À l'heure où la crise qui touche notre système financier international ne cesse de s'aggraver, il nous est proposé l'étude du livre de François Lenglet, qui a su voir dès 2007 des signes annonciateurs, il nous propose au travers de son ouvrage pour comprendre la profondeur de notre crise, un détour par les années 30 pour le moins instructif, il nous faudra également arpenter les méandres des politiques européennes et françaises des dernières décennies, en soulignant tout particulièrement la montée du populisme et des sentiments nationalistes selon lui aussi importants qu'il y a trois quarts de siècle.
Avec François Lenglet nous verrons que pour lui le libéralisme n'est pas une solution pour l'éternité, mais constitue plutôt une phase dans un cycle, dont l'alternative est un système plus autoritaire. Les progrès de l'individualisme finissent toujours par nourrir une aspiration à l'ordre. Les sociétés s'ouvrent, puis se ferment, s'ouvrent à nouveau et ainsi de suite. Nous approchons de la fin du grand cycle libéral dont l'expansion ultime a été déterminée par la chute du mur de Berlin et l'intégration au capitalisme mondial des anciens pays de l'Est. En cette fin de cycle, l'individu souffre plus qu'il ne jouit de sa liberté, peuples et élites perdent alors leur belle confiance. L'auteur a, comme nous l'avons dit dans le préambule, systématiquement comparé dans La crise des années trente est devant nous, le passé sinistre d'il y a soixante-dix ans à aujourd'hui. L'exercice que vous nous proposez nous permet d'échapper à la bonne humeur obligatoire du journal télévisé.
Ainsi, l'auteur a trouvé intéressant d'analyser un ensemble de facteurs qu'il trouve similaires à ceux qui ont provoqué la crise des années 1930. François Lenglet présente la crise actuelle comme le miroir de celle des années 30 qui avait succédé au krach d'octobre 1929. L'auteur va tout au long de son essai multiplier les renvois, les comparaisons et les parallèles à cette période. Pour présenter sa thèse, thèse unique : « La crise qui nous touche aujourd'hui est en de nombreux points semblables pour ne pas dire identiques à la crise des années 1930. Les mêmes phénomènes qui ont conditionné la crise de 1929, sont de nouveau à l'œuvre et ont pour conséquences la crise d'aujourd'hui. » Nous pouvons maintenant essayer de proposer une synthèse et d'expliciter les concepts et les idées qu'il a mis en évidence en essayant d'y apporter une réflexion complémentaire et personnelle.
[...] La peur grandissante de la perte d'emploi a cependant pris le pas sur l'avancée vers une Europe fédérale. Les États parallèlement, en poursuivant leurs politiques nationales et plus particulièrement sur la fiscalité empêchent l'harmonisation nécessaire une union fédérale. Enfin, rajoutons que l'Europe n'a pas réellement développé l'ensemble des formations relatives à l'emploi ce qui pose des problèmes quant à la compétitivité européenne. Ainsi, les raisons de la panne actuelle sont ancrées au sein même du succès européen, l'Europe est donc sa propre victime. [...]
[...] Par la suite, Léon Blum instaure une politique allant à l'encontre de la précédente puisqu'il conduit des réformes qui ont pour but de réflater (d'augmenter l'accroissement de l'activité économique) en injectant de la monnaie et des crédits dans l'économie ce qui entraîne une dévaluation, mais qui a également pour conséquence d'augmenter le pouvoir d'achat. Aucune de ces deux options ne vient malheureusement améliorer l'économie française et la fuite des capitaux étrangers se poursuit. Le seul point positif est cependant extérieur à la France, il s'agit de la disparition du bloc-or. Toutefois, la France n'en connaît pas pour autant les bénéfices, car parallèlement elle a diminué le temps de travail et les grèves se sont accentuées. [...]
[...] En effet, en 2006 et 2007, plusieurs acteurs ont joué leur rôle dans la titrisation ; les banques, la Fed (qui doit, en général, surveiller le secteur financier), les agences de notation et les emprunteurs spéculaient sur la hausse des prix afin de se constituer un patrimoine. En outre, ces acteurs n'avaient envisagé une chute de l'immobilier. Or la baisse des prix et le montant des crédits non remboursés se sont renforcés réciproquement. Les banques ont donc saisi les biens des ménages et se sont efforcées de les revendre. Le gonflement des pertes a provoqué la défiance des investisseurs ce qui a inévitablement entraîné la raréfaction du crédit plus souvent dénommé le crédit crunch Les premières touchées sont d'ailleurs les PME (Petites et Moyennes Entreprises). [...]
[...] Ainsi, sur la question du taux intérieur, elle est remise en cause. Ce taux intérieur est global et non graduel, État par État. Il paraît donc mal adapté aux besoins de chacun d'entre eux, car cette moyenne qu'il constitue ne reflète pas la réalité. Le niveau du taux d'intérêt est un handicap pour de nombreux pays qui connaissent une forte concurrence sur leurs produits. La BCE se défend en avançant le fait que les États-Unis et la Chine rencontrent les mêmes difficultés. [...]
[...] Les échanges économiques internationaux sont en plein ralentissement. Des mesures protectionnistes sont immédiatement prises par les pays afin de se protéger de la crise. La France et le Royaume-Uni tentent de se replier sur leurs colonies, en mettant au point la préférence impériale La France est touchée au même titre que les autres, bien évidemment par la crise à partir second semestre de 1930. Aux États- Unis, le taux de chômage augmente fortement au début des années 30 pour atteindre quelque 13 millions de chômeurs en 1932. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture