Cofondateur du Cercle des Economistes et spécialiste dans l'étude des firmes multinationales et de leurs stratégies d'internalisation, Charles-Albert Michalet s'intéresse à la mondialisation, à ses impacts sur l'économie et aux politiques d'attractivité mises en place par les territoires. Sans pour autant se rattacher à une école ou une théorie économique précise, Michalet critique la théorie dominante de l'économie internationale. En effet, selon lui, la théorie de l'économie internationale, issue de l'école classique anglaise, ne permet pas de décrypter la complexité du phénomène de mondialisation et particulièrement ses impacts sur l'économie. Michalet affirme donc, à travers l'observation des ruptures causées par l'impact de la mondialisation, qu'un changement de paradigme est nécessaire.
Ainsi, le souligne Michalet, la mondialisation n'est pas un phénomène nouveau : il est inhérent au fonctionnement du capitalisme. Cependant, la mondialisation et ses impacts ne font pas l'objet d'un choix délibéré. Selon l'auteur, les disparités entre les territoires, qu'il s'agisse de disparités en matière de ressources naturelles, de marchés ou de cadre institutionnel, sont à l'origine des délocalisations, de la circulation financière et des échanges, qui sont les trois facettes de la mondialisation.
Avant d'analyser les impacts de la mondialisation, Michalet conclut son analyse en affirmant que la phase actuelle dans laquelle se situent les économies internationales est un phénomène de transition qui s'effectue entre la configuration de l'économie internationale et celle de l'économie globale, qui est à la fois multinationale et financière. Ce passage, caractérisé entre autres par l'émergence d'une nouvelle géographie économique et de nouvelles caractéristiques de la circulation de biens, de services et de capitaux financiers, conduit donc l'auteur à s'intéresser aux impacts de la mondialisation sur les délocalisations, les échanges, la dimension financière et les politiques économiques.
[...] Conclusion Conclure est impossible (Michalet, 2007b). Michalet n'a pas la prétention de pouvoir conclure sur le phénomène complexe et inachevé qu'est la mondialisation. Son argumentation visait à identifier les différents impacts de la mondialisation sur les principaux aspects en pleine évolution de l'économie : les stratégies de localisation et d'investissement des firmes multinationales, la diversité des formes d'échange qui en découlent, la finance devenue globale et les transformations des politiques économiques. A partir de ses constats, différents aspects négatifs de l'impact de la mondialisation sur l'économie peuvent être discernés : destructions d'emplois, exploitation abusive des ressources par les firmes, déclin du rôle économique de l'Etat nation, aggravation des inégalités Différentes propositions pour réguler la mondialisation et tenter de réduire ses impacts négatifs sont également proposées par l'auteur : refuser catégoriquement la mondialisation, l'accepter pleinement sans intervenir, mettre en place un Etat mondial à l'aide d'instances supranationales, ou encore développer l'intégration régionale pour mieux contrôler les déviances de la mondialisation. [...]
[...] La nouvelle géographie économique constituée par le mouvement d'internalisation pourrait s'effacer face aux progrès de l'externalisation. Les avantages technologiques et scientifiques du Nord seraient donc menacés par la compétence industrielle des entreprises partenaires indépendantes du Sud La grande rupture L'impact de la mondialisation sur la localisation des firmes et sur les échanges conduit Michalet à parler d'une grande rupture par rapport à la conception de la théorie internationale. Cette rupture peut s'observer à plusieurs niveaux : - La théorie des avantages comparatifs de Ricardo est remise en cause ; les avantages ne sont plus attribués aux Etats nations en économie fermée, mais choisis et sélectionnés par les grandes firmes. [...]
[...] Michalet, C.-A. (2002), Qu'est-ce que la mondialisation ? Paris, La Découverte. [...]
[...] Qu'est-ce qu'une délocalisation ? Pour l'opinion publique, le processus de délocalisations des firmes et unités de production nationales représente une grande menace pour l'emploi. Les médias et la classe politique s'emparent de ce phénomène et n'hésitent pas à en faire une cause majeure du chômage et de la désindustrialisation (Michalet, 2007b). Le phénomène de délocalisation devient un véritable enjeu politique et donne lieu à des séries de lois et de mesures visant à lutter contre le départ des firmes. Selon Michalet, cette mobilisation récente des gouvernements contre les délocalisations est surprenante puisque le phénomène n'est pas nouveau. [...]
[...] L'investissement dit vertical d'inspiration néo-classique selon Michalet, constitue une deuxième stratégie. La motivation pour les firmes, dans ce cas de figure, est la minimisation des coûts unitaires dans le but de renforcer la compétitivité de l'entreprise. Dans cette stratégie, l'investissement s'effectue donc principalement vers les pays du Sud. La dernière stratégie correspond au mouvement de fusion acquisition, qui répond à une motivation de concentration industrielle et financière. Ainsi, le risque de licenciements a toujours existé précise Michalet, quelle que soit la stratégie de la firme en matière d'IDE. [...]
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