A l'instar de Raymond Aron et ses 18 leçons sur la société industrielle, Daniel Cohen entend nous donner les clés de compréhension de l'économie moderne, qualifiée de « postindustrielle ». Pour lui, les années 80 marquent une rupture essentielle : le capitalisme du XXe siècle, construit sur le modèle de la grande firme industrielle est définitivement mis de côté : l'on cherche désormais à externaliser la production, et ce, au profit des tâches de conception et de commercialisation.
Ces transformations suggèrent des bouleversements sociaux : c'est notamment l' entrée dans une société de service où domine le secteur tertiaire. Cette nouvelle société, dite de « l'information » implique de nouveaux enjeux, ceux d'une économie sensiblement différente : c'est aujourd'hui la conception qui rapporte le plus aux grandes entreprises (ainsi si la fabrication d'un médicament a un coût très faible, sa conception, elle, requiert de forts divertissements), et c'est là une des raisons qui explique « le déclin de l'activité industrielle d'hier ».
[...] Outre ce regret exprimé à l'égard d'un élément isolé, et par là peu influent sur la qualité générale de l'œuvre, il paraît néanmoins essentiel de relever un élément plus gênant : le flou relatif dans lequel baigne la 3e leçon Cette partie voulant élargir l'analyse économique à une étude sociologique semble peu claire dans son déroulement. Les sous-parties semblent se succéder sans lien logique. Cohen évoque la faiblesse du commerce européen (Le mal européen la domination des États-Unis au sein de la nouvelle économie de l'information choses auxquelles il juxtapose étrangement, et au risque de perdre son lecteur, une analyse de la rivalité entre gratuit et payant dans la société moderne. [...]
[...] Cohen explique ensuite la chute du modèle industriel du XXe siècle dit fordiste Celui-ci souffre ainsi d'une double contradiction. Elle est d'une part interne : le fordisme se donne pour objectif d'offrir à l'ouvrier bien plus qu'il ne gagnerait ailleurs, dans cette optique il ne peut nécessairement fonctionner qu' isolé dans une société artisanale Son extension à l'ensemble de la société le rend inefficient et implique, comme on peut aisément l'imaginer, une inflation généralisée (et insoutenable), du salaire ouvrier. La contradiction est également externe : le modèle fordiste, créé pour une main-d'œuvre illettrée s'accorde mal avec les idéaux d'une société dans laquelle l'éducation s'est généralisée. [...]
[...] En dépit de ses (petites) imperfections, l'ouvrage de Daniel Cohen fait preuve d'une remarquable clarté, alliant concision et finesse d'analyse. L'auteur aborde des thèmes aussi variés que la société de services, Mai 68, la division internationale du travail, le toyotisme, sans pour autant dérouter son lecteur (du moins si l'on considère les 2 premières leçons). La division des différentes leçons en de nombreuses sous- parties explique la facilité avec laquelle le lecteur, aussi néophyte soit- il, peut aisément suivre les étapes de la démonstration. [...]
[...] Tous ces éléments attestent que l'ouvrage de Daniel Cohen est un ouvrage clé pour quiconque désire comprendre l'activité économique et sociale du monde moderne. [...]
[...] Ces transformations suggèrent des bouleversements sociaux : c'est notamment l'entrée dans une société de services où domine le secteur tertiaire. Cette nouvelle société, dite de l'information implique de nouveaux enjeux, ceux d'une économie sensiblement différente : c'est aujourd'hui la conception qui rapporte le plus aux grandes entreprises (ainsi si la fabrication d'un médicament a un coût très faible, sa conception, elle, requiert de forts divertissements), et c'est là une des raisons qui explique le déclin de l'activité industrielle d'hier Leçon première Selon Daniel Cohen, cinq ruptures majeures expliquent l'émergence d'une nouvelle société postindustrielle. [...]
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