Inégalités, pauvreté et mondialisation - Christian Morrison

Thèmes abordés

Inégalités, pauvreté et mondialisation, Christian Morrison, Banque Mondiale, deuxième mondialisation, libéralisation des échanges

Résumé du document

Christian Morrisson part du constat que le discours dominant attribue souvent à la mondialisation, une hausse des inégalités et de la pauvreté. Ces discours, repris par les hommes politiques par la suite, sont alimentés par des rapports provenant de sources telles que l'ONU. Cependant, Christian Morrisson semble vouloir se défendre de cette position trop vite acquise, d‘autant plus que l‘enjeu est important puisque la mondialisation progresse fortement depuis les années 1980. Ainsi, au regard d'études récentes chiffrées, il cherche à rétablir les véritables liens entre inégalités, pauvreté et mondialisation, ce qui constitue l'axe de sa réflexion.

Extraits

[...] L'inégalité entre individus sont en réalité stables depuis 1950. -Prendre en compte les inégalités à l'intérieur de chaque pays sur une base de deux siècles - classer la population mondiale dans des quantiles associés à des revenus moyens sans prendre en compte la nationalité puis les soumettre aux indicateurs d'inégalités afin de donner la répartition du revenu mondial. - on constate alors que l'aggravation des inégalités mondiales date essentiellement du 19ème siècle et celles ci étant stables depuis 1950 - il y a une accumulation d'inégalités au cours du siècle très importantes au début du 19ème siècle. [...]

[...] - Inégalités qui se creusent entre pays ouest-européens et le reste des pays dont la mondialisation n'est pas responsable de leur stagnation. - Le cas de l'Amérique Latine, prouve les bienfaits de la mondialisation, sur un pays aussi peu développé que l‘Asie et l‘Afrique. partir de 1890, convergence des conditions de vies de la région ouest européenne, réduisant les inégalités internes, liée à l'accélération de la mondialisation à cette même date. - Les travaux de P.Lindert et J.Williamson observant l'effet de la mondialisation sur trois marchés (biens, hommes, capitaux) confirment que dans deux des trois cas, celle ci n'aboutit pas à une augmentation des inégalités, bien au contraire à la réduction des écarts de revenu entre pays (la réduction des écarts internes ne concerne que les pays d'Europe occidentale. [...]

[...] - Convergence entre ces pays et les pays Ouest Européen. Mais accroissement de l'écart avec les pays qui ne participent toujours pas à la mondialisation . - Diminution légère de l'inégalité au sein des pays en développement sauf pour des pays latino-américains (concurrence asiatique) et en Chine (pour des raisons de politique intérieure). - pour les pays développés : hausse de l'inégalité des revenus, mais qui peut être également imputée à d'autres facteurs que la mondialisation (le progrès technique). Mais ces pays ont un système redistributif qui corrige les inégalités et la mondialisation ne remet pas en question de protection sociale. [...]

[...] Il n'y a donc aucune raison de stopper le processus de libéralisation des échanges. On peut dire que si l'auteur met en bien lumière, des faits de la mondialisation qui sont souvent sous-estimés par ses détracteurs, une part de sa réflexion, notamment celle sur la pauvreté et les inégalités, repose sur des études chiffrées. Or il n'est pas dit que d‘autres études, prenant en compte d'autres facteurs ou des méthodes de calculs plus complètes (puisque l'étude de Morrisson n'entend pas être exhaustive) ne vienne pas un jour contredire les conclusions utilisées par Morrisson pour bâtir son raisonnement. [...]

[...] Donc la pauvreté recule depuis deux siècles. - S. Bhalla prend en compte les comptes nationaux pour la consommation et estime une baisse des très pauvres bien meilleure que celle établie par la banque mondiale ce que confirme l'augmentation du revenu moyen mondial et la faible hausse des 20% les plus pauvres. L'enjeu de ces estimations est pourtant considérable, puisque beaucoup les relient à la mondialisation. S. Bhalla par exemple attribue la baisse de la pauvreté à l'ouverture économique de la Chine et de l'Inde. [...]