Paul Krugman est né en 1953 aux Etats-Unis. L'ouvrage présenté ici s'intitule 'La mondialisation n'est pas coupable' et est constitué de pages écrites pour l'occasion, entrecoupé par des articles ou des récits de conférence datant de 1993 à 1997. Krugman y présente sa vision de la science économique actuelle, sous l'angle du commerce international et des relations entre les Etats. S'appliquant à remettre en cause un certain nombre d'idées reçues, l'auteur précise vite son attaque contre certains économistes en particulier, victimes selon lui de préjugés économiques d'autant plus dangereux qu'ils sont à la mode
[...] De tous ses adversaires, Thurow est sans doute celui qu'il respecte le plus, l'ayant précédé sur les estrades du MIT. Vient ensuite Robert Reich, Jeffrey Garten, Clyde Prestowitz, Ira Magaziner et Marc Patinkin. En soulignant les fréquentes apparitions de ses gens dans les médias, Krugman sous-entend leur influence, mais aussi leur tendance à la démagogie et donc au manque d'analyse de fond. Le grand ouvrage de chacun de ces auteurs traite du commerce international comme d'un combat difficile entre les Etats, dont l'issue déterminerait la bonne ou mauvaise santé de l'économie américaine. [...]
[...] C'est, selon des personnes comme Klaus Schwab ou Jacques Delors, l'une des raisons principales des difficultés des pays européens. Pour Krugman, ces craintes sont illégitimes. Il soutient que les bas salaires du Tiers-Monde ont autant de chance d'augmenter ceux du monde développé que de les faire baisser, dans la mesure où leur influence est négligeable. Pour lui, la vraie menace est dans la peur de la réussite du Tiers-Monde, parce qu'elle pousse à un protectionnisme nuisible et irrationnel. II. Krugman contre les autres : la dimension polémique de l'ouvrage La théorie pop du commerce international Krugman appelle, avec un certain mépris, théorie pop du commerce international l'ensemble des préjugés dont il fait le réquisitoire. [...]
[...] Il parvient à mettre son lecteur, qu'il soit versé dans le sujet ou pas, en garde contre les fausses théories qui donnent l'impression d'en savoir beaucoup tout en évitant l'étape obligatoire de la remise en question, de la réflexion et de l'analyse des faits. Plan de l'ouvrage I Un monde à somme nulle ? La compétitivité : une dangereuse obsession Preuves à l'appui Commerce extérieur, emploi et salaires La croissance du Tiers-monde nuit-elle à la prospérité du Premier monde ? [...]
[...] - L'association Etat-entreprise est une erreur qui bafoue la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, commerce international étant selon celui- ci un lieu d'échange et non de concurrence entre les pays. - Les internationalistes pop soutiennent que la productivité est importante parce qu'elle nourrit la compétitivité à l'extérieure, alors qu'elle compte surtout pour sa capacité à augmenter les potentiels de production et de consommation. - Ils exhortent à favoriser les secteurs à forte valeur ajoutée, ce qui une nouvelle fois va à l'encontre de la théorie des avantages comparatifs qui veut que chaque pays se spécialise dans le produit pour lequel il obtient la meilleure productivité (on ne peut pas demander à un pays pauvre d'Afrique de se spécialiser dans les nouvelles technologies). [...]
[...] Sa méthode consiste donc à élaborer ses arguments en partant de la théorie économique de base sans jamais présupposer que le lecteur en a déjà la connaissance. Cette décision d'orienter ainsi l'écriture comporte des avantages et des inconvénients. L'avantage, c'est que l'ouvrage de Krugman est très facile d'accès, et les explications continuelles basées sur des modèles simples et des exemples théoriques rendent la lecture très fluide tout en éliminant les risques que le lecteur bloque sur un raisonnement par manque de connaissance. [...]
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