Le Mexique apparaît, à l'aube du vingt et unième siècle, comme un pays prometteur, sans contexte le plus industrialisé d'Amérique latine, et de plus en plus assimilé aux pays industrialisés : en effet, en 1994, il rejoint l'OCDE, souvent qualifiée de "club des pays riches". Or, au moment de la révolution zapatiste de 1910, le Mexique sous-développé sort d'une dictature de 34 ans, le Porfiriato, et ne joue aucun rôle sur la scène internationale. Le mode de développement mexicain au cours du vingtième siècle a donc porté ses fruits ; mais constitue-t-il pour autant un modèle à suivre pour les autres pays en voie de développement ?
Pour cela, il faudrait d'une part que ces résultats soient vraiment prometteurs, et d'autre part que ce modèle soit applicable aux autres pays. Le bilan du développement mexicain justifie-t-il qu'on le prenne en "exemple", et, si c'est le cas, peut-on l'appliquer aux autres pays ? Afin de répondre à cette question, nous allons d'abord constater la réussite du Mexique sur les plans économique et commercial ; pour ensuite nous intéresser aux moyens de cette réussite, et nous poser la question de savoir si ce modèle est imitable ; et enfin nous dégagerons les limites du mode de développement mexicain.
[...] De 1928 à 2000, le Mexique a connu une hégémonie du PRI (parti révolutionnaire institutionnel) sans interruption, marquée par une corruption de la classe politique et par des fraudes électorales. De plus, en 1996 éclate la révolte du Chiapas menée par le " subcomandante " Marcos, défendant le droit des Indiens au cri zapatiste " Tierra y Libertad qui ne parvient pas à être réglée par l'Etat (comme l'avait promis Fox dans sa campagne " en 15 minutes et alimente les troubles en milieu rural. [...]
[...] Les succès du développement mexicain en matière d'industrialisation et d'échanges avec le monde semblent justifier l'exemplarité de son modèle. En effet, le Mexique, qui occupe le rang de douzième puissance industrielle mondiale, dispose d'une industrie loin d'être négligeable puisqu'elle emploie de la population active, apporte au pays de son PIB et surtout occupe une place de 80% des exportations. Son industrie aéronautique, notamment, a été précoce et s'est rapidement développée : de nos jours, ce pays compte presque 100 aéroports, dont la moitié est tournée vers l'international. [...]
[...] Le Mexique devient alors de plus en plus libéral, aussi bien dans le domaine intérieur (privatisations de BANMEX en 1991, de l'ASEMEX en 1993 et de TELMEX en 1994) que dans le domaine extérieur, comme nous l'avons déjà vu. Une autre caractéristique du développement mexicain est l'importance du tourisme ; qui emploie une grande partie de la population, apporte au pays 16% de ses recettes totales d'exportations et permet d'atténuer les disparités régionales. Ce modèle original paraît efficace : lors de la crise financière de 1995, le pays s'est effondré, mais s'en est remis assez vite. [...]
[...] Ce rapprochement est également essentiel car il harmonise les intérêts des deux pays, encourageant ainsi les Etats- Unis à aider financièrement le Mexique, par exemple lors de la crise de la dette, en 1982 et surtout lors de la crise de 1995. Enfin, le rapprochement physique garantit au Mexique un marché énorme, et donc une zone de débouchés faciles, qui a d'ailleurs contribué à atténuer la crise de 1995. Le développement mexicain est donc tout d'abord lié à son voisinage avec la première puissance économique mondiale ; on ne peut donc pas le qualifier de modèle ; puisqu'on ne sait pas quelles seraient ses conséquences sans cet atout géographique propre au Mexique. [...]
[...] L'originalité du développement mexicain est, d'une part, qu'il s'est fait en deux étapes : le président Lazaro Cardenas, au pouvoir de 1934 à 1940, a décidé de mener une politique de substitution aux importations, à l'aide d'un protectionnisme assez important et d'une intervention de l'Etat dans le commerce. Ainsi, une loi de 1944 interdit toute participation étrangère de plus de 49% dans une société mexicaine. Puis, à partir de 1988 et toujours d'après la tendance libérale de Salinas, le choix d'un développement extraverti par l'industrie bat en brèche la politique de substitution aux importations pour mettre l'accent sur la promotion des exportations et sur la nécessité d'attirer les investissements étrangers. [...]
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