Au vu de son évolution économique récente, la Slovaquie a de fortes de chances d'intégrer la zone euro en janvier 2009, ce qui fera d'elle le deuxième PECO de l'histoire à adopter l'euro. Son entrée est néanmoins conditionnée par une procédure et des critères précis que seules la Commission et la Banque européenne sont habilitées à juger. Dès lors, comment s'articule cette procédure ? Quelles sont également les conséquences de l'entrée de la Slovaquie dans la zone euro, pour ce pays mais aussi pour la zone elle même ?
[...] Intéressons nous d'abord au processus d'adhésion. Au préalable, il faut savoir qu'il y a dans la théorie économique deux visions de l'entrée d'un pays dans une zone monétaire : soit un pays intègre l'Union monétaire lorsqu'il a satisfait un ensemble de critères de convergence (théorie des Zones monétaires optimales), soit la convergence s'opère une fois que le pays a intégré dans l'Union monétaire (théorie de l'endogénéité de la convergence). Selon la première, celle soutenue par les autorités communautaires, il faut donc satisfaire aux conditions de convergence avant de rentrer dans la zone euro, selon l'autre, parfois plaidée par les PECO, il faut au contraire rentrer le plus tôt, afin d'accélérer la croissance économique, en accédant à un plus grand potentiel. [...]
[...] Des effets négatifs peuvent par contre se faire sentir à l'intérieur de ces nouveaux Etats membres, car ils sont tous petits et très ouverts, et qu'ils ont fait des efforts pour rentrer rapidement, donc pour respecter les critères de convergence. Or une fois la contrainte relâchée, un retour de ce qu'on appelle l'effet Balassa-Samuelson peut s'opérer : Dans les économies en transition, une partie de l'inflation résulte de gains de productivité plus rapides dans les secteurs exposés à la concurrence internationale (essentiellement industrie et agriculture) que dans les secteurs abrités comme les services. [...]
[...] Ces quatre critères, quelque peu assouplies en mars 2005 (tenir en compte réformes engagées et dépassement exceptionnel et temporaire autorisé), sont indispensables dans le cadre d'une Union économique et monétaire, pour maintenir le comportement rigoureux des pays membres concernant la dette publique et éviter les comportements de passager clandestin : une zone monétaire dont l'endettement total paraît soutenable sur le long terme bénéficiera de taux d'intérêt faibles. Chaque pays de la zone est donc individuellement incité à s'endetter à taux faible et à en faire porter le poids sur l'ensemble de ses partenaires. C'est ce phénomène que l'on veut empêcher. [...]
[...] En effet, lors de son entrée dans l'Union Européenne en 2004, rares étaient ceux qui prédisaient que la Slovaquie allait faire partie des premiers pays de l'ex-Europe communiste à rejoindre la zone euro. A sa place, on attendait plutôt des pays comme la Pologne ou la République Tchèque. La Slovaquie, née de la scission tchécoslovaque en 1993 a longtemps fait partie des PECO les plus en retard tant sur le plan économique que politique. Néanmoins, depuis 2004 Bratislava a pris à bras le corps sa transition économique, tant et si bien qu'aujourd'hui, on commence à parler de modèle slovaque. [...]
[...] Comme Chypre, Malte entrés en janvier 2008 et la Slovaquie sont de petits pays, leurs situations économiques pèseront très nettement moins que par exemple la France ou l'Allemagne, dans la gestion de la politique monétaire de la BCE. Néanmoins, au fur et à mesure de l'élargissement de la zone euro, les hétérogénéités devront nécessairement être prises en compte pour coordonner les politiques économiques. Il faut ajouter aussi que ça aura des conséquences institutionnelles (avec l'élargissement du Conseil des gouverneurs qui aura un impact sur la prise de décision malgré la réforme de juin 2000 qui en limite les effets). [...]
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