La mondialisation et ses ennemis, Daniel Cohen, 2004

Résumé du document

Les PED sont pauvres car ils sont oubliés, comme le disait Paul BAIROCH, « L'Occident n'a pas besoin du Tiers-Monde ». Les deux premières mondialisations ont été des catastrophes pour les pays la subissant mais pas par effet de domination des puissances occidentales mais par les maladies qu'elles ont apportées.
Les ennemis de la mondialisation sont les Mollahs, favorables à une guerre des civilisations, et les ennemis du capitalisme, favorables à une lutte des classes. Tous deux pensent que la mondialisation impose un modèle dont les peuples ne veulent pas mais la frustration envers la mondialisation vient en réalité du fait qu'elle crée un divorce entre les attentes et la réalité, ce qui est loin des critiques habituelles qu'ont lui porte. Les pays pauvres ne sont pas exploités par la mondialisation, et pour le montrer, Daniel Cohen retrace l'histoire de la mondialisation en s'appuyant sur les thèses de nombreux économistes, sociologues et voyageurs au cous de l'histoire.

Extraits

[...] SOLOW explique que l'on voit la mondialisation partout sauf dans les statistiques, c'est-à-dire qu'elle est le fruit de notre imagination. L'économie post-industrielle : Pour FOURASTIE, l'économie post-industrielle se caractérise par l'importance des services. W.BAUMOL théorise la tertiarisation en définissant 2 secteurs : un productif utilisant le progrès technique et un stagnant utilisant le temps de travail, le tertiaire étant pour lui une économie enfin humaine. Sa théorie se rapproche de celle de SAUVY sur le déversement. La différence entre prix de fabrication (faible) et prix de vente vient de la publicité, du travail des agents des firmes, de l'investissement, des coûts de stockage, des dividendes versés. [...]

[...] Pour BAIROCH, il n'y a pas de relation entre croissance démographique et croissance de la population. HUNTIGNTON parle du choc des civilisations : incapacité pour certaines populations de rompre le lien patriarcal et exploitation des femmes. La transition démographique du Tiers- monde a déjà commencé, la fécondité atteignant la diffusion des comportements culturels étant supérieure aux théories économiques des coûts et des bénéfices. L'opposition société patriarcale société moderne repose sur le statut de la femme. What Went Wrong ? : Pour HUNTINGTON, l'Islam menace par sa démographie, mais pour WEBER la religion entraîne le progrès. [...]

[...] L'industrialisation des pays riches n'est pas responsable de la pauvreté du Tiers-monde : le développement nécessite de devenir centre (lieu dense de production et de consommation), ce que ne peuvent pas les pays pauvres. L'illusion de la nouvelle économie est de baisser la fracture nord-sud, mais la baisse des coûts de la distance n'entraîne pas un rapprochement des gens et des richesses, mais une polarisation. IV- Le choc des civilisations ? Le choc des populations : Pour A.SEN, il y a un déficit de femmes dans les pays pauvres. [...]

[...] Conclusion La mondialisation ne tient pas ses promesses. Elle modifie plus les attentes des peuples que leurs capacités à agir. Elle reste inaccessible pour les pays pauvres. Le commerce international réduit les inégalités nord- sud. La citoyenneté mondiale est en avance sur l'égalisation des niveaux de développement. Les pays riches empêchent la création de nouveaux savoirs au sud, ce qui exclut les pays pauvres de l'histoire. Le monde ne sera jamais juste tant que l'homme ne se reconnaîtra pas membre d'une humanité. [...]

[...] L'actuelle mondialisation est différente du fait qu'elle est immobile (main-d'œuvre et capital). La division internationale du travail : Pour RICARDO, le commerce international pousse à la division du travail. La spécialisation de l'Angleterre dans le textile a entraîné une désindustrialisation de l'Inde et une spécialisation dans l'agriculture et les mines, avantages comparatifs par rapport à l'Angleterre. L'échange inégal : Pour Arrighi EMMANUEL, la pauvreté et la domination entraînent une exploitation dans les tâches ingrates, ce n'est donc pas la spécialisation qui cause la pauvreté du Tiers-Monde. [...]