La maîtrise des océans est un débat que l'on pourrait penser dépassé. Seulement, si les nations ne se confrontent plus militairement afin de démontrer leur puissance, les océans représentent encore aujourd'hui un enjeu commercial.
Le transport maritime connaît actuellement une évolution historique, les taux de fret n'ayant jamais été aussi hauts. Tout pays désireux de développer son commerce extérieur utilise ce moyen de transport.
Si les compagnies maritimes se livrent à une compétition sans merci, il en va de même pour la construction navale qui est une industrie de pointe qui a fait et qui fait toujours la fierté des pays qui la dominent.
Le marché de la construction navale n'a également jamais été aussi porteur. Il est passé de 65 millions de tonneaux de jauge brute fin 2002 à 165 millions de tonneaux fin 2005. La construction navale a donc été multipliée par plus de deux en deux ans.
Cependant, le marché, bien que florissant, laisse apparaître des évolutions diverses. En effet, les pays asiatiques que sont la Corée, le Japon et la Chine sont les grands gagnants de cette croissance : ils constituent l'essentiel de l'offre, soit 85%.
De plus, la croissance exceptionnelle de la Chine laisse penser qu'à l'horizon 2015, la Chine deviendra premier constructeur mondial.
Face aux géants asiatiques, l'Europe essaie difficilement de garder sa place. En effet, de nombreux facteurs donnent un avantage considérable à ces pays : la main d'œuvre bon marché, les taux de change avantageux et le prix de l'acier qui devient prohibitif.
Ainsi on peut se demander comment vont faire les pays européens qui étaient déjà en difficulté face à l'arrivée de la Chine. A court terme, la Chine et son développement de l'industrie navale ne vont-t-ils pas bousculer la hiérarchie mondiale pour devancer la Corée et le Japon ?
Nous allons donc tout d'abord présenter le secteur, son évolution et ses différents acteurs pour ensuite nous intéresser à l'avènement de la Chine et les raisons d'un développement si soudain. Enfin, nous nous attarderons sur l'impact de l'arrivée d'un tel ogre sur le marché et ses conséquences pour le marché européen.
[...] Mais des questions restent sans réponse. Malgré toutes les dispositions que l'Union Européenne veut mettre en place, les pays européens seront-ils en mesure de concurrencer un tel géant? Est-ce que l'avènement de la Chine ne va pas créer des tensions supplémentaires entre les Etats? Enfin on peut se demander si tout simplement un pays, qu'il soit européen ou asiatique, sera en mesure de concurrencer la Chine d'ici une trentaine d'années et si la construction navale mondiale ne sera pas l'apanage d'un seul et unique pays. [...]
[...] Le marché de la construction navale souffre actuellement des mesures interventionnistes existantes dans certains pays asiatiques. L'Union Européenne ayant imposé un désengagement de l'Etat, les constructeurs européens sont donc particulièrement pénalisés. Le soutien de l'Etat dans les pays asiatiques comme le Japon et la Corée a toujours existé, le problème posé par la Chine est qu'il donne un avantage décisif au pays. De plus à l'heure actuelle, les chantiers chinois se développent énormément, des cales nouvelles sont construites et de lourds investissements sont en cours. [...]
[...] Cette réorganisation du secteur permet une meilleure compétitivité et une meilleure utilisation des ressources. De plus, l'arrivée d'ingénieurs et de commerciaux étrangers sur le marché chinois apporte des méthodes nouvelles, ceux ci faisant petit à petit leur entrée dans les circuits de décision des constructeurs. Les autorités chinoises sont également conscientes que l'avantage des bas coûts de main d'œuvre de l'industrie navale va s'amenuiser d'années en années de part la hausse des salaires que les dirigeants devront consentir. Ainsi, les constructeurs vont devoir travailler sur des améliorations en termes de productivité, de qualité et d'innovation pour rester compétitifs. [...]
[...] Tout d'abord il faut savoir que l'industrie navale est depuis toujours contrôlée par l'Etat, notamment et presque essentiellement pour des raisons militaires. Depuis 1994, un rapport de l'OCDE*, (Accord sur les conditions normales de concurrence dans l'industrie de la construction et la réparation navales marchandes) met en évidence les mesures à mettre en place afin d'assainir les conditions de l'industrie navale mondiale. En réponse à ce dernier, en 1998, l'Union Européenne adopte un traité interdisant les subventions de l'Etat à la construction navale au 31 décembre 2000. [...]
[...] Ces chantiers ont dû faire face aux volontés politiques de développer une activité navale performante et prospère. Les autorités ont donc privilégié les constructeurs attractifs afin de donner un second souffle à l'industrie navale et la détacher de l'étiquette d'une industrie vieillissante. Au niveau européen des fonds ont été délivrés pour favoriser la fermeture de certains chantiers et permettre aux différents Etats de se dégager du poids financier énorme que représente le domaine. Ensuite, c'est la concurrence qui est responsable de la disparition de certains acteurs. [...]
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