une gamme de produits dans un pays pour la produire ailleurs Les délocalisations recouvrent deux réalités : il s'agit tout d'abord du déplacement d'une unité de production à l'étranger à l'aide d'un investissement direct à l'étranger ceci afin de réimporter sur le territoire national l'essentiel des biens produits à moindre coût. Il est important de remarquer qu'une délocalisation ne constitue pas une conquête de marché : les clients restent identiques. [...]
[...] Cela peut s'apparenter à une forme de protectionnisme social Enfin, le phénomène de relocalisation possède un atout écologique important : en rapprochant l'appareil de production du consommateur, on évite le transport polluant, et on optimise l'adéquation entre producteur et consommateur. La crise possède donc un impact double sur les délocalisations : elle accélère les délocalisations vers les pays du Sud, notamment pour les secteurs propices à ces pratiques (textiles, télécommunications), mais elle tend aussi à faire apparaître une économie différente, relocalisée, qui s'inscrit aussi dans une démarche plus écologique. Derrière les délocalisations, c'est bien l'ensemble des mécanismes de la division internationale du travail qui sont en jeu, ainsi que l'enjeu climatique. [...]
[...] Une délocalisation est donc une opération risquée. La crise économique pousse les entreprises à la prudence en termes de risque. De plus, la crise introduit une certaine évolution des conditions salariales. Comme nous l'avons montré précédemment, les délocalisations ont principalement lieu entre pays du Nord. Or, les conditions socio- économiques évoluent : des entreprises américaines peuvent relocaliser en observant que l'avantage à produire en Europe (du point de vue des salaires) s'est inversé. Du point de vue monétaire, certains pays maintiennent leurs monnaies sous-évaluées pour rester attractives : l'euro devient trop fort par rapport au dollar des Etats-Unis ( 1.51 et le yuan de la Chine ( 10.31 Ұ). [...]
[...] Quelles sont les explications à ce phénomène ? Les Etats sont tentés par le protectionnisme, comme nous l'avons vu la séance précédente. Ainsi, la prime à la casse de 1000€ (jusqu'au 31 décembre 2009) et le plan de modernisation de l'équipement automobile (PMEA) ont incité les entreprises automobiles à rester sur le territoire, pour conserver des atouts et recevoir les aides étatiques. De plus, une délocalisation n'est pas nécessairement une bonne opération : l'environnement du pays d'accueil est souvent dégradé, et l'entreprise doit engager des fonds pour moderniser l'appareil de production. [...]
[...] Les conditions techniques pour les délocalisations sont donc optimales. Pour que les entreprises effectuent une telle opération, il faut que l'avantage du salaire soit plus important que les surcoûts liés à un environnement moins favorable. Les délocalisations restaient donc une pratique courante entre pays du Nord, mais moins fréquente vers le Sud ( 8.7 Pourtant, il faut prendre garde à un phénomène semblable aux délocalisations : la sous-traitance, qui joue un rôle non négligeable dans la division internationale du travail. [...]
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