La crise de 1929 a été un fléau aveugle et généralisé, nous dit d'entrée Bernard Gazier. Très rares sont ceux qui y ont échappé. L'origine, bien connue, en est clairement le tristement célèbre krach boursier de New-York du 24 octobre 1929. La crise est marquée également des nombreuses banqueroutes étatiques et surtout un énorme gâchis industriel et humain. On a tous le souvenir des locomotives brésiliennes consumant le café qu'on ne pouvait plus vendre, même à des cours dérisoires. Des millions de gens sont privés d'emploi, sans généralement la moindre protection sociale.
La crise manifeste donc une faillite généralisée de l'économie, et pointe du doigt un seuil inacceptable qui vient d'être franchi. L'ébranlement est matériel mais aussi spirituel. Cette crise a donc permis au capitalisme actuel d'émerger, plus mûr. Elle ouvre donc à la fois sur les certitudes de la seconde moitié du XXe siècle, les Trente Glorieuses (Jean Fourastié) mais aussi sur ses incertitudes (la crise de 1973).
[...] Les efforts de rigueur budgétaire après 1929 lui apparaissent plus logiques. Plus radicalement encore, certains regrettent que les salariés n'aient pas accepté les baisses de salaire, tel Jacques Rueff. Cette rigidité perturberait l'ensemble des mécanismes marchands qui ne sont efficaces qu'avec une grande flexibilité. L'aboutissement en est le célèbre chômage volontaire. À l'autre extrême, on trouve les thèses d'Eugène Varga dans La crise économique, sociale, politique en 1934. Il distingue deux dimensions dans la crise capitaliste. Il y voit d'abord une suraccumulation et la baisse du taux de profit. [...]
[...] On arrive dans une ère d'autarcie. III. - Le chômage Les chiffres du chômage ont mal été appréciés au départ. On a pu voir des taux de mais ceux-ci n'ont jamais concerné une situation nationale, mais plus une ville ou un secteur particulier. D'abord, un taux global dépassant les 15% est énorme dans une économie où règne l'activité rurale caractérisée par un faible taux de chômage. En valeur absolue, le taux de chômeurs aux États-Unis aurait avoisiné les 11-12 millions en mars 1933 pour une population totale de 126 millions. [...]
[...] Aussi, les travailleurs manuels souffrent de la crise bien davantage que les employés mensualisés. Certains arrivent à tirer leur épingle du jeu en rachetant des actions à bas prix ou en profitant du désastre immobilier. En revanche, partout, l'investissement se raréfie. Le secteur agricole est quant à lui complètement démantelé. Les fermiers abandonnent leurs terres. Comme pour toutes les crises, celle de 1929 comporte ses gagnants et ses perdants. Les difficultés économiques affaiblissent les revendications sociales. Aux États-Unis est créé le Congress of Industrial Organization pour organiser la lutte. [...]
[...] Le tertiaire connaît une inertie. De fait, les estimations du PIB suivent des mouvements bien moins accentués que ceux de la production industrielle. Qu'en est-il enfin de l'investissement ? On voit clairement que les dépenses qui engageaient l'avenir sont sacrifiées, et surtout en Allemagne, Canada et États-Unis. Les chiffres suivants sont donnés bruts, autrement dit ils incluent le renouvellement du capital fixe. Étant donné le vieillissement normal des machines, on peut penser que nombre de pays n'ont fait que remplacer une partie de celles-ci. [...]
[...] Sinon, il y a les produits de base régis par une forte concurrence. La contraction des quantités du premier groupe induit une faible demande des produits de base. On licencie, ce qui restreint les débouchés des entreprises en difficulté. Dans le pessimisme ambiant se développent les réflexes restrictifs ( ne pas investir, limiter les achats au minimum nécessaire En 1931 éclate alors une véritable panique financière internationale qui aboutit à la destruction de l'étalon de change-or Des reprises méconnues et timides : Il ne faut pourtant pas noircir le tableau. [...]
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