Patrick Artus, directeur de la Recherche et des Etudes de Natixis et professeur à la Sorbonne et Polytechnique, est un économiste français qui s'est rendu célèbre par la publication de nombreux livres sur l'économie internationale et la politique monétaire. Son dernier ouvrage, Les incendiaires, met en garde, à l'aide de démonstrations illustrées par des graphiques pertinents, contre les risques de la concentration des banques centrales sur le maintien d'un taux faible de l'inflation. Ce mode de pensée, adapté aux années 80 et aux chocs pétroliers semble aujourd'hui dépassé pour l'auteur, puisqu'il ne prend pas en compte les risques liés aux délocalisations, aux excès de liquidités mondiales, à la variation forte du prix des actifs?qui caractérisent l'économie actuelle. Son titre provocateur fait référence aux banques centrales et plus particulièrement à la Banque Centrale Européenne (BCE), qu'il juge responsable de la mauvaise situation financière actuelle et de l'incendie planétaire qui risque d'éclater. En effet, si elles ne changent pas leurs fonctionnements, les banques centrales risquent de laisser se développer une crise immobilière, une crise d'endettement et une crise des taux de change qui pourraient aboutir à long terme à un éclatement de l'euro.
[...] (On peut ici citer l'exemple de la crise des subprimes.) Cela implique pour les banques centrales de réagir rapidement en cas de crise, et ce en procédant à des injections massives de liquidités. À signaler que pour Artus, la réaction très rapide de la BCE à la crise de liquidité de l'été 2007 (injection de plus de 200 milliards de dollars de liquidité en trois jours) est cependant rassurante On peut aussi noter le soutien de l'ancien chef de l'Etat, Valéry Giscard D'Estaing, qui a félicité le président de la Banque centrale européenne pour sa "rapidité" et sa "compétence" dans la gestion de la crise des "subprimes". [...]
[...] La BCE n'a donc pas de comptes à rendre et diffère en cela de la Réserve Fédérale américaine qui doit, elle, s'expliquer devant le congrès. Nous allons présenter maintenant les arguments d'Artus selon lesquels l'inflation n'est plus un problème aujourd'hui. L'arrivée des pays émergents Pour évaluer l'inflation, les banques centrales suivent les évolutions de la demande intérieure, de l'emploi et du crédit. Ainsi, si le crédit progresse, si la demande s'accroît ou si le chômage baisse, les prix vont augmenter. [...]
[...] La raison est claire pour Artus : La BCE est inadaptée à la réalité d'aujourd'hui. Pour vérifier cela, nous allons présenter un exemple concret où l'on voit bien que la BCE est dans l'erreur, du moins sur certains points. La thèse officielle de l'ensemble des BC est qu'il n'y a pas de contradiction entre le contrôle du prix des biens et le contrôle du prix des actifs (actions et immobilier). Il n'y a donc pas de conflits d'objectifs pour la politique monétaire : stabiliser le prix des biens et services et stabiliser le prix des actifs est équivalent. [...]
[...] C'est l'argument principal de ses critiques envers les banques centrales et notamment la FED et la BCE. Jusqu'à aujourd'hui, on peut dire que seules les banques centrales soutenaient l'idée du danger de l'inflation, puisque leur principal objectif est sa stabilité. D'après les derniers chiffres publiés, on peut penser qu'elles ont eu raison, car l'inflation revient! Ainsi, aux Etats-Unis, la hausse annuelle des prix à la consommation est passée de en août à en octobre et le seuil des risque d'être dépassé ce mois-ci. [...]
[...] Parfois, la banque centrale s'est fixé un niveau d'inflation à ne pas dépasser (par exemple pour la BCE). Pour cela, elle dispose de plusieurs instruments lui permettant de faire varier la masse monétaire en circulation dans le pays et le coût des crédits accordés aux particuliers et entreprises: Les taux directeurs qui sont des taux d'intérêt auxquels les banques peuvent placer ou emprunter des liquidités auprès des banques centrales. Ils permettent de réguler l'investissement économique et ainsi d'encourager l'activité économique dans les périodes de creux, ou de freiner le surinvestissement pendant les périodes de forte inflation. [...]
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