Jean-Claude Delaunay défend clairement dans l'ouvrage "Le dollar, monnaie mondiale" un point de vue d'inspiration marxiste. Un certain recul est donc nécessaire concernant certaines de ses observations et conclusions. Malgré cette orientation idéologique, le propos est simple et clair et le livre offre un bon aperçu des relations économiques qui lient actuellement les États-Unis au reste du monde.
La monnaie est toujours la monnaie d'un État. (En théorie, autant de monnaies que d'Etats) Le dollar est donc d'abord une monnaie d'État, une monnaie nationale émise par le système bancaire américain et desservant 298 millions d'individus. Cependant, il existe deux grandes particularités du dollar : c'est la monnaie de la première puissance mondiale, les taux de change et d'intérêt du dollar ont donc une grande influence sur le fonctionnement de l'économie mondiale. Cette monnaie mondiale est utilisée comme monnaie nationale dans d'autres pays et par des agents économiques ne résidant pas aux États Unis
Les conflits d'intérêts sont donc nombreux d'où la question récurrente : ne vaudrait-il pas mieux mettre en place une monnaie uniquement mondiale et non nationale ?
[...] Bien entendu la dépréciation du dollar n'améliore pas les choses. Evolution des stocks des investissements directs : Les liens financiers et d'investissements établis par les capitalistes américains le sont majoritairement avec l'Europe (qualité de la main-d'oeuvre, richesse relative du marché européen Les pays de l'ALENA connaissent quant à eux un processus d'intégration intense. On note enfin un développement de l'investissement vers l'Asie, notamment vers le Japon. La Chine est certes un gros exportateur de produits vers les Etats-Unis mais pas encore un gros récepteur de capitaux productifs américains. [...]
[...] Le dollar est également la monnaie prioritaire de l'endettement des entreprises et Etats. Fonctions mondiales du dollar et agents publics Le dollar a également un rôle primordial en ce qui concerne les agents publics. Tout d'abord à travers le phénomène de dollarisation (remplacement total ou partiel d'une monnaie) qui concerne aujourd'hui surtout les pays en développement ou semi industrialisés. De plus, la part des dollars dans l'ensemble des réserves de change des banques centrales a augmenté de 15 à 20% depuis 1995 Le désencrage du dollar et de l'or en 1971 et la mise en place du système de change flottant n'ont fait qu'affirmer l'essor du dollar, le besoin de stabilité s'étant traduit pour de nombreuses monnaies par un encrage au dollar. [...]
[...] c'est une monnaie mondiale, elle coûte donc moins chère à emprunter qu'une autre monnaie. Les partenaires des Etats-Unis sont impliqués dans le maintien de son caractère privilégie. Conclusion Pour conclure, l'auteur mobilise trois références permettant de conceptualiser le pouvoir économique pour interpréter le système monétaire constitué autour du dollar. La théorie de l'économie dominante (François Perroux, mise en place dans les années 50) : selon lui, le pouvoir a été le grand oublié de la représentation économique courante. Ses travaux visent à remettre ce concept au centre de l'analyse économique. [...]
[...] L'état du système dollar n'est pourtant pas perçu comme un état critique. Deux raisons principales : Tout d'abord, on n'observe pas, pour l'instant, d'inflation généralisée du prix des marchandises, la croissance actuelle de la masse monétaire mondiale alimentant principalement l'augmentation spéculative du prix des actifs mobiliers et immobiliers plutôt que l'inflation ordinaire. La seconde raison est que les protagonistes de ce drame potentiel auraient trop à perde pour prendre la responsabilité de le déclencher. Mais le fait qu'on ne sache ni l'heure ni la date signifierait-il qu'on est à l'abri de l'événement ? [...]
[...] Idée que le dollar est avant tout l'affaire des autres. Mais si la crise éclatait ? Deux principaux risques liés aux contradictions du système dollar : Une baisse importante immédiate du taux de change du dollar qui pourrait atteindre 25% d'un seul coup. La réduction du poids de la dette qui en découlerait s'accompagnerait d'une lourde contrepartie : la baisse équivalente de la richesse accumulée en dollar par les capitalistes des pays exportateurs et de leurs banques centrales. Un effet déflationniste mondial se mettrait alors en place. [...]
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