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Les deux textes Le développement humain et La politique de l'autonomie sont deux livres d'Esther Duflo appartenant au même ensemble Lutter contre la pauvreté (2010). Leur auteur est une jeune économiste qui après avoir fait ses armes à l'École Normale Supérieure, au Delta (qui est devenue par la suite l'École d'économie de Paris) et à Princeton enseigne aujourd'hui au MIT. Elle y tient en effet une chaire sur la réduction de la pauvreté et sur l'économie du développement. Elle est en parallèle co-directrice du J-Pal, un laboratoire d'action contre la pauvreté et tient enfin une chaire sur le même thème au Collège de France. Elle fut par ailleurs récompensée du prix du meilleur jeune économiste en France en 2005 (prix que reçurent aussi Étienne Wasmer et Yann Algan) et de la médaille John Bates Clark en 2010.
Ces deux livres sortis en 2010 affichent un désir de présenter son travail sur le sujet au grand public. C'est donc un ouvrage (on prendra les deux livres dans un ensemble) qui se souhaite pédagogique, simple et clair afin de faire un rapide compte rendu des travaux qu'Esther Duflo a mené jusqu'alors. On distingue dès lors quatre thèmes dans les deux livres qu'elle aborde successivement et qui sont les principaux moyens pour elle de réduire la pauvreté dans le monde si les bonnes politiques y sont menées : l'éducation, la santé, la micro-finance et la gouvernance politique.
[...] Enfin, Esther Duflo clôt son travail par une analyse de la question de la bonne gouvernance On remarque en effet une ambiguïté et des débats sur ce thème qui se rapprochent de la question de la micro-finance. De la même façon, la bonne gouvernance n'a jamais eu de solution miracle et elle évoluait en fonction de ses échecs. Malgré tout, la jeune économiste cherche dans cette partie à donner des pistes de réflexion nouvelles basées toujours sur des études pragmatiques de cas empiriques et non à partir d'une étude théorique du pouvoir. La première difficulté qui se dresse instantanément dans ses recherches a été le problème de quantifier la corruption. [...]
[...] Dans les familles les plus pauvres où les parents n'ont pas la possibilité d'encourager ou d'aider leurs enfants, la compensation est plus efficace si elle est donnée directement aux enfants qui trouveront eux-mêmes une certaine motivation. Une chose est de toute façon soulignée par l'auteur, il est nécessaire de faire de bons choix car l'éducation ne peut connaître l'erreur pour le bien du pays. Le deuxième thème évoqué est celui de la santé. Esther Duflo souligne le fait que pauvreté et mauvaise santé s'alimentent mutuellement et créent un cercle vicieux dont il est très difficile de sortir une fois que l'on y a plongé. [...]
[...] Il convient donc parfaitement à une mission d'éducation sexuelle des plus jeunes, mais dès que les individus entrent dans l'âge adolescent et adultes et sont confrontés au risque de transmission, un tel discours moralisateur ne fonctionne plus. Il s'agit donc alors d'adapter le discours selon la population ciblée, une politique de contrôle du risque paraissant plus adapté pour cette seconde catégorie. L'exemple le plus frappant dans cette seconde partie à mon sens est celui concernant la gestion de la tendance des sugardaddies. Ces hommes plus âgés entretiennent des relations à risque avec de jeunes femmes en échange de services et de cadeaux dans certains pays africains. [...]
[...] Pour cela elle adopte une démarche qui semble nouvelle dans ce domaine, celle de l'expérience aléatoire qui consiste à administrer la politique à un seul groupe sur deux groupes similaires (il devient le groupe traité à la différence du groupe témoin). Cette méthode lui permet de retrouver un lien de causalité qui permettra par la suite de comparer les différentes actions de réduction de la pauvreté. Elle laisse alors le politique se charger de la mettre en application mais lui donne les clés pour son bon déroulement. [...]
[...] C'est par exemple ce qu'explique Martin Ravaillon, Directeur de la section Développement de la Banque Mondiale dans sa critique de l'ouvrage d'Esther Duflo (Revue Sciences Humaines de juillet 2009). Il explique que le nombre d'expériences à sélection aléatoire nécessaire pour tester ne serait-ce qu'un seul programme de portée nationale pourrait bien être prohibitif Le débat entre grands économistes du développement des années 1980/1990 et jeunes économistes n'est donc pas prêt d'être résolu. Par ailleurs, une autre remarque concernant la forme peut être soulevée. [...]
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