Nourrir les hommes - Jean Paul Charvet

Résumé du document

La nourriture des hommes renvoie à trois grands groupes de besoins fondamentaux des hommes et des sociétés humaines :

1) Besoins quantitatifs = « food security »
- Plus de 2500 kcal par jour pour un individu moyen vivant dans des conditions moyennes.
- « Révolution » néolithique avec l'invention de l'agriculture = progrès, mais comme le rappelle Michel Griffon, cela n'a pas empêché l'histoire du monde d'être rythmé par des disettes et des pénuries alimentaires

2) Besoins qualitatifs = « food safety »
- Possibilité de se procurer une nourriture saine.
- Paradoxe : les consommateurs n'ont jamais été autant sensibilisés qu'aujourd'hui à la qualité sanitaire de leurs aliments que depuis la quasi-élimination des risques très réels (très faible mortalité intoxication alimentaire
- Autres aspect qualitatif est déséquilibre de certains régimes alimentaires : carences en vitamines bien que les besoins quantitatifs soient respectés.

3) Besoins hédoniques
- Relations étroites avec les spécificités culturelles propres aux différentes populations et civilisations de la planète.
- Contexte de la mondialisation des échanges : restaurants et cuisines «ethniques»

Extraits

[...] Le double usage du poisson ( Dans la 1re moitié du 19e se sont développés, dans les pays les plus avancés, des usages industriels du poisson : extraction d'huile aux États- Unis pour fabriquer du savon. ( Au début du 20e lors de l'essor du chalutage industriel de fond et des pêches de masse, on s'est efforcé de récupérer systématiquement les déchets issus de la préparation du poisson pour l'alimentation humaine pour en tirer des engrais et de la colle. [...]

[...] ( La majorité de la population vit en ville, mais le poids des ruraux est loin d'être négligeable : en Colombie en Equateur en 2004. ( Cet ensemble connaît une forte hausse des productions agricoles plus rapide que la moyenne mondiale mais les inégalités sont fortes entre les régions, les types d'exploitations, les denrées. A la suite de l'ouverture libérale récente, l'agriculture des pays andins a vu croître rapidement ses productions d'exportations et la croissance urbaine suscite une forte demande locale en denrées alimentaires Le contexte de la production andine Milieux et sociétés : les civilisations agraires locales ( L'agriculture andine est marquée par un milieu contraignant, mais qui offre des possibilités variées. [...]

[...] A ce stade la quasi-totalité de la valeur des denrées alimentaires produites va aux agriculteurs eux-mêmes. ( On rencontre encore cette situation dans certains pays pauvres dans des régions situées à l'écart des moyens de transport modernes. Stade artisanal ( L'approvisionnement des villes commence à influencer de façon sensible la production agricole. ( du prix de vente final vont aux industriels et artisans et aux négociants ( pour les agriculteurs Les échanges demeurent essentiellement locaux et/ou régionaux Stade agro-industriel 30% de la consommation hors foyer : restaurant, cantines scolaires ( Le maillon agro-industriel devient le maillon principal à partir duquel les opérations les plus importantes s'organisent : c'est lui qui assure le pilotage des filières agroalimentaires de plus en plus complexes. [...]

[...] La libéralisation favorise aussi les grandes firmes du commerce international. ( En Côte d'Ivoire, la privatisation de la filière cacao a permis aux grands groupes internationaux comme Cargill de s'imposer dans l'exportation du cacao ivoirien. ( Les grandes sociétés pèsent sur les négociations internationales. Les grands groupes qui dominent le marché de la banane ont mené une vaste offensive dans le cadre de l'OMC contre l'UE qui protégeait ses producteurs dans ses propres territoires et dans ses anciennes colonies grâce à des quotas de production et d'exportations mieux rémunérés. [...]

[...] Les marchés de produits aquatiques frais ( La distribution du poisson est dominée par les contraintes qu'impose le caractère très périssable de cette denrée. ( Les poissons courants sont aisément transportables à courte et moyenne distance, alors que seuls les produis de luxe pourront faire l'objet, en frais d'échanges intercontinentaux. ( Le marché de proximité correspond à une vente locale dans le port de débarquement ou ses environs dans des délais de l'ordre d'une journée : réponds à la demande la population littorale. [...]