Ecrit en janvier 1999, en pleine crise asiatique, Paul Krugman tente d'expliquer à travers cet ouvrage les causes de celle-ci ainsi que de comprendre comment les acteurs (Banques, Gouvernement, Fond Monétaire International, Banque Mondial, Banques Centrales) n'ont-ils pu la prévenir et ce, malgré l'expérience des crises économiques passées. L'économiste s'interroge également sur la sanction du capital ou plutôt du marché des capitaux, infligée aux économies concernées par cette crise, qui ne se sont rendues coupables que de faux pas financiers : pourquoi les conséquences de cette crise semblent-elles si disproportionnées par rapport aux causes ?
[...] Les taux d'intérêt augmentèrent, ce qui favorisa les emprunts à l'étranger et attira les yens et les dollars. L'effort entrepris avait échoué : le crédit ne cessa d'augmenter. L'essor de l'investissement conjugué avec une vague de dépenses faites par les consommateurs augmenta les importations et aggrava le déficit commercial du pays. Des passerelles intimes entre les acteurs économiques et les gouvernants Les sociétés intermédiaires entre les investisseurs étrangers et l'économie locale, à l'origine de l'expansion des crédits, étaient pour la plupart détenues par des proches du gouvernement, ce dernier apparaissant comme la seule garantie au cas où les investissements étrangers ne marcheraient pas comme prévu. [...]
[...] Au début, elles comptaient sur les apports en capitaux qui ont déserté brutalement. Elles ont ensuite contourné le problème en faisant appel à l'épargne locale afin de payer leurs dépenses au coup par coup avant que l'encadrement de crédit cesse. Krugman met en avant le concept de Rube Goldberg comme quoi une cause initiale quelconque peut produire un effet totalement invraisemblable. Les marchés financiers ne sont pas censés fonctionner de cette façon : l'argent doit affluer là où il y a des possibilités de profits et les évènements qui se produisent dans le monde quelque part ne sont pas censés se répercuter dans une autre partie du monde de cette manière. [...]
[...] Pour Krugman, dans ce cadre-là, le contrôle des capitaux peut être un moyen d'action pour se protéger de la fuite des capitaux. Lorsque la crise arrive, l'essentiel selon Krugman pour le pays touché, mais aussi pour les investisseurs, consiste à établir d'urgence des contrôles sur les capitaux. Au lieu de décourager les investissements à long terme, ce serait de nature à les rassurer. Pour prévenir les risques que peut-on faire ? Aujourd'hui on parle de transparence, de meilleures informations, de réduire les boucles rétroactives . [...]
[...] Cela laissait supposer que les économies de cette région étaient susceptibles de connaître des difficultés dans l'avenir. Plusieurs études, dont celle de la Banque Mondiale, soulignèrent que la plupart des pays asiatiques ne comblaient pas l'écart de productivité avec les pays développés. Une autre étude, celle de Chang Hsieh de Princeton démontra que Singapour avait particulièrement surévalué ses investissements et sous-estimé sa productivité réelle : sa croissance était le fruit d'une mobilisation des ressources plutôt que de l'efficacité, de la sueur plutôt que de l'inspiration . [...]
[...] Comme le constate Krugman, lorsque ces pays rencontrent des crises économiques, ils n'ont pas d'autres choix que de rentrer dans un jeu de dupes afin de se protéger des marchés, augmentant ainsi les taux d'intérêt, les impôts et en réduisant leurs dépenses. Malheureusement, ces mesures se révèlent le plus souvent catastrophiques que salvatrices pour l'économie réelle. Selon Krugman, le FMI a aggravé la situation en imposant des politiques austères à ces pays, croyant que c'était la seule façon de faire face à la perte de confiance des marchés. [...]
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