La Grande Dépression est considérée comme la plus sévère dépression de l'histoire des Etats-Unis. Sur les plans économique et monétaire, elle s'est traduite par :
- Une diminution de plus de la moitié du PIB américain (en prix courants) et de plus du tiers du PIB américain (en prix constants) entre 1929 et 1933 ;
- Une baisse du revenu réel de 36% entre 1929 et 1933 ainsi qu'une contraction du money income de 53% sur cette même période ;
- Une contraction de près d'un tiers de la masse monétaire aux Etats-Unis entre 1929 et 1933 ;
- Une division par trois du nombre de banques américaines avec la fermeture de 9000 banques ;
- Une fermeture des banques (bank holiday) pendant près de 8 jours en 1933.
D'après Friedman et Schwartz, ces chiffres sont l'expression de l'intervention insuffisante des autorités monétaires américaines.
La crise des années 30 met fortement en évidence l'importance des « forces monétaires ». L'absence d'intervention des autorités monétaires a ainsi largement contribué à aggraver la contraction de la masse monétaire et a quasiment provoqué l'effondrement du système bancaire américain.
Les autorités monétaires auraient dû prendre des mesures afin de prévenir la contraction de la masse monétaire.
[...] Le gouvernement américain adopte alors des mesures facilitant les prêts aux banques : - Création sous l'ordre du Président Hoover de la Reconstruction Finance Corporation en janvier 1932 chargée de faire des crédits aux banques et aux autres institutions financières. Elle a ainsi prêté près de 0,9 milliard de dollars et sans qu'il ait été prouvé une quelconque relation, les faillites bancaires en chaine cessèrent ; - Vote en janvier 1932 de la première mouture du Glass Steagall Act permettant aux banques : d'utiliser les obligations d'Etat et d'autres titres comme gages pour obtenir des prêts ; d'accéder plus facilement aux prêts auprès du système bancaire. [...]
[...] Quelques exemples le montrent : - La Federal Bank of New York, lors du crack boursier de Wall Street prend une mesure de politique monétaire unilatérale, qui est ensuite difficilement avalisée par le Federal Reserve Board. Harrison, le gouverneur de la Federal Bank of New York décide en effet d'augmenter le plafond d'obligations d'Etat autorisé par l'Open Market Investissement Committee à 200 millions $ afin de réinjecter des liquidités dans le système en cas de grave trouble ; - En janvier 1930, le FRS refuse une nouvelle baisse des taux qu'avait votée la New York Bank. [...]
[...] Cette publication provoque des runs dans les banques de certains Etats qui décident alors la fermeture des banques, une bank holiday. La fermeture de ces banques engendre un repli sur l'or et une forte demande de conversion en or, ce qui affaiblit la position de la New York Bank dont le pourcentage de réserve en or chute en dessous de son niveau légal. La situation de cette banque réussit à infléchir le Reserve Federal Board en faveur d'une bank holiday nationale. [...]
[...] En un mois, le stock d'or américain diminue de près de 725 millions de dollars. Afin de limiter cette fuite du stock d'or américain, le Federal Reserve System augmente à deux reprises son taux de réescompte qui s'élève ainsi à le 16 octobre. Le respect du Gold Exchange Standard (GES) par les Etats-Unis est porteur de difficultés pour le système bancaire puisqu'il doit faire face à la fois à : - Une conversion en or des dollars épuisant les réserves d'or des banques américaines ; - Une conversion des dépôts en monnaie de la part des Américains. [...]
[...] Dès avril, les banques vendent des actifs afin de répondre à la demande de liquidités de leurs clients. Cette faiblesse du système bancaire américain s'aggrave sous l'effet de la transmission internationale de la crise. En 1931, la première banque d'Autriche, le Kreditanstalt, fait faillite, mettant à mal les banques allemandes. La seconde crise bancaire a engendré des effets encore plus pervers que la première : - Entre février et aout 1931, les dépôts des banques commerciales ont fondu de près de 2,7 milliards de dollars, ce qui correspond à près de du montant total des dépôts ; - Le stock monétaire a chuté de près de sur cette période, à un taux annuel de 11% ; Les conséquences des faillites bancaires comportent deux principaux aspects, dont le second l'emporte largement sur le premier par son ampleur économique : - Les faillites bancaires impliquent des pertes de capital pour les propriétaires de la banque et pour les dépositaires : entre 1930 et banques firent faillite entrainant la perte de 2,5 milliards pour les actionnaires des banques, leurs dépositaires (qui ont supporté plus de la moitié de ces pertes) et leurs créditeurs. [...]
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