Fiche de lecture sur le livre de l'économiste Krugman : La mondialisation n'est pas coupable. Dans ce livre, l'auteur développe une thèse suivant laquelle le commerce international ne consiste pas en une lutte entre les pays.
[...] La plus célèbre d'entre elles étant l'équipementier en télécommunication et fabricant de téléphone portable, Alcatel. En 2002, Serge Tchuruk, PDG d'Alcatel, cède plusieurs usines en France au groupe américain Flextronics, spécialiste en électronique de pointe. Or en 2005, Flextronics décide de vendre les sites de production français afin d'aller installer ses usines dans les pays low cost, et notamment en Chine. Contrairement à ce que pensait Krugman, nous pensons réellement que la mondialisation a une incidence sur l'emploi dans les pays européens ou aux Etats-Unis. [...]
[...] Or, s'il existait une véritable bataille entre ces trois blocs, chacun d'entre eux devrait rassembler ses alliés autour de lui, mais les intérêts politiques et économiques divergent entre la Chine et le Japon. Cela empêche toute alliance trop étroite entre ces deux pays. De même pour l'Europe : les conflits intra-communautaires sur différents points (Maastricht, la politique européenne, les quotas d'importation ) empêchent d'établir une grande stratégie de concurrence. Venons en maintenant à l'ALENA qui suscite la peur chez les américains mais également chez les canadiens, qui craignent de voir leurs emplois disparaître au profit du Mexique. [...]
[...] L'objectif du commerce international n'est pas d'exporter mais d'importer : il faut exporter pour payer les importations, donc une concurrence entre les pays n'aurait pas lieu d'être. De même, une productivité élevée est une bonne chose car elle permet à un pays de produire plus et donc de consommer plus, et non pas pour soutenir une soi-disant concurrence avec les autres pays. Le niveau de l'emploi dépend à court terme de la demande global, et à long terme du taux naturel du chômage, et non de politiques micro- économiques comme les tarifs douaniers. [...]
[...] En effet, le surplus de production allant forcément quelque part, l'amélioration de la productivité dans le tiers-monde entraînera une progression des salaires dans ces pays, et non une régression dans les pays développés. Cette croissance économique est donc une opportunité et pas une menace. C'est la peur de la réussite du tiers-monde, par exemple en incitant à la création de barrières à l'importation, qui représenterait, et non la réussite elle- même, un danger pour l'économie mondiale, en empêchant les économies du tiers-monde de se développer elles aussi. [...]
[...] Car ce livre est construit de manière très méthodique : Krugman prend les exemples de la thèse qui s'oppose à ses idées et la réfute pas à pas en donnant des arguments fondés sur des données chiffrées, des exemples et des schémas, ne pouvant donner lieu, d'après lui à aucune contestation, ce qu'il reproche aux auteurs de la pensée pop De plus, il devance en quelque sorte la pensée du lecteur, anticipant les éventuelles questions et critiques, en l'interpellant directement, dynamisant la lecture. Cet ouvrage apparaît donc comme un véritable roman, relativement facile à lire. Le style franc de Krugman peut par contre apparaître dérangeant aux yeux de nombreux lecteurs, car très prétentieux. Dès les premières pages, l'auteur attaque directement John Sculley, directeur général d'Appel Computer, sans demi-mesure. Il donne l'air de tout savoir mieux que tout le monde et souhaite renvoyer sur les bancs des classes élémentaires d'économie les auteurs de best-sellers. [...]
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