Dans cet ouvrage, Bruno Colmant, professeur d'économie appliquée et de finance, président de la Bourse de Bruxelles, revient sur la crise financière à travers un dialogue avec Chantal Samson, journaliste économique belge. Publié peu après la faillite de Lehman Brothers – 15 septembre 2008 – et l'entrée dans la deuxième phase de la crise financière ( l'avant-propos est daté d'automne 2008), ce dialogue développe les raisons qui conduisirent au « krach » et esquisse les enseignements à tirer de la crise.
Bruno Colmant aborde en effet de nombreux thèmes qui font actuellement débat dans les différentes instances de décision ou dans les milieux académiques. Ainsi, nous reprendrons ces thèmes afin d'étudier leur incidence dans la naissance de cette crise et de discuter les solutions proposées par Bruno Colmant. Il est néanmoins nécessaire, tout d'abord, de revenir de manière factuelle sur cette crise.
La crise des subprimes résulte de l'éclatement d'une bulle qui s'est formée au long des années 2000. Cette décennie a été marquée par une euphorie générale, notamment provoquée par les perspectives de gains de la révolution internet. Selon Colmant, une bulle « naît d'une dislocation, momentanée ou non, de la valeur économique fondamentale […] d'un actif et de sa valeur boursière ».
[...] Si cela est vrai, ce genre de pratique est effectivement à bannir. De même que pour les auditeurs externes, le mode opératoire des agences de notation peut être contestable. Elles sont, en effet, payées pour exprimer un avis. Toutefois, ce biais est largement compensé par la nécessité de rendre des jugements crédibles, sinon quoi elles risqueraient de fermer. Certains blâment les actionnaires en transit qui n'achètent des titres que dans un but spéculatif. B. Colmant considère que leur existence est bénéfique puisqu'ils permettent une meilleure valorisation boursière des actifs. [...]
[...] Le progrès suppose un aléa, une incertitude quant à l'avenir : tout n'est qu'anticipation. Ainsi, l'économie échappe au contrôle de l'homme. Les crises sont donc son mode de fonctionnement. Selon une théorie développée par J.A. Schumpeter, elles permettent d'épurer certaines structures bancales du capitalisme pour en récréer de nouvelles et avancer vers le progrès. Ayant cela en tête, on comprend mieux la position de l'auteur face à la crise financière. L'économie de marché n'a pas montré ses limités. Au contraire, elle est résiliente. [...]
[...] Cet ouvrage est très instructif, notamment puisque son format un jeu de questions/réponses garde l'attention du lecteur intacte et donne l'impression très agréable de progresser dans le raisonnement en même temps que la journaliste. La prise de position de l'auteur est tout aussi intéressante puisque, sans tomber dans les excès de l'éloge naïf ou de la critique caricaturale du capitalisme, Bruno Colmant nous présente les travers de notre système économique et les évolutions nécessaires, tout en démontrant la non-validité de certains lieux communs que l'on peut lire dans la presse ou entendre dans la bouche d'économistes improvisés. Appelé des vœux de Nicolas Sarkozy, notamment. [...]
[...] Il en a résulté une crise de confiance, grippant le crédit interbancaire [ ] (p.27). Il s'agit, en effet, d'une contraction du crédit sur le marché interbancaire ( credit crunch ) engendrée par l'éclatement de la bulle immobilière des subprimes. Cette crise de confiance bancaire s'est traduite par une forte baisse de la valorisation boursière des institutions bancaires, entrainant ensuite la chute des valorisations boursières tous secteurs confondus. Certains, à l'instar du Président de la FED, Ben Bernanke, préconisent d'intervenir pour empêcher la formation de bulles boursières. [...]
[...] Dans le débat pour un capitalisme plus moral[1], Bruno Colmant a pris parti. Pour lui, le capitalisme est amoral : l'économie de marché est étrangère au domaine de la moralité (p.17). Toutefois, il esquisse certaines évolutions et sa vision d'un monde post-2008. La crise va profondément, selon l'auteur, réorganiser les conseils d'administration et la gouvernance corporative. Il est difficile de trancher entre le modèle européen d'un actionnariat de référence, souvent familial, et le modèle anglo-saxon d'un actionnariat minoritaire où les administrateurs sont juridiquement responsables de manière individuelle. [...]
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