On peut craindre que l'histoire passée de l'Occident ne se répète aujourd'hui à l'échelle planétaire. Si l'Europe se pense aujourd'hui comme le continent de la paix, c'est bien au prix d'une formidable amnésie sur son passé récent : la période où elle fut l'épicentre s'est terminée dans la barbarie.
On se rassure parfois en pensant que prospérité et paix vont de pair. C'est vite oublier que l'année 1914 fut prospère.
Jusqu'au XVIIIe siècle, l'économie est soumise à une loi désespérante : quand il y a croissance économique, il y a croissance démographique, mais celle-ci fait baisser la productivité agricole alors qu'il faudrait nourrir une population grandissante : trop nombreux, les hommes doivent mourir. C'est ce qu'on appelle la « loi de Malthus ».
Mais comment l'Europe s'est-elle développée ? Et surtout, pourquoi elle et non son homologue chinoise qui semblait bien plus prospère ?
Cela est simple : l'Empereur chinois se recentre sur le territoire national en faisait bruler toute la flotte, trop coûteuse à son goût. L'Europe fait le choix inverse. La rivalité des nations à transféré l'épicentre : l'Espagne au XVIe, la Hollande au XVIIe, la France au XVIIIe puis l'Angleterre au XIXe. Pas étonnant que l'Allemagne ait voulu s'affirmer au XXe. Ainsi, au XXIe siècle, les puissances émergentes pourraient vouloir régler leurs querelles séculaires, et c'est bien là un premier risque.
La question de la crise actuelle, qui rappelle terriblement celle de 1929, n'est pas tant une question de régulation des marchés qu'une question de « régulation morale du capitalisme ». Aujourd'hui, comme le rappelle le paradoxe d'Easterlin, nous sommes moins heureux que durant les Trente Glorieuses, et la solidarité s'est effondrée. Toutefois, à l'heure de la mondialisation et de l'inquiétude écologique, le grand espoir du XXIe siècle serait que se crée une conscience nouvelle de la solidarité…
[...] La refonte monétaire du docteur Schacht et le plan Dawes restaurent la confiance des investisseurs étrangers, les capitaux affluent en Allemagne. Mais elle sera touchée de plein fouet par la crise de 1929, avec, comme les États-Unis de chômeurs les classes moyennes favoriseront la montée d'Hitler au pouvoir. VII. La grande crise et ses leçons - 1929 : La crise vient interrompre une décennie impressionnante de croissance américaine, les roaring twenties les années vingt rugissantes Pour relancer la croissance européenne, les dirigeants monétaires allemand, français et anglais prient les autorités monétaires américaines de faire un geste pour soulager leurs économies. [...]
[...] Nous sommes là bien dans le règne de la prospérité du vice IV. Prométhée libéré - La révolution industrielle : La 1re invention est à mettre à l'actif de John Kay : la Navette volante Elle expliquera à elle seule 50% de la croissance anglaise au XIXe siècle. Les innovations industrielles sont lancées. La base scientifique devient cruciale. D'ailleurs, une des raisons du déclin anglais à partir du XXe, c'est son incapacité à développer un système de formation efficace : l'aristocratie anglaise enverra ses enfants dans les collèges chics où s'apprennent les bonnes manières, quand, de l'autre côté de la Manche, se développeront les écoles d'ingénieurs et de commerce : L'École polytechnique est créée en 1794, l'École nationale des Ponts et chaussées en 1747, HEC en 1881 - Le charbon, le blé, les esclaves : L'Angleterre connaît au XIXe une explosion démographique, qui n'est pas liée aux rendements terriens, mais plutôt à une stratégie d'exportations qui décloisonne son marché national, à l'image de la Chine aujourd'hui. [...]
[...] Un logiciel est cher à concevoir, pas à produire. Il y a donc là un renversement copernicien : Adam Smith expliquait que s'il fallait deux fois plus de temps pour chasser un daim qu'il n'en faut pour chasser un castor, le premier animal coûtera nécessairement, en moyenne, deux fois plus cher que le second. Maintenant, il faudrait dire que c'est le temps passé à tuer le premier castor ou le premier daim qui expliquerait tous les coûts. Un exemple type nous est fourni par Renault. [...]
[...] La population mondiale passe de 10 millions (-10000) à 200 au temps du Christ. Toutes les découvertes à venir (bronze, acier, art de la guerre ) vont mener les sociétés humaines vers des niveaux de complexité sociale croissants. L'une d'entre elles, la civilisation occidentale, prendra l'ascendant au XVIe siècle. - Le destin brisé de l'Occident : L'esclavage joue une grande partie, et pas seulement qu'à Rome. Cela rompt avec le cadre de la petite société rurale. Mais cette dynamique est rompue à partir du IIe siècle et le déclin de l'Empire romain d'occident. [...]
[...] Ils inventent la poudre et la boussole. Pour expliquer le succès de la Grande-Bretagne, Douglas North insiste sur les institutions (respect de la propriété privée, marché efficace ) Le paysan chinois a rencontré beaucoup moins d'obstacles à passer de la paysannerie à l'artisanat que son homologue européen. - Le retour de la Chine : Troisième exportateur mondial devant l'Allemagne, la Chine a accumulé une réserve impressionnante de changes, l'équivalent du PIB français ! Elle finance l'Afrique. Deng Xiaoping, après la mort de Mao, engage le pays sur la voie d'une économie de marché. [...]
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