Daniel Cohen (1953) est un économiste renommé, récompensé meilleur économiste de l'année 1997 pour son ouvrage "Richesse du monde, pauvreté des nations" dans lequel il proposait une analyse nouvelle de la mondialisation. Cette éditorialiste au Monde et ancien membre du conseil économique reprend dans "La mondialisation et ses ennemis" le même thème.
Il se demande ici « pourquoi les pays riches sont-ils si riches et les pays pauvres si pauvres » et sa réponse s'oppose aux croyances communes. Selon lui ce n'est pas l'excès de mondialisation qui la cause de ce fossé entre les nations, mais son absence dans certaines régions du monde. La mondialisation n'est donc pas mondiale, et c'est ce qui pose problème aujourd'hui.
[...] Cohen affirme que les stratégies qui ont pour but un décollage économique doivent être pensées par des hommes qui connaissent le terrain et non des bureaucrates. Or, dans la majorité des pays à la fin de la décolonisation, ce sont les bureaucrates qui ont organisé des politiques économiques, qui ont toutes échoué. De plus, seules des institutions libres et une ouverture du pays peuvent réellement développer un pays. Ensuite, l'auteur montre que les pays pauvres possèdent les leviers économiques nécessaires (éducation, machine, efficacité globale), mais avec un handicap, une carence. [...]
[...] Si les premiers sont schumpetérien et ont une croissance grâce à l'innovation, la seconde est smithienne et croît grâce à la division du travail entre régions. Cette analyse était intéressante, mais trop succincte, l'auteur ne développe pas son point de vue et on reste sans comprendre le réel but de cette comparaison. Par la suite il montre que l'Europe et la mondialisation ont les mêmes caractéristiques. Si elles ont su conserver les identités culturelles propres à chaque région, elles souffrent d'un déficit démocratique très fort. [...]
[...] Le défi lancé est alors simple : faire entrer les pays pauvres dans le capitalisme. Ce qui est décevant c'est que l'auteur ne donne aucune solution possible, ce qui a beaucoup été critiqué. De plus, certains auteurs ont critiqué son livre, simple recueil de l'ensemble de ces éditos. Pourtant, j'ai beaucoup aimé cet ouvrage, qui casse tous les préjugés sur la mondialisation et qui, grâce à ses nombreux exemples, permet une lecture facile et rapide. Cet ouvrage éclaire sur les mondialisations précédentes et les problèmes actuels. [...]
[...] La mondialisation actuelle, la troisième, a été une mondialisation de proximité. Le monde n'est plus régi par le principe de division du travail de Ricardo où le Portugal produisait du vin et l'Angleterre des draps. Aujourd'hui, chacun produit de tout et on s'échange entre pays les mêmes produits : des Prada contre des Yves Saint-Laurent. De plus, nous entrons actuellement dans un âge post-industriel, immatériel, c'est-à-dire que la production d'un objet n'est plus uniquement physique, mais également imaginaire : lors de la production d'une chaussure Nike, sa production physique coûte autant que la production de son image, de son mythe. [...]
[...] Après avoir montré que les inégalités actuelles ne sont que le fait de dotations et de constructions mentales et non de domination, l'auteur s'interroge sur les futurs défis à affronter. L'auteur montre d'abord qu'un des problèmes majeurs dans les pays du sud est le décalage entre les comportements et la réalité matérielle, comme c'est le cas pour la situation des femmes. Celles-ci, influencées par les médias des pays développés, cherchent à se libérer du joug autoritaire de leur société, mais n'arrivent pas à faire évoluer la réalité sociale et économique. [...]
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