Le système commercial en vigueur au temps de Fichte est issu de l'Europe chrétienne unie où chacun produisait selon ses capacités déterminées par sa situation naturelle. L'échange se faisait librement, sans aucune règle, au moyen de l'or ou de l'argent, et les prix se régulaient d'eux-mêmes. Ce système commercial convenait tant que l'Europe constituait un tout, mais maintenant qu'elle se divise en états, il faut privilégier le système commercial fermé. De plus, ce premier manquement engendre un second défaut : on assiste à une nette mécompréhension de la tâche de l'État. Ce dernier est considéré comme l'institution qui garantit, au moyen de la loi, les conditions de propriété du citoyen, tandis que « la tâche la plus fondamentale de l'État, c'est-à-dire établir d'abord chacun dans la possession à laquelle il a droit en propre, est passée inaperçue. » En effet, pour Fichte, la tâche fondamentale de l'État est de garantir à chacun ce qui lui revient de droit. Or, cette mission ne peut être accomplie tant que l'anarchie commerciale subsiste. Ainsi, dans l'État commercial fermé, Fichte nous livre une critique de l'ordre commercial international en regard de ses considérations à propos de l'État de raison. Il vise une réorganisation du commerce de son époque afin que ce dernier puisse mieux répondre aux besoins réels, au lieu de perpétuer une tradition obsolète.
[...] En outre, ce dernier est tenu de gérer correctement les produits afin d'assurer un stock toujours propice aux besoins de la population. Le rôle des marchant est en outre très important au sein de l'État car ce sont eux qui garantissent que personne ne cherche à s'enrichir au détriment des autres. Le gouvernement ne doit ainsi pas surveiller trois catégories de la population mais seulement une. En effet, si pour une raison ou une autre, il devait y avoir un problème, le gouvernement en serait immédiatement averti par la plainte d'un citoyen. [...]
[...] L'anarchie commerciale L'État commercial non fermé répond à la logique naturelle de l'homme qui est celle de la loi du plus fort. Fichte souligne d'abord le fait que l'acheteur y met tout en œuvre pour extorquer la marchandise au vendeur. En effet, un marché libre peut être saturé, entraînant ensuite une chute du prix de vente. De même, dans ce type de marché, la concurrence est favorisée par l'acheteur qui détermine ainsi plus facilement les prix. Et cela conduit finalement à un appauvrissement des ouvriers et de leurs familles. [...]
[...] Troisième technique, on va chercher à renforcer sa position d'intermédiaire dans le commerce d'expédition, et pour cela, on encourage le commerce pour, et au service de, l'étranger. La solution de Fichte : le contrat garantit par l'État Les différentes nations ont ainsi davantage cherché à développer une stratégie commerciale belliqueuse à l'encontre des autres nations plutôt que d'assurer la situation de leurs sujets. Or, selon le droit, c'est ce but, et uniquement lui, qui doit être poursuivi par l'État. Pour Fichte, toute personne qui vit possède le droit de vivre de manière pleinement humaine. [...]
[...] Jusqu'au 18é siècle, le Japon vit dans un système commercial fermé, aucun n'échange commercial avec l'étranger n'est effectué, à l'exception des quelques bateaux chinois et hollandais qui peuvent amarrer dans le port de Nagasaki. Mais après quelques décennies, les finances du pays dépérissent et le gouvernement décide d'augmenter les impôts, ce qui provoque la colère de la paysannerie qui en plus doit faire face à une sévère disette. Cette faiblesse intérieure éveille les intérêts extérieurs et en 1853, le commandant américain C. Perry contraint le Shogun à ouvrir son pays aux marchés internationaux. [...]
[...] Mais, cette situation donne un certain avantage aux producteurs, c'est pourquoi Fichte propose que ces deux groupes soient unis par un contrat négatif qui prévoie les perturbations du contrat positif. Ainsi, les premiers doivent veiller à développer des outils performants pour assurer une récolte optimum, et les seconds doivent produire suffisamment pour assurer la satisfaction des besoins des artisans en plus de la leur. L'échange n'est donc pas seulement possible mais obligatoire. Afin d'assurer le bon fonctionnement de ces échanges, Fichte propose une troisième catégorie : les marchands qui s'occupent spécifiquement d'échanger les produits superflus. [...]
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