Aujourd'hui, les marchés de capitaux fonctionnent en continu, 24H/24H. Les Bourses se relaient au gré des fuseaux horaires. Elles sont devenues étroitement interdépendantes et elles sont les places différenciées d'un même marché : celui de l'argent.
La globalisation financière peut être définie comme l'unification des marchés de capitaux au niveau planétaire.
Mais face à cela, le développement, lui, est encore loin d'être aussi unifié et « globalisé ». On définit couramment le développement comme l'ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles qui permettent l'apparition et la prolongation de la croissance économique ainsi que l'élévation des niveaux de vie. Ce sont surtout les pays en développement (PED) et les pays les moins avancés (PMA) qui sont concernés par cette problématique aujourd'hui, alors que le processus de la globalisation financière est plutôt impulsé par les pays riches. L'enjeu consiste ainsi en la redéfinition – ou pas – des rapports entre le Nord et le Sud.
Le problème se pose alors comme suit : en quoi la globalisation financière peut-elle être source de développement ?
Les économistes ne sont pas d'accord sur la nature des impacts de la globalisation financière sur le développement, même si tous reconnaissent qu'elle a une influence sur le développement.
Dani Rodrik et Joseph Stiglitz : la libéralisation complète des flux de capitaux nuit à la stabilité financière mondiale et donc aux économies émergentes fragiles; nécessité des contrôles et des limites aux échanges d'actifs internationaux.
Stanley Fischer et Lawrence Summers : la levée progressive des restrictions a généralement été salutaire pour les pays qui souhaitaient accéder à la catégorie des pays à revenu intermédiaire et elle a renforcé la stabilité dans les pays industriels
Pour Greenspan et Bernanke : l'intégration rapide du système financier international pendant les 10 dernières années a entériné les déséquilibres mondiaux en les finançant.
Nous verrons dans une première partie les effets contradictoires du financement privé du développement ; avant de voir dans une deuxième partie que la maîtrise de la globalisation financière est encore insuffisante.
[...] Une maîtrise encore insuffisante de la globalisation financière A. Une globalisation financière discriminante Les flux privés dépassent largement l'aide publique au développement (APD) en termes de volume. Les capitaux privés se sont par ailleurs substitués (pour les pays émergents) à l'aide publique sans contrepartie voire même aux prêts officiels auprès d'organismes internationaux comme la Banque Mondiale, le FMI mais aussi la Banque Interaméricaine de développement ou la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Des zones à la marge - Des financements extérieurs privés inférieurs à l'APD Le financement extérieur privé des pays émergents ne prétend pas être une aide. [...]
[...] Les différentiels de taux de croissance sont relativement importants d'un pays à l'autre au sein d'un même continent. - Des différentiels de croissance qui conduisent à une réduction inégale de la pauvreté La croissance est un facteur essentiel de réduction de la pauvreté or si de manière générale celle-ci s'est réduite dans les économies émergentes, les inégalités de cette évolution sont importantes entre ces pays. La globalisation n'avait pas pour objectif de permettre le développement des pays émergents nouvellement intégrés mais davantage de permettre la diversification des produits financiers et des opportunités d'investissement. [...]
[...] On pourrait donc dire que la globalisation financière accrut l'écart entre riches et pauvres tant au niveau macro-économique qu'au niveau micro- économique. Pourtant les libéraux estiment que cela n'est qu'un mauvais moment à passer et qu'un plus fort développement s'ensuivra. Ils prennent pour argument que les NPI ont aujourd'hui atteint des niveaux de développement et de salaires comparables à ceux de certains pays du Nord grâce aux flux financiers en provenance du monde entier. En ouvrant leurs marchés intérieurs, les pays riches auraient incontestablement accéléré la croissance de NPI comme la Corée ou Taïwan. [...]
[...] La monnaie nationale ne peut être émise qu'en contrepartie de devises ce qui évite que la banque centrale ne créé de la monnaie en accordant des crédits à l'Etat et au système bancaire. L'objectif est de contenir l'inflation en limitant la création monétaire. Ces réformes ont permis de réduire l'inflation de 800% en 1990 (hyperinflation) à moins de en 1995. Ces ajustements rapides et parfois mal contrôlés ont conduit à des pratiques risquées notamment par les banques privatisées. Le contexte international récessif du début des années 2000 et les crises asiatiques précédentes ont limité les entrées de capitaux et en 2001 le pays fait à nouveau défaut sur sa dette. [...]
[...] Or les prêts à risques accordés par les banques sont particulièrement élevés. Des pratiques de spéculation sur la dévaluation de la monnaie thaïlandaise (le baht) épuisent les réserves de change et déclenchent le début de la crise asiatique. La crise a touché la Corée du Sud, la Malaisie, l'Indonésie puis en dehors de cette zone économique, le Brésil avec une crise monétaire et de change. Les statistiques montrent que l'augmentation des IDE dans la part des flux financiers pourrait permettre de limiter les effets spéculatifs négatifs en termes de stabilité pour les pays récepteurs et notamment les pays émergents. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture