La mondialisation ou globalisation peut être définie comme la capacité à dominer les contraintes spatiales afin de bâtir une économie mondiale plus efficace et plus rentable. Ainsi, le brassage des hommes et des produits pourrait s'effectuer sur un espace continu, homogène, indéfini. Mais l'espace est caractérisé aussi bien par le temps que par son histoire et il semble nous résister. Pourrait-il paradoxalement se révéler le plus sérieux des obstacles à la mondialisation ?
La mondialisation s'est effectuée par étapes dont la première est l'européanisation du monde lorsque l'Europe se lance à la conquête de celui-ci à partir de la Renaissance. Une véritable ébauche de la mondialisation apparaît dans le dernier tiers du XIXe siècle qui voit l'inauguration du canal de Suez et l'achèvement du transcontinental américain.
Un mouvement d'ouverture devient alors significatif : échanges commerciaux progressent rapidement, migrations internationales et flux de capitaux s'intensifient ; mais le protectionnisme, la Première Guerre mondiale et la crise de 29 s'opposent à ce mouvement et provoquent un coût d'arrêt à la libéralisation des échanges.
L'ouverture reprend réellement dans les années 30 sous l'effet d'une situation nouvelle. En effet, les Etats-Unis assument désormais leurs responsabilités qui découlent de leur puissance politique et militaire, ils engagent alors la planète sur la voie d'une certaine uniformisation notamment à travers la diffusion des méthodes de production dès 1940.
La révolution des transports facilite les échanges entre 1945 et 1973 marqués par des progrès tant quantitatifs que qualitatifs qui permettent trois mutations des échanges résumées par « plus, plus loin, plus économique ».
À travers la dimension économique de la mondialisation, mais également à travers les analyses de ses effets socioculturels, on pourra se demander si l'économique prime sur le politique et si la mondialisation matérielle entraîne une mondialisation des esprits et des mœurs.
Cependant, on ne peut contester le phénomène actuel de mondialisation qui s'effectue ou s'est déjà effectué. Or une contradiction naît de ce mouvement planétaire puisqu'il pousse à l'universel à travers la diversité des territoires et des spécificités de chacun. Ainsi, le problème de fond est posé : est-il possible de concilier l'unification de la planète avec la spécificité de chaque « mondialisé » ?
[...] Mondialisation et emploi dans les PDEM L'un des aspects des problèmes sociaux est celui de l'emploi. Le paradoxe veut que cette mondialisation qui est le fruit de notre labeur »p151, risque de se retourner contre notre travail : elle met en relation les travailleurs du monde entier qui sont alors en compétition ce qui les force à devenir compétitifs et donc de faire des sacrifices L'emploi en compétition Après l'entre-deux-guerres, les pays capitalistes ont fait le choix de l'ouverture économique pour lutter contre le sous-emploi : le libre échange permet de créer de nouveaux emplois tout en s'exportant vers les autres. [...]
[...] Il n'y a pas que la mondialisation qui en soit la cause, d'autres phénomènes peuvent concourir à la montée des inégalités : le retour en force des idées libérales, le recul des syndicats, les différences de qualification entre travailleurs. En ce qui concerne la mondialisation, elle agit par deux canaux principaux : l'immigration du taux de l'augmentation des inégalités) et l'importation de produits du sud (délocalisation). Ces deux phénomènes concomitants entretiennent des relations complexes. Le terme de mondialisation a une double signification, d'une part c'est le rêve du mondialisme avec l'idéal d'un monde unifié, d'autre part il s'agit d'un fait brutal qui déplace et rapproche de nous les inégalités. Comment peuvent alors s'articuler ces deux sens ? [...]
[...] Le nouveau capitalisme mondial emprunte ses principales caractéristiques au modèle américain. Ainsi la vague de libéralisme des Etats-Unis de la fin des 70's s'étend à toute la planète : privatisations, déréglementation, baisse des impôts, affaiblissement des syndicats et le but des FMN est la création de valeur dans l'intérêt de l'actionnaire. Mais l'essor d'un capitalisme mondial et uniformisé remettrait en question la notion de compétition qui a été soulevée pendant une période de forte concentration. En effet, la contradiction entre capitalisme et libéralisme se révèle : si le marché mondial est contrôlé par quelques dizaines d'entreprises géantes alors la compétition n'a plus aucun sens. [...]
[...] Le modèle français est caractérisé par le rôle déterminant de l'Etat et de la fonction publique dont la conséquence logique sur l'économie est le dirigisme et le poids du secteur public. L'une des constantes de la politique économique française depuis 1945 consiste dans le choix d'une croissance forte impulsée par l'état. Sur le plan social, l'Etat Providence prend forme aux lendemains de la guerre dont l'un des objectifs est la solidarité nationale. Enfin, l'un des principes clefs est l'intégration républicaine qui vise à faire de tous les immigrants des français. [...]
[...] Le modèle français fonctionne et tente de s'étendre à l'Europe comme le prouve la PAC en 1962 calquée sur le système français »p243. II) La mondialisation, une menace pour le modèle français Depuis les 80's, un renversement s'est opéré. Tout d'abord, l'échec de la politique menée par les socialistes démontre les limites du modèle d'autant plus que cette politique est tiraillée entre ouverture et fermeture ; de plus, la contradiction entre la volonté de s'insérer dans l'économie mondiale et de conserver son indépendance politique datant de l'époque gaulliste apparaît. Contrairement à l'idée reçue, la France est un pays particulièrement ouvert. [...]
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