Comme son titre – mal choisi selon de nombreuses critiques – l'indique, l'essai de Daniel Cohen est avant tout un regard original sur la mondialisation qui, pour lui, n'est pas responsable de la misère du monde (I). L'origine des inégalités se trouve ailleurs, dans des phénomènes concomitants aux trois mondialisations ou dans les hasards de la géographie (II). Enfin, il ne faut pas oublier la responsabilité des pays du « Tiers-monde » qui ont commis de graves erreurs en terme de développement. L'analyste économique aborde ainsi la problématique du développement, ses modèles, ses stratégies sans pourtant apporter de nouvelles réponses (III).
[...] La géographie ne s'interprète pas uniquement en terme de distances mais aussi en terme d'organisation de l'espace. Si la révolution des communications s'est produite au XIXe siècle et si elle se poursuit toujours aujourd'hui, elle n'en réduit pas pour autant les distances. Si Dakar est à quatre heures de vol de Paris, le Sénégal ne s'est pas pourtant rapproché du centre, au contraire. C'est ce que D. Cohen qualifie de paradoxe des distances Cette idée se rattache à sa thèse principale selon laquelle la mondialisation ne rapproche pas forcément les nations. [...]
[...] Imiter, adapter puis innover sont les trois phases pour un développement réussi. Les modalités détaillées, D. Cohen résume alors les trois leviers de la richesse point de départ de la croissance, que sont l'éducation et la formation professionnelle, le progrès technique et l'efficacité organisationnelle des entreprises. Conjugués dans un même effort de croissance, ils constituent ce qu'il appelle la théorie des leviers En effet, la richesse d'un pays est bien davantage actionnée par une série de leviers qui se soulèvent l'un l'autre, que par le seul travail humain (p. [...]
[...] Il ne faut rien en attendre de plus. Daniel Cohen, La mondialisation et ses ennemis, Hachette Littératures, Pluriels Economie, 2004. [...]
[...] Elle n'est pas copiée sur certaines réussites comme celle de l'Europe au XIXe ou celle du Japon au XXe. Elle est une synthèse entre développement interne et emprunt à l'étranger. Dans quelles conditions doivent se dérouler ces emprunts ? C'est la question à laquelle tente de répondre D. Cohen en proposant une nouvelle stratégie de développement. b. Une nouvelle stratégie de développement La principale critique que l'on peut apporter à l'ouvrage de D. Cohen est celle d'un livre trop inspiré des idées des autres. [...]
[...] Ainsi, le libre accès à l'enseignement, à la santé ne sont pas que les moyens du développement mais aussi des fins en soi. Par ailleurs, pour une croissance soutenue, les libertés d'entreprendre, d'acheter, de posséder doivent être garanties. Le marché devient alors un véritable espace de liberté où l'agent est libre de ces choix. La liberté conduit alors au développement. Les démocraties, en offrant une stabilité institutionnelle et politique, créé un climat de confiance, les investisseurs pouvant anticiper leurs décisions. Une dictature comme Cuba, dont la politique peut s'inverser selon les humeurs de ses dirigeants, n'offre pas ce climat de confiance. [...]
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