Une sortie de la Grèce de la Zone Euro apparaît au premier abord comme une solution simple à deux problèmes majeurs : d'une part un niveau d'endettement public insoutenable - qui aujourd'hui implique de fait une mise sous tutelle de l'Etat grec de la part de la « Trojka », d'autre part un déficit de compétitivité élevé.
[...] Il semble illusoire de pouvoir imaginer que le choc décrit-ci dessous puisse être compensé par une dévaluation compétitive étant donné les faiblesses structurelles de l'économie grecque. Plusieurs travaux empiriques suggèrent qu'une dévaluation ne saurait avoir un impact de long terme sur la croissance d'un pays à l'économie rigide Une récente note de Bank of America Merryl Linch estime au contraire que, historiquement, l'impact à cinq ans sur la croissance d'une dévaluation aurait été négatif en Grèce 0,60% de 1971 à 1999). [...]
[...] Même en admettant l'inéluctabilité d'une restructuration de la dette de l'Etat grec, dont le budget devrait pourtant atteindre un excédant primaire de 3,2 md d'Euro en 2012 selon le FMI, le seul moyen pour minimiser les coûts qu'y sont attachés demeure une négociation au sein de l'UEM, pouvant inclure le secteur privé, et une poursuite du plan de stabilisation de la Trojka. Les efforts grecs doivent néanmoins aller de paire avec un effort européen vers une intégration des politiques budgétaires au niveau fédéral. En effet, si un retrait de l'UEM de la part d'un ou plusieurs de ses membres implique des coûts individuels et collectifs trop insoutenables, les institutions de l'UEM sont aujourd'hui à l'origine d'un équilibre sous optimal pour une majorité des Etats membres. [...]
[...] Une période de transition déflationniste sous l'égide de l'UE avec une éventuelle restructuration partielle de la dette souveraine semblerait en effet pouvoir garantir, au prix d'une impopularité chronique des exécutifs grec successifs et d'une réduction temporaire du niveau de vie, une issue politique et sociale plus stable. Qu'en est-il alors du point de vu strictement économique ? Une aggravation de la crise de la dette en cas de retour à une Nouvelle Drachme Une sortie de la Grèce de l'UEM aurait un impact important sur la stabilité de l'UEM. Alors que les pays périphériques seraient victimes d'attaques spéculatives quant à leur permanence dans une zone monétaire fragilisée, une crise du marché interbancaire à l'échelle européenne serait à prévoir. [...]
[...] Une sortie de la Grèce de la Zone Euro est-elle envisageable ? Une hypothèse politiquement attrayante Une sortie de la Grèce de la Zone Euro apparaît au premier abord comme une solution simple à deux problèmes majeurs : d'une part un niveau d'endettement public insoutenable - qui aujourd'hui implique de fait une mise sous tutelle de l'Etat grec de la part de la Trojka d'autre part un déficit de compétitivité élevé. Une sortie de l'Euro permettrait à la Grèce de dévaluer massivement, ce qui se traduirait par un défaut sur ses anciennes dettes - désormais libellées dans la nouvelle monnaie ou tout simplement effacées - tout en résorbant le différentiel de compétitivité vis-à-vis de ses partenaires commerciaux. [...]
[...] Cela n'aurait que peu d'impact sur la dette souveraine qui pourrait bien faire défaut à l'intérieur de l'UEM - mais donnerait lieu dans les fait à une cessation de paiements massive du secteur privé (endetté en Euro mais percevant des revenus en Drachmes) vis- à-vis de l'étranger même au cas où le gouvernement ne force pas la conversion des anciennes dettes dans la nouvelle devise. D'un point de vu des créditeurs de la Grèce, il faut considérer que la dette du secteur privé vis-à-vis de l'étranger s'élève à 200% du PIB du pays. [...]
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